Nous l’avons rencontré au quartier Hersent, à la sortie de Thiès où il tient un bureau sur la route Nationale 2. «Islmao-tradipraticien» comme nous l’appellerons du fait de sa maîtrise de la science religieuse, Cheikh Moussa Ndiaye reçoit, soulage et soigne, chaque jour et ce depuis 2008, des dizaines de personnes qui le sollicitent, venues d’horizons différents. Ancien élève de feu Chaybatou Hamdy Diouf et neveu du guérisseur Madiara très connu dans le milieu de la médecine traditionnelle à Keur Ibra Niane (vers Khombole), Cheikh Moussa se sert du Coran, le livre saint, pour extirper des corps les djinns qui s’attaquent aux humains. C’est ce qu’il appelle la méthode «roqiah», une science religieuse conjuguée à une médecine traditionnelle qui n’a pas de secret pour notre hôte.
Les jeunes filles, des proies faciles pour les djinns
Nous avions rendez-vous avec lui ce dimanche à 17 heures dans un quartier populeux, trop brouillant mais facile d’accès. Pas d’enseigne d’envergure, juste quelques inscriptions pour renseigner les personnes qui sollicitent les services de Cheikh Moussa. Et un panonceau de l’autre côté de la route à hauteur du croisement. Dans un tohu-bohu indescriptible, taxis, cars «Ndiaga-Ndiaye», bus et mototaxis Jakarta essaient de se frayer un passage, chacun. Nous demandons au premier venu, qui pointe du doigt des bureaux en face de la station. «Il faut juste traverser la route nationale», indique notre interlocuteur. Nous voilà sur les lieux. Devant une poignée de patients dans une salle d’attente qui donne l’air d’une dibiterie : il faut tirer un rideau et entrer sans frapper.
A notre arrivée, Cheikh Moussa s’était retiré dans une pièce pour une séance de thérapie, avec une patiente et son accompagnatrice, une grand-mère qui refuse, nous dit-il, de procéder aux sacrifices réclamés par le djinn qui tient sa petite-fille «en otage». L’homme d’un certain âge nous souhaite la bienvenue puis nous invite à suivre la séance. Pour cette fois, on pouvait filmer, sans montrer sur le visage de la patiente très affaiblie, muette pour la circonstance. C’était une jeune fille scolarisée à Thiès. Nous constatons qu’elle a du mal à ouvrir la bouche. Pas même des murmures, les djinns ont presque tout bloqué chez elle, y compris la voix éteinte depuis trois jours. «Cela fait trois heures que je m’atèle à la soigner, mais ce djinn refuse de quitter le corps», souffle le guérisseur qui dit communiquer directement avec ce dernier, par l’intermédiaire de la patiente qui répond par un gestuel, des signes de la tête. Comme si une chaleur torride la rongeait de l’intérieur. En proie à une terrible souffrance, la tête dandinant et le regard absent, la jeune fille couverte d’un voile blanc, gesticule beaucoup pour exprimer ses émotions, mais reste étrangère à son environnement immédiat dont elle n’a pas conscience. Elle n’est plus elle-même. Son corps est habité par quelqu’un d’autre. En somme, elle est possédée par ce djinn qui l’habite et qui refuse de la quitter, malgré les sollicitations et menaces du guérisseur qui lui inflige un châtiment à longueur de litanies, des versets du coran qu’il récite et qui font souffrir le djinn, selon Cheikh Moussa. En atteste l’expression sur le visage de la jeune fille au regard perdu dans le vide.
Au bout de 5 heures de lutte intense, Cheikh Moussa parvient à le faire abdiquer. Le vieux djinn (rab en wolof) qui avait élu domicile dans le corps de la jeune femme, accepte, enfin, de la libérer. Mieux, de se convertir à l’islam comme le guérisseur l’en a convaincu, l’invitant (sans contrainte), à prononcer la profession de foi musulmane, la ‘shahada’. «Les djinns s’attaquent souvent aux femmes qui ne se couvrent pas la tête ; à celles qui n’effectuent pas régulièrement les cinq prières quotidiennes. Ce sont des proies faciles pour les djinns, explique le guérisseur. Lorsqu’une personne en est victime, cela se manifeste chez elle de différentes manières. Par le rêve (rapports sexuels avec une personne connue ou autre), des blocages dans les affaires de la vie courante, la pratique religieuse, entre autres». Mais pour cette patiente que Cheikh Moussa vient de délivrer du «mal», c’est une toute autre histoire. Curieusement, elle n’était dans aucun des cas cités par le tradipraticien. Elle respecte les préceptes religieux et cela n’a pas découragé son «amant» de djinn. Ce qu’on désigne dans le milieu par les termes «faru rab» (amant djinn) chez les femmes ou jeunes filles, et «thioro rab» pour les garçons». C’est le motif de consultation le plus fréquent chez Cheikh Moussa. Et son remède fait recette, «par la grâce de Dieu, par la magie du Coran», souffle-t-il en toute modestie. «Du fait du nombre de sollicitations, j’ai dû ouvrir des bureaux à Dakar, aux HLM Pai à Guédiawaye», se félicite Cheikh Moussa qui multiplie les allers-retours entre Dakar et Thiès. Convaincu que le remède à tout mal, peut être trouvé dans le coran, le livre des musulmans dans lequel il puise. Mais sa priorité du moment, c’est de délivrer cette jeune fille sur le point de boucler 5 heures de consultations.
«Je te supplie de la laisser, au nom de Dieu, libère d’abord sa voix pour qu’on puisse discuter avec toi», ordonne Cheikh Moussa au djinn. Mais c’était sans compter sur l'insistance de la «créature», qui exige de la fille qu’elle tient prisonnière dans son corps, une offrande : 7 poulets à remettre à un proche, pour sacrifice. Ce dont ne veut pas entendre parler le guérisseur. Pour lui, il n’est pas question de verser du sang d’animal pour plaire à un djinn, ce serait contraire à la religion. «On ne doit immoler qu’au nom de Dieu, qui interdit à tout musulman d’exécuter une telle demande. S’il me faut continuer «la guerre» jusqu’à minuit, je ne me lasserais pas, tant que tu n’auras pas décidé de la relâcher, et sans conditions», avait ensuite menacé Cheikh Moussa, qui finit par obtenir gain de cause, biens des heures après. «Nous avons réussi à lui faire recouvrer la parole. J’espère qu’il a quitté le corps de cette jeune fille, pour de bon», prie-t-il à propos de la jeune fille qui finit par retrouver ses sens, progressivement, mais restait encore affectée par le traumatisme.
Regarder un extrait vidéo de la séance de thérapie de Cheikh Moussa
7 Commentaires
Moustache
En Février, 2015 (07:54 AM)Tangaay
En Février, 2015 (08:06 AM)Kèn Banioul
En Février, 2015 (09:36 AM)Alioune
En Février, 2015 (13:52 PM)Lala
En Février, 2015 (14:33 PM)Esqueye !!
En Février, 2015 (16:58 PM)ELLE N'EST MEME PAS GRATUITE CAR CES CHARLATANS PAIENT POUR QU'ON LEUR AFFICHE.
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Xof
En Février, 2015 (22:08 PM)Participer à la Discussion