Dans le cadre de notre rubrique Media'Tek, dédiée aux figures qui façonnent l’avenir des médias, focus sur Mamadou Diagne, journaliste à la RTS et président de la Convention des Jeunes Reporters du Sénégal (CJRS). À travers son engagement, il porte une vision : faire du journalisme un outil d’émancipation pour une jeunesse audacieuse, éthique et tournée vers l’innovation.
Dans le hall feutré de l’Hôtel Noom, Mamadou Diagne serre la main avec assurance, le regard franc, un sourire en coin. Il ne se contente pas de donner des interviews : il donne le ton. Celui d’une jeunesse journalistique qui refuse le silence et mise sur l’innovation pour redéfinir les contours du métier. Pour lui, chaque mot, chaque prise de parole est un acte de responsabilité, un pas vers un journalisme audacieux, lucide et engagé.
Président de la Convention des Jeunes Reporters du Sénégal (CJRS), Mamadou Diagne incarne une nouvelle génération de journalistes déterminés. Élu lors d’une assemblée générale marquante, il symbolise le renouveau du métier. Ce jour-là, au-delà d’un vote, c’est une jeunesse professionnelle qui a exprimé sa volonté de participer à la refondation du journalisme sénégalais. Ses pairs ont vu en lui un fédérateur, un homme dont le parcours inspire et dont la vision porte.
Originaire de Dakar, Mamadou Diagne fait ses débuts au journal Le Soleil. Avec rigueur et passion, il gravit les échelons, se distinguant par sa plume affûtée, son éthique irréprochable et sa défense acharnée de la profession. Ce passage dans la presse écrite forge son caractère : il y apprend la discipline, le respect des faits et, surtout, la conviction que le journalisme est un engagement sociétal, un devoir de vérité, même face aux défis les plus complexes.
Son arrivée à la RTS, la Radio Télévision Sénégalaise, marque une nouvelle étape. Dans le service public, il affine sa compréhension des enjeux médiatiques et touche un public plus large. Ce passage renforce son sens de l’équilibre dans le traitement de l’information et son goût pour le travail d’équipe. Pour lui, la RTS n’est pas seulement une vitrine, mais une école du terrain, où il découvre la réalité brute du métier.
Pourtant, le terrain révèle aussi les failles du système. Dans de nombreuses rédactions, Mamadou observe une résistance à l’innovation. Les jeunes reporters, pleins d’idées, se heurtent à des refus silencieux, souvent motivés par la peur du changement. « Trop de rédactions étouffent les idées nouvelles par méfiance », regrette-t-il. Cette frilosité, selon lui, freine la créativité, bloque l’évolution des formats et éloigne les médias des attentes d’un public en quête d’authenticité.
Face à ces obstacles, Mamadou Diagne place la formation au cœur de son combat. Convaincu que le terrain est la meilleure école, il prône le « learning by doing ». Ateliers, projets collaboratifs, expérimentations : il veut offrir aux jeunes reporters des espaces pour tester, échouer, apprendre et progresser. Son ambition ? Former une génération de journalistes maîtrisant à la fois les fondamentaux du métier et les outils numériques modernes.
Depuis son élection à la tête de la CJRS, il s’attache à renforcer les compétences des jeunes journalistes, à les protéger dans l’exercice de leur métier et à faire entendre leur voix dans un secteur souvent dominé par les aînés. « Les journalistes ne doivent plus raser les murs », martèle-t-il. Il appelle à une presse respectée, libre et capable de se réinventer face aux défis contemporains.
Le regard tourné vers l’avenir, Mamadou Diagne rêve d’un journalisme solidaire, formateur et émancipateur. Un journalisme qui donne aux jeunes les outils pour se construire, tant intellectuellement que professionnellement. Avec des voix comme la sienne, la jeunesse sénégalaise a plus qu’un porte-parole : elle a un guide, un éclaireur pour un avenir médiatique plus juste et audacieux.
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