Le directeur de l'Office national de l'assainissement du Sénégal (ONAS), Dr Cheikh Dieng, a effectué une visite de chantier pour s'enquérir de l'état d'avancement des travaux sur la baie de Hann, autrefois réputée comme l'une des plus belles du Sénégal. S'étendant sur 20 km depuis le Port autonome de Dakar jusqu'à Rufisque, cette baie était un véritable joyau côtier avec ses plages de sable blanc et ses eaux cristallines. Elle abritait un écosystème florissant et était un centre d'activités économiques telles que la pêche, la restauration et l'hôtellerie, attirant des visiteurs du monde entier.
Cependant, depuis les années 1970, l'industrialisation rapide et le développement urbain ont provoqué une dégradation dramatique de la baie.
En effet, la baie reçoit 65 % des déchets industriels de Dakar et 35 % des rejets domestiques, transformant ce havre de paix en une décharge à ciel ouvert. Les conséquences environnementales et sanitaires sont catastrophiques, avec une augmentation des infections respiratoires aiguës, des maladies cutanées et un effondrement des ressources halieutiques.
Face à cette situation critique, le gouvernement sénégalais, avec le soutien financier de partenaires internationaux tels que l'Agence française de développement (AFD), Invest International Public Project des Pays-Bas, l'Union européenne et la China Development Bank (CDB), a lancé un projet ambitieux de dépollution de la baie de Hann. Avec un budget de 94,129 milliards de francs CFA, ce projet est exécuté par l'ONAS et vise à restaurer la baie. Les travaux avancent à grands pas. Et 56 % des œuvres sont déjà réalisés.
À Mbao, une station de traitement des eaux usées d'une capacité de 25 000 m3/j est en cours de construction. Dédiée au traitement des eaux industrielles, elle sera l'une des plus performantes d'Afrique de l'Ouest en matière de réduction de la pollution.
À Hann-Montage, les travaux de construction de l'intercepteur des stations de pompage sont aussi en bonne voie. Le projet comprend un intercepteur principal de plus de 14 km, avec des diamètres variant de 500 mm à 1 200 mm, sept stations de pompage, un émissaire marin de 3 km de diamètre 1 000 mm et un réseau secondaire de 15 km pour le raccordement des industriels. De plus, 30 km de réseaux secondaires seront mis en place pour assainir le canal 6 ainsi que le port de Dakar.
Une fois les infrastructures en service, plus de 500 000 personnes verront leur cadre de vie considérablement amélioré. Les communes de Hann-Bel Air, Dalifort, Thiaroye-sur-Mer, Mbao, Guinaw-Rails Sud, Guinaw-Rails Nord ainsi que la zone du Port autonome de Dakar, bénéficieront directement de ce projet.
La restauration de la baie de Hann est essentielle pour redonner à cette baie sa splendeur d'antan et protéger la santé et le bien-être des populations locales. Les premiers ouvrages émergent déjà, symbolisant un avenir plus vert et plus sain pour cette zone autrefois paradisiaque. Le projet de dépollution de la baie de Hann est un exemple inspirant de la façon dont une action collective peut inverser les dommages environnementaux et améliorer la qualité de vie des communautés locales.
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