
Un atelier de consultation inédit réunissant les familles d’enfants en situation de handicap lourd s’est tenu ce mercredi à Dakar. Cette démarche participative s’inscrit dans le cadre de la révision de la Stratégie Nationale de Protection Sociale (SNPS), à l’initiative de la Cellule d’Appui à la Protection de l’Enfance (CAPE), en partenariat avec la Délégation Générale à la Protection Sociale et à la Solidarité Nationale (DGPSSN) et le Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme (HCDH). Présidé par le ministère de la Famille et des Solidarités, cet atelier vise à recueillir directement les attentes, les difficultés et les recommandations des parents d’enfants en situation de handicap, plaçant ainsi les familles au cœur de l’élaboration des politiques publiques.
Aminata Kébé, représentante du HCDH, a souligné que cette approche, basée sur l’écoute et la co-construction, répond à une urgence longtemps négligée : la reconnaissance pleine et entière des droits des enfants à besoins spécifiques. « Cette initiative donne enfin la parole à celles et ceux qui portent, souvent seuls, le combat pour la dignité de leurs enfants », a-t-elle déclaré.
Face aux obstacles évoqués – manque de structures adaptées, personnel insuffisamment formé, coûts élevés de prise en charge et isolement des familles –, Mme Kébé a insisté sur la nécessité de traduire les paroles en actes concrets. Elle a rappelé que le Comité des droits de l’enfant des Nations Unies recommande explicitement au Sénégal de mettre en place un soutien socio-économique pour les familles et de promouvoir des programmes de développement précoce. « Les propositions des familles constituent la base d’une SNPS plus équitable, réaliste et respectueuse des droits humains. L’inclusivité ne se décrète pas, elle se construit par l’écoute. Cet atelier en est une preuve concrète », a-t-elle ajouté.
Dans le même sens, Astou Fall, représentante de la ministre de la Famille et des Solidarités, a reconnu les progrès réalisés tout en pointant les défis persistants : accès limité aux services sociaux, stigmatisation, manque d’infrastructures adaptées et prise en compte insuffisante des besoins spécifiques dans les politiques publiques. Mme Fall a également évoqué les objectifs prioritaires, notamment l’évaluation de la loi d’orientation sociale de 2010, l’application effective de la carte d’égalité des chances et une meilleure inclusion des personnes en situation de handicap dans les secteurs public, économique, social et culturel.
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