Dirigés depuis 2006 par Evo Morales, les Boliviens votent dimanche pour l'élection présidentielle
"Ils ne vont pas rester (au pouvoir) pour toujours. Ça fait déjà trop longtemps !", a-t-il lancé en clôture de campagne depuis Santa Cruz, la ville la plus peuplée et riche du pays et bastion de l'opposition.Oscar Ortiz, l'entrepreneurSanta Cruz, c'est justement le fief d'Oscar Ortiz. Actuellement sénateur, cet entrepreneur est à la tête de mouvement "La Bolivie a dit non", en 3e position dans les sondages, et représente la droite. Lui aussi réclame un "retour de la démocratie", qui aurait été niée après le référendum de 2016.Peu connu au niveau national, il a annoncé sa candidature dès novembre 2018. Son dynamisme dans les meetings lui a permis d'atteindre les 10 % d'intentions de vote. En formant un ticket avec son collègue sénateur Edwin Rodríguez, représentant l'ouest bolivien indigène, il espérait symboliser l'union nationale. Cependant, ce dernier s'est désisté de manière surprise pour Carlos Mesa en juin 2019, "seul candidat capable de battre Morales", selon ses mots.Me siento profundamente emocionado por cerrar nuestra campaña en Santa Cruz. Este 20 de octubre no nos estamos jugando una elección, nos estamos jugando el futuro de nuestra querida Bolivia. ¡Ayúdame a construir #UnaBoliviaMejor! ¡Vota por @ComunidadCBo! ???? pic.twitter.com/6ZFDb6SQ0Q
— Carlos D. Mesa Gisbert (@carlosdmesag) October 17, 2019
De manière étonnante, Oscar Ortiz a passé une bonne partie de sa campagne à attaquer Carlos Mesa plutôt que le bilan du président Evo Morales. Son parti a notamment exhumé des boules puantes datant de la candidature à la vice-présidence de ce dernier, affirmant que l'historien avait touché de l'argent pour être candidat. Qualifiant la candidature de Mesa comme de l'"evismo" modéré, Oscar Ortiz se réclame de la vraie opposition.Chi Hyun Chung, un "Bolsonaro bolivien" ?La surprise est venue du pasteur évangélique Chi Hyun Chung. En seulement un mois de campagne, le Boliviano-Coréen a effectué une percée dans les sondages et acquis la préférence de 5 % des votants. Il se définit comme "un capitaliste chrétien" et voit Evo Morales comme "un centriste dirigeant un système communiste". Il met en scène les soins que sa clinique offre gratuitement aux plus démunis. Il a adopté comme slogan "Chi, se puede", pastichant le "si, se puede" de Barack Obama.Cerramos nuestra campaña en La Paz, orgullosos del trabajo incansable de estos 10 meses.Es necesario un cambio nuevo, un cambio honesto y verdadero.Necesitamos que esa generación que gritó NO en las calles, lleve ese grito a la presidencia de Bolivia.¡Vamos Bolivia! pic.twitter.com/dWahRD08lw
— Oscar Ortiz Antelo (@OscarOrtizA) October 15, 2019
Le pasteur s'est également fait connaître pour ses positions conservatrices, misogynes et homophobes. Il s'est prononcé en faveur d'un couvre-feu pour tous les mineurs, a déclaré qu'une "femme devait être éduquée de manière à ce qu'elle se comporte comme telle" et que les homosexuels devraient recevoir des soins psychiatriques pour retrouver "leur identité sexuelle innée". Des propos qui ont conduit des médias boliviens de le qualifier de "Bolsonaro" local.Interrogé sur le besoin d'une unité de l'opposition pour vaincre Evo Morales, il a refusé de tendre la main à ses deux adversaires mieux placés : "Le peuple tranchera à travers le vote pour dire qui est le meilleur candidat."Morales, un progressiste devenu défenseur de la conservation des acquisUne division profonde de l'opposition qui laisse à Evo Morales la possibilité d'être réélu dès le premier tour. En effet, à l'instar d'autres pays latino-américains, le candidat arrivé en tête du scrutin avec plus de 51 % des voix ou 40 % des voix et 10 points d'avance sur son second est élu dès le premier tour.Pour le président Evo Morales, l'éventualité d'un second tour – qui aurait alors lieu le 15 décembre – serait nettement moins favorable. Il se retrouverait confronté à une opposition qui pourrait s'unir, et mettre à mal son avance du premier tour.Paradoxe : avec son slogan de campagne "futuro seguro" ("pour un futur sûr"), le président se positionne en candidat de la continuité d'une ère de stabilité et de croissance économique. Le chantre du progressisme se fait donc défenseur de la conservation des acquis.El próximo domingo hay elecciones en Bolivia y según las encuestas en 4º lugar quedaría Chi Hyun Chung, un koreano nacionalizado boliviano que se presenta con el lema "CHI PUEDE". pic.twitter.com/4NCQ0uXMFw
— Noventa (@90248a) October 13, 2019
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