L'opinion publique l'a découvert sur le tard, mais Jacques Chirac était aussi un amoureux de l’Asie et de ses cultures. Une passion qui a nourri les relations diplomatiques avec la Chine et le Japon.
« Comprendre avant de juger ». Les mots de Jacques Chirac prononcés lors de son voyage officiel à Pékin en 1997 résument assez bien l’ambition de l’ancien président français en matière diplomatique vers l’Asie. À ses fonctions de super-représentant des multinationales françaises à l’étranger, l’ex-président français ajoutait une connaissance parfois pointue de l’histoire et de l’art de certains pays traversés.
Au Japon, on le qualifiait de « nipponophile ». Les médias officiels à Pékin le surnommaient quant à eux l’ami du peuple chinois. Sa passion pour les paravents japonais de la fin du XVIe siècle ou pour la poésie chinoise des Tang, est relevée avec gourmandise par les médias locaux à chacun de ses voyages officiels.
Jacques Chirac cultivait son tropisme pour l’Asie depuis son plus jeune âge. À 15 ans, il sèche les cours pour se rendre au musée Guimet, le musée des Arts et civilisations asiatiques à Paris. Un an plus tard, il se met au sanskrit. Un temps, il envisage même de se convertir à l’hindouisme.
Sa passion embrasse l’ensemble du continent, même si la Chine et le Japon arrivent en tête de ce jardin secret. Il totalisera ainsi plus d’une cinquantaine de voyages dans l’Empire du soleil levant. Et il aura sa photo à l’entrée du musée de l’armée de terre cuite, à Xi’an, la porte du grand ouest chinois.
En 1978, un an avant l’ouverture du site aux touristes et alors qu’il n’est encore que maire de Paris, Jacques Chirac est en effet le premier dirigeant occidental à s’y rendre. Cette passion pour les statuettes de l’empereur Qin lui permettra plus tard de recoller les morceaux de l’amitié franco-chinoise, refroidie suite à la répression du mouvement place Tiananmen. De la même façon, son amour pour la culture nippone – et le sumo en particulier – aidera à la reprise des échanges diplomatiques avec Tokyo après les essais nucléaires de Mururoa.
En 1997 donc, à l’occasion de son quatrième voyage en Chine, le président français rappelle ainsi son goût pour l’Asie en général et sa défense du dialogue entre les cultures. « La France, qui n’a, bien sûr, de leçons à donner à personne, mais qui souhaite défendre partout les droits de l’homme, a ouvert avec la Chine un dialogue confiant, constructif, exigeant… »
Son choix de se rendre à Chengdu, la capitale de la province chinoise du Sichuan, étonne le protocole à Pékin. Jacques Chirac souhaite visiter la maison du poète Du Fu, explique la partie française. « La plupart des dirigeants résonnent sur dix ans, Chirac résonne sur l’humanité », avait ainsi pour coutume de dire son ami, l’ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin.
1 Commentaires
Thiappy
En Septembre, 2019 (12:55 PM)Participer à la Discussion