À l’occasion du 30e anniversaire de la chute du mur de Berlin, le président allemand Frank-Walter Steinmeier a réclamé le "respect" de la part des États-Unis. Angela Merkel a quant à elle appelé l’Europe à défendre "la démocratie et la liberté".
Le président allemand a appelé samedi 9 novembre les États-Unis de Donald Trump à faire preuve de "respect mutuel" avec ses alliés et à ne pas céder à "l'égoïsme national", lors de la célébration des 30 ans de la chute du Mur.
Frank-Walter Steinmeier s'exprimait avant une série de concerts donnés samedi soir porte de Brandebourg, qui "fut pendant si longtemps un symbole de la division de l'Allemagne".
Le Mur de Berlin, érigé en août 1961 par le régime communiste est-allemand, passait en effet juste devant cette porte.
Frank-Walter Steinmeier a aussi rendu hommage aux États-Unis de l'époque, "bras fort de l'Ouest" ayant contribué à fragiliser les fondations du Mur.
"Nous, les Allemands, nous devons beaucoup à cette Amérique. À cette Amérique en tant que partenaire dans le respect mutuel, en tant que partenaire pour la démocratie et la liberté, contre l'égoïsme national. C'est ce que je souhaite aussi à l'avenir", a estimé le président allemand, dans une allusion à peine voilée au cap suivi actuellement par l'administration de Donald Trump.
En raison des conflits au sujet des dépenses militaires ou du commerce, les relations entre l'Allemagne et les États-Unis n'ont jamais été aussi tendues depuis l'après-guerre qu'aujourd'hui.
Angela Merkel appelle à défendre "la démocratie et la liberté"
Plus tôt dans la journée, la chancelière allemande Angela Merkel a exhorté l'Europe à défendre ses valeurs fondamentales comme "la démocratie et la liberté", samedi 9 novembre, à l'occasion du 30e anniversaire de la chute du mur de Berlin qui avait mis fin au Rideau de fer sur le Vieux continent.
"Les valeurs qui fondent l'Europe, la liberté, la démocratie, l'égalité, l'État de droit et la préservation des droits de l'Homme ne vont pas de soi" et "doivent toujours être défendues", a-t-elle assuré dans la chapelle de la Réconciliation, un des lieux de mémoire de la division de la ville, qui dura du 13 août 1961 au 9 novembre 1989. La chapelle est édifiée sur le terrain d'une ancienne église, détruite sous la dictature communiste est-allemande parce qu'elle se trouvait dans la zone du "no man's land" entre les deux parties de la ville.
"À l'avenir, il convient de s'engager" pour défendre les valeurs de l'Europe, a ajouté la chancelière, alors que le modèle de démocratie libérale est de plus en plus remis en question dans le monde, mais aussi dans une certaine mesure sur le continent même.
Certains pays d'Europe de l'Est, comme la Hongrie ou la Pologne, pourtant pionniers dans la contestation de la dictature communiste dans les années 1980, se voient aujourd'hui accusés par l'Union européenne de ne pas respecter pleinement les règles de l'État de droit.
Tensions internationales
Partout, la tentation du nationalisme est perceptible dans les opinions.
"La démocratie libérale est contestée et remise en question", a également jugé le chef de l'État allemand, Frank-Walter Steinmeier, dans une allocution en présence des présidents de Pologne, Hongrie, République tchèque et Slovaquie, quatre pays ayant jadis préparé le terrain à la chute du mur de Berlin.
"Le 9 novembre nous rappelle qu'il faut combattre la haine, le racisme et l'antisémitisme", a aussi dit pour sa part la chancelière. Cette journée marque également en Allemagne l'anniversaire de la Nuit de cristal de 1938 durant laquelle les nazis incendièrent les synagogues du pays.
La chute du Mur s'était déroulée à la suite d'une révolution pacifique et les images des Allemands exultant de joie et tombant dans les bras les uns des autres avaient fait le tour du monde.
Les coups de pioche dans cet édifice de béton de plus de 150 km de long avaient marqué la fin d'un monde coupé en deux durant la Guerre froide et fait à l'époque espérer une longue ère de détente et d'unité. Ces espoirs se sont aujourd'hui dissipés, avec des tensions géopolitiques grandissantes dans le monde, y compris au sein du bloc occidental.
0 Commentaires
Participer à la Discussion