Un ancien militaire ayant joué un rôle clé dans le coup d'Etat qui a porté Yahya Jammeh au pouvoir en Gambie en 1994, et qui l'a fidèlement servi pendant 13 ans, a admis lundi sa part de "responsabilités" pour l'arrestation, la torture et l'exécution d'opposants supposés.
Edward Singhateh était entendu, pour la troisième fois en une semaine, par la Commission vérité et réconciliation (TRRC) chargée d'enquêter sur les crimes commis pendant les 22 ans du régime de Yayah Jammeh.
Ce dernier, en exil en Guinée équatoriale depuis janvier 2017, échappe pour le moment à la justice de son pays, une ancienne colonie britannique enclavée dans le Sénégal, à l'exception d'une étroite façade atlantique prisée des touristes.
M. Singhateh, né au Royaume-Uni, est l'un des instigateurs du renversement par un groupe de jeunes officiers du régime de Dawda Jawara en juillet 1994. Ces officiers ont placé Yahya Jammeh à la tête d'un Conseil provisoire des forces armées, avant qu'il devienne chef de l'Etat et soit élu et réélu jusqu'à sa défaite en décembre 2016 face à l'opposant Adama Barrow.
Edward Singhateh, à l'origine du projet de coup d'Etat, a occupé la fonction de ministre de la Défense, puis de numéro 2 de la junte, avant d'être nommé à plusieurs postes ministériels, servant jusqu'à 2007 sous les ordres de Jammeh.
"Je suis peut-être responsable dès le départ d'avoir placé (Yahya) Jammeh (dans cette position). Donc je me sens partiellement responsable pour tout ce qui s'est passé et j'en éprouve un profond remord", a-t-il déclaré devant la TRRC, devant laquelle il a souligné se présenter "volontairement".
Il a reconnu avoir personnellement arrêté en novembre 1994 dans le palais présidentiel deux des leaders de la junte, le vice-président, Sana Sabally, et le ministre de l'Intérieur, Sadibou Heydara, convoqué par Yayah Jammeh qui les soupçonnait de vouloir le renverser. Le premier a été torturé et fait neuf ans de prison. Le second est mort en détention.
Edward Singhateh a affirmé qu'il n'avait pas imaginé que Sana Sabally, dont il allait prendre la place comme numéro 2 du régime après son arrestation, subirait de telles tortures. Mais il a reconnu que l'enquête ayant conduit à sa condamnation, qui concluait que M. Sabally avait tenté de tirer sur Yayah Jammeh, était un tissu de mensonges.
"Et vous n'avez rien fait? Vous auriez pu démissionner, partir en exil, comme beaucoup de gens en Gambie, comme beaucoup de journalistes l'ont fait", lui a lancé l'un des membres de la commission, Essa Faal. "C'est plus facile à dire qu'à faire", a répondu l'ancien militaire, en concédant que son ex-collègue avait subi une "terrible injustice".
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2 Commentaires
Nos Présidents sont pas bons du tout mais nak sant Yalla il y a bien pire en Afrique
Nianthio
En Octobre, 2019 (21:46 PM)Participer à la Discussion