Fuyant la pauvreté dans leurs villages d’origines, dans l’espoir de trouver du travail pour pouvoir aider leurs parents, donc à la recherche de lendemains meilleurs, le quotidien des domestiques, lingères et autres servantes à Dakar n’est pas de tout repos. Entre travaux pénibles, maigres salaires, si elles ne sont pas accusées de vol par leurs patronnes pour ne pas les payer, et conditions de vie difficile, le rêve n’est pas toujours réalité chez ces jeunes filles et dames qui parfois sont obligées de vivre dans la promiscuité en partageant une chambre à plusieurs, pour pouvoir épargner quelque Cfa.
Ndèye Fatou Ndiaye originaire de la région de Diourbel et rencontrée à Grand-Dakar témoigne. «Les conditions de vie sont très difficiles, c’est pourquoi nous sommes venues à Dakar pour travailler c'est-à-dire avoir au moins quelques choses pour survivre. Vous voyez toutes ces jeunes filles au tour de moi, ce sont des filles qui n’ont même pas quinze (15) ou dix-sept (17) ans et nous sommes dans les mêmes situations. Moi, je fais le linge pour gagner de l’argent. C’est cet argent que j’envoie au village pour que la famille puisse satisfaire certains besoins. Car nous avons laissé nos enfants, nos grands-parents, même nos maries pour venir gagner de l’argent». Elle ajoute: «à Dakar, la vie est très chère, le loyer est très cher. Nous payons 50.000 F Cfa chaque mois. Et c’est avec ces maigres salaires qu’on se procure de quoi se nourrir ici à Dakar et aider nos parents. Pis, ce n’est pas tout les jours qu’ont fait le linge, parfois on reste pendant une semaine sans travailler».
Trouvée à coté, Sokhna Ngom, la cinquantaine, partage la même chambre que Ndèye Fatou Ndiaye. Originaire de Soma, commune de Niakhar dans la région de Fatick, elle est venu travailler à dans la capitale suite au décès de son époux. «Je suis venue à Dakar pour travailler car j’ai perdu mon mari et j’ai de petits enfants à nourrir. En plus, cette année, la récolte n’a pas été bonne, ce qu’on a eu (récolte, ndlr) ne peut pas nous soutenir jusqu’au prochain hivernage. Une mère de famille qui a fermé sa chambre et laissé ses enfants pour venir pour faire le linge à Dakar, ce n’est pas de gaieté de cœur. Maintenant nous demandons à l’Etat de nous aider par des financements ou en nous octroyant des matériels qui nous serviront».
Revenant sur les conditions de travail, Sokhna Ngom explique: «chaque jours, je souffre à cause du charbon et le carbone que je respire en repassant des habits. Le travail ne manche pas comme on le souhaite. On peut rester 2 à 5 jours sans avoir à faire quelque chose. Et la rémunération aussi n’est pas conséquente, chaque fois qu’on fait le linge, on est payé 5000 F Cfa ou 4000 F Cfa».
Si certaines ont le sentiment d’être exploitées et maltraitées, d’autres, par contre, ne prêtent même pas attention au comportement de leurs patrons. C’est le cas de cette fille rencontrée à Usine Niary Tally. «Je suis avec ma tante qui n’a pas d’enfant. Son mari est décédé depuis longtemps et elle n’a pas les moyens pour satisfaire ses besoins».
D’ailleurs, cette fille précise qu’elle n’a pas le temps de «contempler» le comportement de ses patrons. «Je viens le matin, je fais le ménage. A partir de 10 heures, je fais la cuisine. Entretemps, s’il y a des habits à laver et à repasser, je m’attèle à cela. Et, à 14 heures, je vais chercher les enfants à l’école. Déjà à 15 heures, au plus tard, je rentre et une autre prend la relève pour le reste de la soirée». Voici la journée un peu ramassée de cette «admirable et gentille fille». Selon ses dires, elle est une femme au foyer et ses propres problèmes lui suffisent entièrement. Mbéne Ndiaye, une autre jeune fille de 15 ans approchée à Usine Niary Tally et venant de Diourbel, a arrêté sa scolarité pour venir travailler à Dakar pour soutenir sa maman. «Je suis venue à Dakar à cause de ma mère qui m’a fait abandonner mes études en classe de CM2. Elle a fait ça à cause des manques de moyens financiers. Maintenant je travaille comme ménagère, jusqu’à la Tabaski afin que je puisse avoir de l’argent pour résoudre quelque problème à la maison. Je gagne chaque mois 30.000 F Cfa. Mais je ne compte pas rester ici pendant 1 mois sans trouver de travail, avec ces conditions très difficile», lance-t-elle.
Societe
6 Commentaires
Anonyme
En Mars, 2017 (14:33 PM)Anonyme
En Mars, 2017 (15:40 PM)A Dakar il y'a énormément de risques pour elles
Anonyme
En Mars, 2017 (15:46 PM)Anonyme
En Mars, 2017 (15:59 PM)Anonyme
En Mars, 2017 (16:03 PM)Dignite
En Mars, 2017 (17:18 PM)Participer à la Discussion