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Grève des boulangers : un mot d'ordre pas totalement suivie à la Médina

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Grève des boulangers : un mot d'ordre pas totalement suivie à la Médina

Le mot d’ordre de grève de 72 heures décrété ce mercredi par la Fédération nationale des boulangers du Sénégal (FNBS) n’est pas suivi à la lettre à la Médina, a constaté l’APS. 
 
Ce mouvement d’humeur des boulangers est consécutif à l’augmentation du prix de la farine, passé de 16.200 à 18.500 francs CFA le sac.

Une situation qui a poussé vendredi dernier la Fédération nationale des boulangers du Sénégal (FNBS) à monter au créneau en menaçant d’observer un arrêt de production du pain. 
 
Ce mercredi, la FNBS a donc mis sa menace à exécution à Dakar et à l’intérieur du pays. Mais à la Médina, un quartier populaire proche du centre ville de Dakar, certains boulangers n’ont pas arrêté leur production au premier jour de cette grève dans la capitale. 
 
"Nous n’avons pas observé le mot d’ordre de la grève parce que notre patron ne nous a rien dit, car il pense aider la population. […] Si tous les boulangers vont en grève, ce sera très difficile pour les gens qui ont l’habitude de prendre leur petit-déjeuner avec le pain", déclare Sadibou Camara, agent commercial à la boulangerie Cheikhou Thianaba.
 
S’il trouve que "les boulangers en grève sont dans leur droit", il n’en pense moins que son patron également est dans le sien en voulant "satisfaire la demande de sa clientèle en lui permettant de se procurer un pain de qualité comme d’habitude".
 
Trouvé à l’ouvrage à l’intérieur de la boulangerie, Camara estime que "si tous les boulangers allaient en grève, ce serait très difficile pour la population". 
 
Il souligne que c’est pour cette raison que "les boulangers n’ont pas de jours fériés parce qu’ils ont toujours une demande à satisfaire".
 
"Nous demandons aux autorités de soutenir davantage les boulangers parce que l’augmentation du sac de la farine augmente les charges de ceux qui ont investi leur argent dans la filière", lance-t-il à l’endroit des autorités étatiques. 
 
Du côté de certains consommateurs, c’est un soulagement. "Nous étions inquiets quand nous avons entendu l’annonce de la grève à la radio, parce que ce n’est pas grave pour les adultes, car beaucoup parmi eux peuvent se passer du pain le matin, mais c’est surtout pour les enfants que nous nous inquiétons", déclare Mariame Kanouté, trois baguettes de pains à la main. 
 
"C’est pourquoi j’ai poussé un ouf de soulagement lorsque j’ai vu que la boulangerie a ouvert ses portes, car je viens toujours ici le matin pour acheter du pain", confie-t-elle.
Visiblement soulagée, elle déclare qu’après avoir été au courant de la grève mardi, elle n’était "pas assez sûre de trouver du pain ce matin". 
 
"Les boulangers sont des créateurs d’emploi pour les jeunes, donc l’Etat doit discuter avec eux pour qu’ils essaient de trouver un terrain d’entente, car ils recrutent beaucoup de jeunes", plaide-t-elle. 
 
La même situation prévaut à la boulangerie La Médinoise 2, sise sur la rue 6, à la Médina. Ici, le responsable étant absent des lieux aux dires des gens trouvés sur place, il n’y a point d’interlocuteur. Mais les va-et-vient des clients venus acheter du pain renseignent à suffisance sur la continuité du service. 
 
"Pour dire vrai, je n’ai pas senti la grève parce que vous voyez, je viens juste d’acheter du pain dans la boulangerie, car j’habite juste à côté", explique Ndèye Sy, après avoir acheté deux miches de pain.
"J’avais entendu l’annonce de la grève à la télé, mais je n’étais pas très inquiète, parce que nous avons l’habitude d’utiliser le pain pour le petit-déjeuner, mais il n’est pas indispensable", déclare-t-elle, le sourire aux lèvres. 
 
Trouvé à l’intérieur de sa boutique à la rue x angle Balaise Diagne, Arouna Barry dit avoir "deux clients qui lui livrent du pain le matin tous les jours". L’un d’eux a cependant fait faux bond ce mercredi, sans doute "à cause de la grève".
 
"C’est pourquoi je n’ai pas assez de pain comme d’habitude, parce que chaque jour j’avais au moins plus d’une quarantaine de miches, mais aujourd’hui je n’en ai que quinze", se désole-t-il. 
 
"Mon livreur m’a dit qu’il est obligé de diminuer le nombre de pains qu’il avait l’habitude de livrer à ses clients, pour permettre aux gens qui viennent à la boulangerie de se procurer du pain", ajoute-t-il.
 
Mais il estime que la situation est meilleure que lors des précédentes grèves, "car au moins il y a du pain même s’il n’est pas suffisant".
 



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