
À Okinawa, l'archipel le plus au sud du Japon, le château de Shuri, classé au patrimoine mondial de l'Unesco, a été en grande partie détruit par un incendie dans la nuit du mercredi au jeudi 31 octobre. Le complexe historique est situé sur une colline surplombant Naha, la capitale d'Okinawa. Couvrant 500 ans d'histoire, il est le symbole de la culture unique de l'archipel d'Okinawa, plus proche de Shanghai que de Tokyo.
Le château de Shuri est une véritable forteresse avec de nombreux pavillons. Entre le XVe et le XIXe siècle, il a été le centre politique et culturel du royaume indépendant des Ryukyu, au carrefour des échanges entre l'Asie du Sud-Est, la Chine, la Corée et le Japon.
Le pavillon principal du château, une vaste structure rouge à étages en bois, a été détruit par le feu. « Nous avons perdu notre symbole », déclare la maire de Naha, la capitale d'Okinawa.
Le château de Shuri est le symbole d'une culture subtropicale métissée, spécifique. L'identité d'Okinawa réside dans un imaginaire imprégné d'animisme, autonome du Japon. « Les pierres, les arbres ont une vie, une âme », dit-on dans ce chapelet d'îles.
Shuri et son château ont servi autrefois de capitale du prospère royaume des Ryukyu, qui a été intégré au Japon en 1879. C'est sur ces îles qu'eurent lieu les plus sanglantes batailles de la guerre du Pacifique. Le château avait été détruit par les bombardements américains.
Sa population aura subi aussi les exactions de l'armée impériale japonaise. Après guerre, Okinawa sera maintenue sous l'occupation américaine jusqu'en 1972. L'archipel abrite toujours les deux tiers des bases américaines au Japon. Le château de Shuri est donc le symbole d'une culture victime aussi bien des Américains que des Japonais.
0 Commentaires
Participer à la Discussion