Le cancer est une maladie complexe qui fait appel à plusieurs spécialistes dans pour le diagnostic et le traitement. Ce qui fait que les coûts sont très élevés et souvent hors de portée des malades. De ce fait, les personnes disparues peuvent dépasser facilement 25 % des malades du cancer, d’après Pr. Mamadou Diop, Directeur de l’Institut du cancer de l’hôpital Le Dantec. Il s’y ajoute que le déficit infrastructurel et humain fait que la prise en charge des malades est aujourd’hui assez lourde.
Processus de traitement du cancer
‘’Il y a toute une procédure. Le traitement de la chimiothérapie n’est pas un seul type de traitement. Déjà, le plan diagnostic demande beaucoup d’investigations pour connaître le stade de la maladie. Ce qui permet de déterminer la stratégie de traitement, notamment plusieurs modalités de traitement, de types de traitement et plusieurs spécialités qui interviennent. La chimio est une de ces modalités.
Le traitement du cancer ne se limite pas à la chimio. Nous avons la chirurgie, la radiothérapie. Des traitements hormonaux sont de plus en plus ciblés. La subvention pour la gratuité de la chimio des cancers les plus fréquents, notamment gynécologiques, du col et du sein, est une étape importante. C’est une avancée significative.
Il faut continuer dans ce sens pour faire en sorte que les investigations pour le diagnostic soient accessibles. Il arrive que des malades soient perdus de vue lors du processus de stadification, faute de moyens. Le processus nécessite tellement de dépenses que la personne n’a plus les moyens de faire toutes les étapes thérapeutiques. Il faut savoir que la gratuité de la chimio est bien, tout comme il y a une chirurgie, une radiothérapie. Tout cela a un coût. Il faut réfléchir dans un cadre holistique pour une approche globale de lutte contre la maladie’’.
Place de la chimio dans le traitement
‘’On peut estimer de 70 à 90% les malades qui ont besoin de chimiothérapie, si l’on se base sur les stades auxquels les malades arrivent en consultation. Ce qui est extrêmement important. Donc, cette gratuité de la chimiothérapie qui cible les cancers les plus fréquents, qui sont des cancers gynécologiques, mammaire et du col est une mesure extrêmement importante qui va avoir un impact forcément dans la survie des malades’’.
Moyens humains et matériels
‘’Les docteurs en médecine doivent se spécialiser pendant 4 à 5 ans. C’est un gros investissement qui demande une planification. Ce n’est pas seulement les médecins, il faut aussi former des infirmiers spécialisés. Il faut former des agents de maintenance. Et ce n’est pas seulement une spécialisation pour le traitement, il y a aussi des spécialisations pour le diagnostic. Les pathologistes ne sont pas nombreux. Les pathologistes sont aux alentours de 12 à 14 pour l’ensemble du pays. Les 12 sont à Dakar et il n’y a que deux qui sont dans les régions. Or, c’est le pathologiste qui fait le diagnostic du cancer. Donc, il y a les ressources humaines. Il y a aussi les infrastructures, il y a les équipements.
Vient maintenant la prise en charge, c’est-à-dire le coût de la maladie. C’est une prise en charge qui va du début de la consultation jusqu’aux soins palliatifs. Certaines personnes qu’on ne peut pas guérir nécessitent qu’on les prenne en charge, qu’on continue à les soigner. Il faut voir combien ça coûte de la consultation aux soins palliatifs. C’est pourquoi j’insiste sur la notion de prise en charge holistique’’.
Nombre de malades perdus de vue
‘’Nous n’avons pas encore exactement le nombre de personnes perdues de vue. Ça peut dépasser facilement les 25 %. Après quelques mois de traitement, les malades, souvent, ne reviennent pas en consultation. Dans le processus de prise en charge, il faudra évaluer pour connaître le nombre de malades qui ne continuent pas le traitement et ce qu’ils redeviennent. Il est très important de faire une étude sur le parcours de soins sur des localisations fréquentes’’.
1 Commentaires
Diatou Sabaly
En Octobre, 2019 (19:14 PM)Participer à la Discussion