Au-delà de l'image du guide religieux, c'est celle d'un homme d'une simplicité légendaire, sans langue de bois, viscéralement attaché à la vérité qu'a toujours renvoyé le fils de Balkhawmi. Bien avant le Khalifat, Serigne Babacar Sy Mansour a toujours été aimé pour son franc-parler qui n'a jamais varié, qu'importe la situation. Et ce n'est pas le président Macky Sall qui dira le contraire, lui qui a été sauvé du vote sanction (au second tour de la présidentielle de 2012) par Serigne Babacar Sy Mansour, pour avoir osé réduire les guides religieux au rang "d'ordinaires citoyens".
Au détour d'une déclaration à l'issue de la visite de Macky Sall à l'entre-deux-tours, il vole au secours du candidat de l'opposition. "C'est vrai que les marabouts sont des citoyens. Celui qui veut voir du négatif dans cette déclaration n'est animé que d'une mauvaise intention", déclare-t-il ramant à contre-courant de la convention des jeunes Tidianes du Sénégal qui demandait aux khalifes généraux "de ne pas soutenir un candidat qui planifie, déjà, leur dénigrement et déclare la guerre aux religieux et aux arabisants".
Né en 1932 (87 ans), le fils de Serigne Mansour Sy Maodo et Sokhna Aminata Seck (la fille du grand notable Saint-Lousien Doudou Seck Bou El Mogdad) est, au-delà des apparences, un grand intellectuel et un grand homme de lettres, versé dans les sciences islamiques. Serigne Babacar Sy Mansour avait 25 ans quand son vénéré père quittait ce bas-monde le 29 mars 1957, quatre jours après le rappel à Dieu de son homonyme (le 25 mars 1957).
Après avoir fait son initiation dans les sciences islamiques au Sénégal, il poursuit ses études supérieures au Caire. A son retour, son oncle Serigne Abdou Aziz Sy Dabakh fit de lui l'imam Ratib et lui confie la direction des prières de Tabaski et de Korité. Malgré cette fonction et l'animation du Gamou à la Zawiya El Hadji Malick Sy qui lui a été confiée, Serigne Babacar est toujours resté dans l'ombre.
Sa fermeté sur les principes islamiques et la charia, son amabilité, son sens de la mesure et sa discrétion sont loués par ceux qui l'ont côtoyé. Très jeune, au décès de son père qui n'a laissé que deux enfants (lui et sa sœur Sokhna Fatou Sy Mansour, première épouse de Borom Daradji), Serigne Babacar Sy Mansour a su garder intacts les liens avec les amis de son père.
Monogame (très rare dans le cercle des guides religieux), Serigne Babacar Sy est marié à la fille de Serigne Abdoul Aziz Sy Dabakh, Sokhna Aïda Sy, par ailleurs première femme chef de quartier à Tivaouane.
3 Commentaires
J'aimerais bien l'entendre nous animer une conférence comme Serigne Cheikh, Serigne Mansour, Dabakh et Juior nous ont habitué !!! avec des références précises de ayats du Coran ou de hadith ! Nous tenir en haleine comme serigne Moustapha Sy ou ndiol fouta ont l'habitude de faire ! Après seulement je vais croire à votre histoire !!!!
Youssou Ndour
En Novembre, 2019 (19:08 PM)Participer à la Discussion