La cour a aussi ordonné la confiscation
et la destruction de la drogue saisie sur le mis en cause, détenu
provisoirement depuis le 8 avril 2011.
La veille, il avait été interpellé par des militaires à Kandion
Mangana, dans la région de Sédhiou, avec quatre kg de chanvre indien.
Conduit à la brigade mixte de Bounkiling, il avait déclaré que c’est son
logeur Djibril Tamba qui lui avait remis la drogue en guise de
rémunération d’un travail qu’il avait effectué pour lui.
Katime Niang a raconté sa mésaventure au village de Diédiély, en
précisant qu’il avait défriché deux hectares et fabriqué 400 briques
pour Djibril Tamba.
Il était par la suite tombé gravement malade. Ce qui fait qu’il avait
dit à Djibril Tamba qu’il ne pouvait plus continuer à travailler pour
lui.
C’est dans ces circonstances que son logeur lui remet, le 6 avril, la
somme de 11 000 francs CFA et une autre de 105 dalassi, ainsi que quatre
kg de chanvre indien en guise de rémunération du travail qu’il avait
effectué pour lui.
Devant le juge d’instruction et à la barre de la Cour d’assises, le mis
en cause a réitéré les mêmes propos, tout en reconnaissant que la drogue
trouvée par devers-lui était un produit prohibé.
‘’Les raisons que l’accusé a avancées pour justifier la drogue trouvée
sur lui importent peu. Dans tous les cas, l’acte est illicite et réprimé
par la loi. Un travail ne peut être rémunéré par un produit illicite’’,
lui a rétorqué l’avocat général, Djibril Bâ.
Il s’est toutefois demandé si la quantité saisie sur l’accusé pouvait
justifier qu’il soit traduit devant la cour d’assises, estimant qu’il
aurait dû, à la limite, être attrait devant le tribunal correctionnel de
Kolda.
C’est la raison pour laquelle il a demandé à la Cour de disqualifier les
faits et de les requalifier en offre et cession de drogue, avant de
demander de le condamner à sept ans d’emprisonnement ferme.
L’avocat de la défense, Me Pape Massal Sall, a, dans sa plaidoirie
insisté, sur les propos de l’accusé pour lui éviter une lourde peine.
Il s’est dit être en phase avec le représentant du ministère public
concernant la disqualification des faits de détention et de trafic de
chanvre indien, tout en demandant à la Cour de ramener la peine requise à
une juste proportion. Il a demandé à la Cour de donner une seconde
chance à son client.
’’C’est un délinquant mineur. Il a compris la gravité de son acte pour
avoir passé trois ans en prison. Il est l’aîné d’une famille nombreuse,
marié et père de quatre enfants, dont un décédé derrière lui’’, a-t-il
relevé.
La cour, après disqualifié les faits de la prévention initiale en
tentative d’offre et de cession de drogue, a condamné Katime Niang à
quatre ans d’emprisonnement ferme.
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