Objectif présidence ! La campagne électorale s’est ouverte ce dimanche au Sénégal. Le premier tour se tiendra le 24 février. Un scrutin qui se jouera entre le sortant Macky Sall et ses challengers Madicke Niang, Ousmane Sonko, Issa Sall et Ousmane Sonko. Avec seulement 5 candidats et des partis historiques qui ne sont pas représentés, cette élection s’annonce inédite. Notre invité est le journaliste et fondateur de la radio Imédia, Mamoudou Ibra Kane.
RFI : C’est la onzième élection présidentielle au Sénégal depuis l’indépendance et elle s’annonce particulière, voire hors du commun, notamment parce qu’il y a un nombre de partis anciens qui aujourd’hui ne seront pas présents pour cette élection.
Mamoudou Ibra Kane : C’est une page d’histoire importante du Sénégal qui se tourne. Le Parti socialiste, quarante ans de pouvoir, le PDS douze ans de pouvoir. Le PDS, c’est quand même pour des raisons particulières. Il avait désigné un candidat en la personne de Karim Wade, qui a des démêlés judiciaires, qui est condamné et qui s’est vu sa candidature rejetée. Mais c’est le mérite, aussi, quelque part, du président Macky Sall, qui a réussi à garder et Ousmane Tanor Dieng, et Moustapha Niasse, dans sa coalition Benno Bokk Yakaar. C’est ce qui fait aujourd’hui que nous assistons à la fin de la bipolarisation PS-PDS. C’est une longue page d’histoire qui se referme, effectivement, avec cette élection présidentielle de février 2019.
C’est, aussi, rare qu’on ait aussi peu de candidats ?
Oui. En 2012, nous avions 14 candidats. En 2000, première alternance, victoire de Wade sur Abdou Diouf : 15 candidats. Cette fois-ci : seulement 5. Un président sortant, Macky Sall qui fera face à son frère ennemi Idrissa Seck - en duel -, parce que c’est aussi quelque part une lutte à mort au sein de la famille libérale. Idrissa Seck va jouer son va-tout. C’est peut-être sa dernière cartouche. Il voudra et aura à cœur de prendre sa revanche, parce qu’il le perçoit quelque part comme quelqu’un qui a pris sa place.
Macky Sall veut être réélu dès le premier tour. L’opposition évoque un passage en force. Est-ce cela, c’est quelque chose qui est bien perçu par les Sénégalais ?
Un président sortant ne va pas à une élection avec un peu de doute. D’autant plus que, 2000 est là, 2012 est là, pour prouver qu’un président - en tout cas sortant, au Sénégal -, qui va au deuxième tour, a de fortes chances de perdre l’élection. Et pour rappel, c’est quand même Macky Sall, directeur de campagne d’Abdoulaye Wade, qui a participé à sa victoire dès le premier tour en 2007. La victoire au premier tour, c’est l’objectif, mais je crois que l’hypothèse d’un second tour ne peut pas être totalement exclue non plus.
Est-ce que vous imaginez un deuxième tour immédiat, c’est-à-dire une alliance possible des quatre candidats ?
Nous pourrions assister à ce scénario, tous contre Macky Sall. Mais pour le moment, l’opposition n’est pas un bloc soudé. Maintenant, il reste évident qu’en cas de deuxième tour, les quatre candidats de l’opposition vont se coaliser. C’est arrivé en 2000, c’est arrivé en 2012. Jamais deux sans trois. Mais le président Macky Sall exclut cette hypothèse d’un second tour. Il veut gagner au premier tour. Il va se battre pour cela, il va mettre sur la table son bilan, d’où les inaugurations presque tous azimuts auxquelles nous assistons depuis quelque temps.
Est-ce que les électeurs sénégalais sont rancuniers ? Est-ce qu’ils pourraient « en vouloir » au président Macky Sall sur des points précis ? ?Notamment au fait qu’il avait promis de réduire son mandat de sept à cinq ans et qu’au final il ne l’a pas fait. Au fait que l’opposition lui reproche d’avoir empêché Khalifa Sall d’être candidat. Est-ce que, ce sont des éléments qui pourraient peser un moment dans le choix des électeurs ?
En tout cas, certains électeurs lui font ce reproche de n’avoir pas fait cinq ans, comme il l’avait promis. D’abord en tant que candidat, réaffirmé en tant que président de la République. On semble lui reprocher – en tout cas une partie de l’opinion – des poursuites judiciaires contre le maire Khalifa Sall. Mais il répond que tout le monde doit rendre compte. On verra si c’est la majorité finalement qui lui en veut et cela devrait se traduire dans les urnes le 24 février. Je pense qu’il faut être extrêmement prudent de ce point de vue.
On l’a dit : élection particulière. Un pan de la classe politique qui part et peut-être un renouveau en la personne d’Ousmane Sonko. Lui, il joue, justement, sa première carte présidentielle. Qu’est-ce que l’on peut attendre d’Ousmane Sonko ?
Ousmane Sonko est quelqu’un qui monte. Nous avons senti une certaine sympathie d’une bonne frange de l’opinion pour Ousmane Sonko. Mais, au fur et à mesure que l’on va s’approcher du jour J – trois semaines c’est long, il faut battre campagne – au-delà du jeu de séduction, c’est qu’il faut convaincre ! Et, vous savez, l’électorat sénégalais est un électorat qui est très capricieux et Idrissa Seck se renforçant, c’est un peu Ousmane Sonko qui va être relégué au second plan. Et il y a ce que l’on appelle ici le vote utile. Ceux qui sont là depuis le début, qui s’appuient sur des appareils, ont tendance à bénéficier de leur assise. Et cela, je crois qu’Ousmane Sonko doit l’intégrer. Et l’autre chose : je pense que, jusqu’ici il a surfé sur un discours radical. Or, il me semble que la radicalité à outrance n’est pas toujours payante dans un pays comme le Sénégal.
Commentaires (18)
Il faut arrêter d’insulter les gens pour leur idée
Il faut arrêter d’insulter les gens pour leur idée
Très clair. Malheureusement les insulteurs sont là toujours du même camp sans arguments.. comme si on critiquait leur femme ou leur mari, sans objectivité.. dommage
Les masques tombent one by one.Ils pensent être plus intelligents que le reste du peuple.Chers compatriotes ne vous laissez pas manipuler par ces juifs Neddo ko bandum du Sénégal.Ils ont fini par acheter et corrompre une certaine franche de la population avile à l’argent et surtout adeptes de la facilité, prête à vendre leur dignité et leur honneur.Reveillons nous et luttons pour un Sénégal de tous pour tous.
Desole Monsieur Kane, mais Vote utile ne signifie pas CE que vous decrivez. Vous l avez defini ainsi pour Leser sonko
Cet interview est truffée de FUMISTERIES :khelou::khelou::khelou:
Avec des petites contorsions langagières pour « au cas où» :khelou:
Tchiiiiiiim …
Qui veut,qui veut pas ko pullo e seereer ngoni laamotoo6e.mo welaaka fof yo'o yaltu senegaal. Hay so Makko Sal gayni:ko pullo lomtoto. So GENO haaji.
Tout votre galimatias se résume à l’absence de menaces pour Maquis. Mais on te comprend grand !
Quand un pays est dans une dynamique de progrès, on ne change pas le président. Tous les pays qui l'on expérimenté ont connu des retards très pesant sur leur développement.
Le Sénégal a connu des bonds significatifs dans plusieurs domaines faut être vraiment malhonnête pour ne pas le reconnaître bien vrai qu'il reste des choses à parfaire. Sous ce rapport, je préfère au moins une certaine logique de continuité dans cette dynamique qui fait de nous un pays très convoité par les investisseurs que de confier le pays à des apprentis sortis du néant. Ousmane sonko n'a jamais eu certains postes de responsabilité. De ce fait, il est évident qu'il peut être victime de ses propres propos radicalistes et outranciers sur certains sujets. Gouverner un pays n'est pas une mince affaire, alors il ne devait pas dévoiler son jeu très tôt. Ce qui explique son manque d'expérience sur le fonctionnement d'un appareil d'État. Quid de son silence en 2012 quand le Sénégal était dans la tourmente avec Wade et Wade Fils ? Bouche cousue !!!
Je préfère donner une seconde chance à Macky afin que le Sénégal puisse consolider les acquis notés dans certains secteurs qui peuvent nous propulser vers l'émergence que de confier les reines du pays à quelqu'un qui peut nous ramener à des années lumières vers un chaos certains.
Tu semble intelligent vu le texte que tu a s produit donc tu mérite au moins une réponse.
JE pense que l'argument de la continuité ne tient pas la route pour la simple et bonne raison que la tendance n'est pas bonne. Macky nous a déçu dès 2016 lors de cette fameuse referendum ou il a mis en place une série de reforme bidon visant à doter sa clientèle politique des moyens de se servir du pouvoir. Ensuite arrivent les cas manifestes de manipulation de la justice. mais la plus grande déception est le fait d'avoir négliger l'éducation de nos enfants. la tendance initiale des premieres années de mandat s'est complètement inversé malgré les assises de l'éducation, malgré la commission exceptionnelle de reforme de l'enseignement supérieur. toutes les propositions courageuses et pertinentes ont été tronqués pour satisfaire à des calcules purement politiciens.
Apres viennent les réalisation qu'il a fait. beaucoup d'ouvrages de très bonne qualité et importantes. mais allez au fond et voyez les deals sur ces investissements. Building Administratif: un marché de 17 milliards attribué suite à un appelle d'offre. Comment peut on se retrouver à la fin avec 40 milliards?
TER : 1200 milliard au lieu de 564 milliards???
il faut juste comprendre que les inaugurations et les manifestations publiques ne sont que des leurs pour nous empêcher de voir. comprenez que le vrai message c'est : silence on vole votre argent, avec la complicité du club de Paris qui s'engraisse avec l'argent public des sénégalais. Ils te prêtent 7000 milliards, tu leurs donne des marchés à hauteur 10000 milliards et tu dois payer pendant 30 ans les 7000 milliards moyennant des intérêts que personne d'autre ne paye.
Seneweb prend l interview de RFI pour dire que Mamoudou était leur invité. C était sur Rfi hier. Ah le journalisme à seneweb
J'aimais bien Sonko et je pensais qu'il pouvait changer les choses. J'ai aimé le changement de statut, du lanceur d'alerte au porteur de solutions. Par contre, j'aime moins le fait qu'il ait parlé des impots de Macky aux Etats-Unis. Personne n'a accès au dossier d'imposition d'autrui aux USA, meme pas le Pdt Trump. Je voudrais savoir comment il a fait pour se le procurer. Je lui souhaite bonne chance.
néddo bandoum rék
Je crois que votre analyse est assez objective pour une fois, ce qui n'a pas toujours été le cas quand vous parlez de politique sous Macky Sall. Vous pouviez aussi nous dire pourquoi Sonko a la sympathie des sénégalais. Parce qu'il a révolutionné la politique sénégalaise en posant sur la table des questions que le politiciens professionnels évitaient sciemment: la corruption, la monnaie, l'équité et l’éthique des dirigeants, l’industrie, la fiscalité, la dette, etc. Nos hommes politiciens nous parlaient juste de routes, de forages et d'emplois des jeunes sans rien n'y changer. Les sénégalais ont compris avec Sonko qu'on peut faire la politique autrement.
Vive Sonko. Bokena depuis Canada.
Post 6 tu es au Canada tu reves. Nous on est sur terre. On se compare aux pays africains et non au Canada en France ou les USA.. En tout cas tous les emigres d'afrique n'ont pas la meme reaction que ceux d'Europe ou d'Asie ou USA. Les europens ont souffert avant de se developper l'Africain plus particulierement le senegalais veut un developpement sans effort.
Que Macky donne aux jeunes leurs cartes d'électeurs s'il croit tellement que Sonko n'est pas une menace.
C'est fou comme les pseudo journalistes détestent Ousmane Sonko!Ils évitent tous de parler de lui en bien. Et comme ils ne peuvent pas ne pas parler de lui, ils lui prédisent toujours des lendemains qui déchantent. De toute façon les propos de ce pseudo journaliste ethniciste jusqu'au coup n'ont aucun crédit!
Mamadou , désolé de vous le dire mais vous êtes décevant . Normal car j'ai l'impression que toutes les personnes qui ont Télé Falate Maky sont devenues trés ridicules , boubs , Ngagne, Alassane et c'est vous qui me me srprenez le plus
Je ne perçois aucune once de violence dans les propos de Sonko. Macky s’est dédit à plusieurs occasions ( durée mandat, traque des biens supposés mal acquis ou lui même devait répondre, gouvernance sobre et vertueuse etc. )
Khadim boussou avait déclaré urbi et orbi qu’il se donnerait la mort s’il devait se faire arrêter. Que dieu ait pitié de l’âme de tous les défunts. La conviction religieuse des uns et des autres n’intéressent guère.
Vous avez cité quatre candidats au lieu de cinq. Pas étonnant que vous invitez ce crétin. Le plus nul de l'histoire du jounalisma au Sénégal.
effectivement la radicalité à outrance n'est pas payante au sénégal. Sénégal beugoul kou violent, yaradikou,meuneu saga, comportement de PASTEF.
Idy a trahi les Tidianes, Il doit aussi nous éclairer sur l'affaire Khadim Bousso.
À mon avis Le Président sortant est le mieux placé parmi les 5.
Mamadou Ibra Kane a visiblement montre son camps,
C'est toujours pareil avec les toucouleurs. Ils sont malhonnêtes à cause de leur ethnicisme. Il a assisté en parlant ''d'une partie de l'opinion''. Ce n'est pas une partie de l'opinion mais l'écrasante majorité des sénégalais. De toute façon les sénégalais savent que c'est Macky qui se cache derrière votre organe de presse par l'intermédiaire de El hadji Ndiaye, patron de la 2stv. Combattre les wolofs sur leurs terres du djolof, c'est peine perdue. Wait and see !
Erratum. Je voulais écrire ''il a insisté ''
Mamadou Ibra Kane dans son registre naturel du professionnalisme et de la neutralité conséquente. Un homme qui fait honneur au métier et auquel une radio comme RFI fait appel en raison justement de son indépendance d'esprit et sa connaissance fine du landerneau politique sénégalais.
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