LE PROJET RBG-AMO

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  • Article ajouté le : 17 Vendredi, 2021 à 15h09
  • Author: abdoulaye taye

LE PROJET RBG-AMO

INTRODUCTIONL’approche actuelle de l’émergence basée sur les infrastructures est fondée sur une logique desgrands cabinets internationaux (McKinsey par exemple) de servir les intérêts de la haute finance etdes multinationales. C’est la haute finance qui finance les grands projets et c’est les multinationalesqui les exécutent. Tout le produit de la croissance traverse les océans. Cette approche se traduit parun endettement excessif dont l’effet d’éviction induit par les intérêts qui frappent la dette conduit àun service de la dette explosif qui ne cesse de nous exposer à un déficit budgétaire chronique etpermanent. Le taux de pression fiscale très élevé (les taxes sur les prix du ciment,…) qui en découlegrignote le pouvoir d’achat des ménages. Plus de la moitié des ménages sénégalais sont devenuspauvres! Cette approche est toutefois accompagnée par des politiques sociales d’appui aux ménages( bourse de sécurité familiale, couverture maladie universelle,…) ainsi que par des politiques d’appuià la jeunesse qui sont toutes destinées à amortir les chocs sociaux et psychologiques liés au chômageet aux effets négatifs de la globalisation. Les très timides solutions au chômage des jeunes reposentessentiellement sur la formation et le financement (DER, ANPEJ, PRODAC,…) de leurs projets. Lechômage et la pauvreté qui sont devenus les principaux accidents et risques sociaux auxquels noussommes confrontés ou exposés constituent les défis majeurs à relever.Nous sommes au regret de constater que les solutions appliquées ne produisent pas les effetspositifs escomptés malgré la robustesse de la volonté du gouvernement à apporter des remèdes.Avons-nous posé les bonnes questions pour avoir les bonnes réponses ? Notre économiecontemporaine secrète structurellement le chômage et la pauvreté. Seule une économie de pleinemploi peut donner l’emploi à tous. Il nous faut dorénavant en tant que pays pauvre et sousdéveloppéun nouveau modèle de distribution et de redistribution pour répondre efficacement à lademande sociale et à la demande économique.Le 21e siècle est un siècle de rupture. Il boucle 2000 ans de civilisation. Il ferme un cycle d’histoire dela pensée et de l’action. Faut-il donc renouveler la pensée, les méthodologies et les habitudes faceaux modèles socioéconomiques usés et vieillots des politiciens et des économistes ? Oui, il nous fautrenouveler notre réflexion et notre pratique pour réorienter notre histoire et notre destin dans lecadre d’un nouvel ordre sécuritaire bâti sur le progrès social et économique, la démocratie, la paix etle bien-être écologique. Le projet RBG-AMO n’aspire qu’à la pertinence d’un tel objectif. C’est laraison pour laquelle nous avons osé penser autrement et audacieusement pour apporter unenouvelle approche de l’émergence mais aussi et surtout un nouveau ton au débat et une originalitéà la démarche politique.Le PROJET RBG-AMO est une nouvelle approche de l’émergence par les ménages et par l’entreprisenationale qui, tout en reconnaissant l’importance des infrastructures, place par contre, la promotionsociale et économique des populations au centre de sa stratégie et de ses préoccupations. Le projetest un modèle social, économique et démocratique innovant doublé d’un concept politique etsocial de transfert financier. Il se présente comme un investissement économique à effet social ouvice versa. Elle repose sur les cinq operateurs démocratiques fondamentaux ci-dessous quiconstituent les cinq piliers de la Maison-Sénégal dont le revenu de base généralisé (RBG) représentele pilier central.LES CINQ OPERATEURS DU PROJET RBG-AMOLe revenu de base généralisé (RBG) est un revenu mensuel perçu par chaque citoyen sénégalais. Ilaugmente le pouvoir d’achat national du pays, donc booste la consommation et tire la production. Ilcrée en conséquence de la croissance et des emplois en contribuant ainsi à la réduction du chômageet de la pauvreté. Il permet la distribution du pouvoir d’achat sur tout le territoire national, laréduction des prix à l’intérieur et à l’extérieur du pays et la diminution de la dette publiqueintérieure. Il permet de financer l’assurance maladie obligatoire. Les impacts de cet outil surl’économie, la société, la démocratie et la culture sont insondables contrairement à la bourse desécurité familiale dont les effets restent incolores et inodores sur l’économie. En outre, le RBG ou ladémocratisation de l’accès au pouvoir d’achat remplit plusieurs fonctions (dont 8 au moins). Il seprésente comme un instrument de redistribution de la richesse, de financement de programmessociaux (la santé, l’éducation, la redevance télé,…), de réduction de la pauvreté et des inégalités,comme un outil de résilience sociale, d’atténuation et d’adaptation (un coussin social contre lesaccidents sociaux et les effets négatifs de la globalisation), comme une subvention des biens et desservices, comme un lien matériel entre l’Etat et le citoyen, comme un système d’information maisaussi et surtout comme une technique d’injection de l’argent dans le circuit économique à l’instar dela dette. Le revenu de base généralisé s’inscrit dans un cercle vertueux où l’argent quitte laproduction par les impôts et les taxes, se transforme en RBG et revient à la production par laconsommation. C’est le rôle joué par notre vieille technique de la dette pour injecter de l’argent dansla production à travers l’investissement. Mais à la différence que dans le cas du RBG, rien ne se perd(pas de déperdition financière par la faillite d’entreprise financée) rien ne se crée (pas d’intérêt), toutse transforme ! Bien sûr, certains esprits sceptiques diront sans nul doute que ce projet est cher. Jesuis tenté de leur répondre: oui le RBG coûte cher, mais la pauvreté coûte mille fois plus cher!L’assurance maladie obligatoire (AMO) assure par son caractère obligatoire la pénétration à 100%dans les populations. Elle permet la démocratisation de l’accès aux soins de santé et auxmédicaments contrairement à la couverture maladie universelle (avec 20% à 30% de pénétration).C’est un concept très adapté aux pays sous-développés et pauvres où les dépenses en santé grèventles budgets familiaux. Elle protège le pouvoir d’achat des ménages. Elle favorise également unredéploiement des cliniques privées et des plateaux techniques médicaux sur tout le territoirenational en créant une véritable économie décentralisée de la santé puisque l’assurance paiedésormais les factures des prestations des services de santé. Le paysan, l’éleveur, le pécheur,l’ouvrier, le chauffeur, … deviennent plus productifs grâce à un accès aux soins et aux médicamentsplus facile et moins coûteux voire gratuit. L’insécurité sanitaire liée à la vente illicite desmédicaments dans la rue disparait. Elle est en outre un modèle de financement du système de lasanté mais aussi et surtout elle sert de système d’information relatif aux patients et aux maladies.La bourse universelle pour les bacheliers (BUB) permet la démocratisation de l’accès de tous lesbacheliers à l’enseignement supérieur. Les risques d’abandons et d’échecs scolaires liés aux obstaclessociaux auxquels les étudiants issus des couches pauvres sont exposés ou confrontés sont minimisés.Elle rétablit l’équité entre tous les étudiants relativement à l’inégal accès aux oeuvres socialesuniversitaires. Elle permet de résoudre les problèmes d’hébergement et de restauration des citésuniversitaires qui sont dorénavant confiées à des prestataires privés. La croissance rapide deseffectifs des étudiants vis-à-vis de la capacité d’accueil des cités universitaires pose de véritablesdéfis de gestion au gouvernement qui peine à les relever sans de violentes grèves qui ne cessent demenacer la stabilité des années académiques. La bourse universelle représente également unmodèle de financement de l’enseignement supérieur notamment le financement des équipements etdu matériel pédagogique. Contrairement au crédit privé bancaire pour les études supérieures dansles pays du Nord (USA, Angleterre), la bourse universelle est un crédit public individuel dont leremboursement est mutualisé. Les cotisations des alumnis bénéficiaires du projet garantissent àlong terme l’autonomie financière de l’enseignement supérieur.L’éclairage par le solaire photovoltaïque (ESP) permet de diminuer les factures électriques desménages et celles en combustible de l’Etat de moitié en plus de sa contribution à la réduction del’émission des gaz à effet de serre et des délestages. Il augmente donc le pouvoir d’achat desménages et procure des économies à l’Etat. Il améliore l’accès démocratique des populations auxservices de l’électricité. Il favorise la disponibilité du réseau désormais allégé tout en renforçant laqualité des services. La mise en oeuvre qui repose sur des systèmes domestiques isolés estcomplètement financée par la contribution des clients Senelec.Le fonds d’investissement et de garantie associé à un actionnariat populaire (FIGAP) permet definancer l’économie nationale par les sénégalais eux-mêmes. Il favorise l’émergence de l’EntrepriseNationale mais aussi et surtout l’accès démocratique des populations au capital et à ses revenus. Lesressources nationales intérieures sont mobilisées à travers l’actionnariat populaire. On ne peut pasfaire de tous les citoyens des salariés, mais on peut faire de tous les citoyens des actionnaires. Il estaccompagné par de nouveaux concepts financiers, commerciaux et économiques innovants quifacilitent la création d’entreprise dans tous les secteurs de l’économie nationale : du sport à laculture en passant par l’agriculture, l’élevage, la pêche, l’artisanat, le secteur informel, l’industriealimentaire, le commerce, etc. Il est à la fois un instrument d’investissement et un outil de(re)distribution des revenus du capital (de l’industrie et de l’entreprise).CONCLUSION : Faut-il investir dans la production ou dans la consommation ?Nous soulignons que l’économie est le résultat d’un couplage de deux termes : la production et laconsommation. Faut-il investir dans la production ou dans la consommation ? La trajectoirehistorique de l’économie capitaliste a été marquée tout au début par l’investissement dans laproduction pour satisfaire les besoins des populations. Les trente glorieuses de l’après-guerre (1945-1975) ont vu un investissement massif (Plan Marshall) pour relancer la production et lesinfrastructures. Il ne faut pas l’oublier, la guerre a non seulement détruit le capital humain (desmillions de morts) mais aussi et surtout le capital matériel. Tous les produits étaient en manque carl’appareil de production était détruit. Il fallait commander une voiture six mois avant de l’obtenir.Investir dans la consommation dans ce contexte ne ferait qu’exploser la bulle de l’inflation. Noussommes en plein dans l’économie de la rareté. L’économie avait réellement besoin de main d’oeuvre.Il fallait aller en Algérie et au Maroc pour trouver des travailleurs pour la France, aller en Italie ou enTurquie pour avoir des travailleurs dans les usines allemandes,…. Il fallait donc investir dans laproduction pour satisfaire les besoins. La machine de la production s’emballe, on frise le pleinemploi, la croissance devient flamboyante, d’où le nom des trente glorieuses. Cette tendance s’estbrisée en 1973, le premier choc pétrolier. Néanmoins, l’appareil de production s’est fortifié, il estdevenu performant. Les années qui suivent sont marquées par l’abondance de la production due à lamaturité technique et technologique de l’appareil de production. Nous sommes en plein dansl’économie de l’abondance. Notre économie contemporaine ne souffre donc plus de productionmais de consommation, de distribution, de pouvoir d’achat. Des voitures qui stationnent dans lesparcs automobiles, du lait, du sucre, des tissus, des ordinateurs, … exposés dans les rayons dessupermarchés qui n’attendent qu’un pouvoir d’achat pour gouter au plaisir d’être consommés. Lebesoin de les utiliser est là mais le pouvoir d’achat pour s’en procurer fait défaut. D’où viendrait cepouvoir d’achat ? Investir dans la production signifierait maintenant une surproduction quiprovoquerait éventuellement de la déflation ou du chômage en détruisant des emplois existants parle biais de la concurrence. Nous pensons qu’il est économiquement plus pertinent d’investirmaintenant dans la consommation (par le RBG) pour dégager le surplus apparent de production,relancer l’économie et ainsi créer des emplois. Le taux de mortalité élevé des entreprisessénégalaises (65-80%) est plutôt le signe d’un pouvoir d’achat insuffisant que d’une abondanceapparente de l’offre.L’innovation est aujourd’hui la seule source créatrice d’emplois réels, l’économie classique estsaturée. Les technologies de l’information et de la communication ont boosté l’économie en jouantleur partition dans le mouvement de l’innovation. Mais sans pouvoir d’achat en face d’une offreabondante, les entreprises périclitent. Les restaurants, les salons de coiffure, le secteur de l’informel,les petites entreprises de transfert d’argent,… qui bordent les rues l’apprennent à leurs dépens. Parconséquent la pertinence de l’investissement dans la consommation se justifie par l’analyse concrètede la situation économique. La protection sociale en vigueur dans les pays européens, surtout dansles pays scandinaves, est constituée par des transferts directs d’argent dans les ménages. Enlever dupouvoir d’achat national ce pouvoir d’achat que représentent ces transferts conduirait à uneffondrement de leur économie. Cela montre qu’investir dans la consommation (par le RBG) n’estpas antiéconomique.Les économistes qui s’opposent au revenu de base généralisé sont restés nostalgiquement etidéologiquement attachés aux principes dogmatiques de l’économie de la rareté. La transition del’économie de la rareté à l’économie de l’abondance les a échappé.Le RBG-AMO est le meilleur investissement qu’un Etat peut offrir à son peuple.Dr. Abdoulaye TayeEnseignant-chercheur à l’Université Alioune Diop de BambeyPrésident de TGL (voir Tôt, voir Grand, voir Loin)Initiateur et promoteur du projet RBG-AMOOpérateur politique*RBG-AMO signifie:Revenu de Base Généralisé associé à une Assurance Maladie Obligatoire
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