POUR UNE DECARBONISATION DE NOS ECONOMIES

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  • Article ajouté le : 28 Vendredi, 2013 à 15h22
  • Author: abdoulaye taye

POUR UNE DECARBONISATION DE NOS ECONOMIES

Les énergies renouvelables (éolienne, hydroélectricité, solaire, énergie des océans, géothermie, bioénergie, etc.) vont jouer un rôle décisif dans la transition énergétique qui constitue un enjeu important dans les prochaines années pour relever les défis de la disponibilité énergétique et du réchauffement climatique. La « déconnexion énergétique » des combustibles fossiles et fissiles vers les énergies nouvelles et renouvelables dont les conséquences positives sur notre sécurité alimentaire et sanitaire sont éprouvées doit demeurer un objectif stratégique pour notre pays. L’indépendance, la souveraineté et l’autosuffisance énergétique représentent des objectifs qui peuvent être atteints par l’accumulation de savoir et de savoir-faire relatifs à la maitrise des technologies vertes. Convaincu de cette évidence, l’Enseignement supérieur vient de prendre en charge la question de l’énergie à travers la création d’un nouveau Master interuniversitaire dispensant une formation élargie et approfondie sur les Energies Renouvelables. L’Université Gaston Berger de Saint Louis, Alioune Diop de Bambey, de Thiès, de Ziguinchor et l’UCAD ont mis en commun leur fonds de connaissance et de savoir pour contribuer au combat qui consiste à relever les défis pour une disponibilité permanente de l’énergie électrique mais aussi et surtout pour un environnement sain approprié au développement et à l’épanouissement de l’espèce humaine. Le devenir écologique, social voire économique de la planète et de l’humanité sera assuré par une rupture dans la production, la consommation, l’exploitation et l’utilisation des énergies sales et polluantes orientée et basée sur l’alternative verte. La Chine en investissant massivement par des subventions et des prêts dans l’appropriation et la maitrise des technologies vertes est entrain d’inonder le marché mondial par des produits solaires à bon marché qui mettent à l’épreuve toute concurrence. Cette chute vertigineuse des prix a provoqué une perte considérable de parts de marché pour certaines entreprises américaines et européennes qui n’ont pas tardé à réagir par des mesures de rétorsion vigoureuses. Les américains adoptent des mesures antidumping en relevant les taux de leurs tarifs douaniers sur les produits solaires chinois à plus de 30%, ce qui indique un écart significatif entre les prix. L’Union européenne met en place une commission d’enquête en vue de prendre des mesures appropriées pour échapper à ces effets de submersion de leurs entreprises solaires dont les subventions ont été d’ailleurs retirées pour la plupart. Au lieu de continuer à subventionner massivement l’industrie solaire comme le fait la Chine pour atteindre et dépasser la parité avec les prix du kWh de l’électricité provenant du pétrole, du gaz et du charbon et sortir définitivement de l’emprisonnement des gaz à effet de serre, les européens et américains préfèrent appliquer en lieu et place des droits de douane antidumping prohibitifs qui à terme vont freiner l’essor de notre capacité technologique solaire et notre élan vers une migration énergétique durable. L’accès des produits solaires ne peut être garanti que par un investissement massif de l’argent public et de prêts dans la productivité solaire et non par des barrières douanières qui les rendent inaccessibles et qui éloignent les perspectives et les échéances de l’alternative verte. Les subventions généreuses aux compagnies pétrolières, gazières et charbonnières ne permettent que de continuer à masquer la cherté de l’énergie fossile face à l’énergie propre. Au Sénégal 120 milliards soit 10 milliards par mois de l’argent public sont injectés dans la production et la distribution de l’électricité créant ainsi l’illusion chez les clients de la Senelec d’un kWh à bas prix. Selon nos estimations, le coût de la prise en charge de l’éclairage domestique par le photovoltaïque s’élèverait autour de 400 à 500 milliards pour un million d’abonnés de la Senelec. Les subventions de l’Etat de 120 milliards par an soit 480 milliards en quatre ans peuvent couvrir entièrement le financement de ce plan qui réduirait de moitié la puissance de 500 MW fournie par la Senelec sans aucun apport des clients. L’accessibilité des énergies renouvelables par une productivité croissante fondée sur une maitrise technologique de plus en plus performante associée à la rareté et la cherté des produits fossiles ne cesse de favoriser et d’accélérer l’augmentation de leur part dans la consommation énergétique mondiale qui se situe aujourd’hui aux environs de 20%.

Pour decarbonniser nos économies et accélérer la transition énergétique, il faut soutenir la tendance à la baisse des prix provoquée par la Chine en achetant ses produits au lieu de verser de l’argent dans les trésors américain ou européen à travers la hausse des taxes douanières. L’avenir de l’Energie et de la Terre appartient aux énergies renouvelables qui doivent se substituer définitivement aux énergies polluantes pour le salut de l’humanité. La révolution de l’énergie verte assurera à terme une disponibilité énergétique à vil prix doublée d’un équilibre écologique à visage humain.

Dr Abdoulaye TAYE

Enseignant-Chercheur à l’Université Alioune Diop de Bambey

Tél : 774131449


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