Halte à cette foutue violence qui ôte des vies, aussi fait couler beaucoup d’encre et de sang !

Blogs

Halte à cette foutue violence qui ôte des vies, aussi fait couler beaucoup d’encre et de sang !

Sommes-nous encore lucides et maîtres de nos destins ? Nos politiciens ou encore nos dirigeants sportifs, sont-ils si inconscients et si monstrueusement irresponsables pour que les uns et les autres soient prêts à plonger le Sénégal dans le chaos ? Quelles que soient les réponses, le minimum serait de savoir par cette violence gratuite avec sa liste de victimes à l'allure d'un inventaire à la Prévert macabre, nous sommes tous sur une bouée face à un tsunami... Tout le monde le sait « sauf ces intolérants de Grand Yoff et ces indisciplinés de Demba Diop qui ne devraient pas rester hors d'atteinte, ça va de soi ».

Loin de Dakar mais suivant à la minute et à la virgule près grâce à internet l’actu du pays, ces deux interrogations posées plus haut, me taraudent l’esprit depuis que la violence, encore cette satanée et aveugle violence, faute de tomber d’accord sur nos désaccords, s’est invitée sans être invitée, dans nos stades de foot faisant des morts innocents et des blessés peut être à vie, mais aussi dans la campagne électorale devant nous mener aux législatives du 30 juillet prochain, la rendant même foutue.

Cette période pré-électorale dominée par les chocs disruptifs, c'est-à-dire les événements improbables et extrêmes, dont l’attaque à Grand Yoff par des agresseurs chauffés à blanc de la caravane de la coalition de la mouvance Présidentielle « BBY » dans laquelle se trouvait la star planétaire à la large audience et non moins aussi Ministre Youssou N’dour, offre le dernier exemple, risque de déboucher sur une glorieuse incertitude des élections.

Sont-ils totalement débiles ?

Le pas de clerc qu’a fait une certaine coalition de l’opposition hier à Grand Yoff, même si cela n’a pas l’air d’émouvoir, de choquer ceux qui ne cessent de nous rappeler le respect des règles républicaines (c’est grave s'ils en sont encore là), démontre qu’il appert que l’on mesure quelle explosion menace la bulle politique globale du fait des bulles particulières qu’elle contient…. C’est le « fief de tel » doit être relativisé. Le Sénégal appartient à tous les sénégalais et par conséquent aucun sénégalais ne peut se voir « empêcher » de se mouvoir librement sur une parcelle du territoire national du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, en passant par le centre, mieux d’y mener une activité politique, de surcroît pendant cette période légalement autorisée. La «Voyoucratie » est un néologisme qui revient souvent dans mes billets. Finalement, aujourd'hui face à cette violence gratuite, ce mot, pour ampoulé qu'il soit, je ne le regrette pas.

Ainsi, quelques soient les attaques, les critiques et les griefs contre Youssou Ndour, il reste factuel qu’il est un porte-drapeau talentueux et courageux de l’Excellence sénégalaise. Aussi un bon capitaine d’industries (Radio, TV, quotidien, imprimerie….). Pour la musique (studio record, maison de production, super étoile….), pas un long mot. Désolé mais je n'ai pas assez de place pour tous les exemples. Il emploie aujourd’hui des milliers de gens et par ricochet nourrit des centaines de milliers de familles. Il est vrai qu'il est la référence nationale. Mais il est tout aussi vrai qu'il est avant tout un citoyen, donc libre d’apporter son soutien à qui il veut dans cette campagne électorale. Chacun son camp. Son choix à lui s’est porté sur le camp de Macky Sall. Respectons-nous, au moins ça.

A en lire ou entendre certains, j'ai l'impression que You a volé toutes « ses victoires » obtenues jusqu’ici. Allez demander au Président Obama, il vous tiendra certainement un son de cloche contraire, lui qui est tombé sous son charme. La manière de positiver l’attaque dont You, ce cador qui n’est pas né avec une cuillère à la bouche (comme le fils de) et qui, à force d’efforts répétés, s’est forgé une carrière à la force du poignet et est brillamment devenu aujourd’hui un totem, par certains de mes amis des réseaux sociaux, contre l'évidence, signe une ambition intacte sans l'once d'un mea culpa ou la reconnaissance d'une erreur de jugement. Mais que cela ne tienne. You, présentement en concert au festival de Montreux, continuera, volens nolens, à exprimer sa liberté de mouvement avec son camp, dans l'air de ce temps si orageux. Sans violence mais en chantant si besoin : Sénégal Rekk, un point c’est tout ! comme ce soir en Suisse.

Pour le Sénégal seulement, notre grand pays, nous devons chercher à discuter de l’essentiel, c’est-à-dire la pertinence des propositions, et éviter de faire une fixation sur l’anecdotique, l’accessoire même.Malheureusement, les candidats à la députation sont si nombreux à exploiter cette même ficelle que ça en devient risible, comme les roublards qui s'imaginent qu'il suffit d'infantiliser le peuple pour le mettre dans sa poche. Ce qui manque notablement le plus chez eux ? De la substance. Sans programme, sans morale (être honnête, tenir ses promesses), sans compétence professionnelle (connaître ses dossiers) ou sociale (être à la hauteur), sans proximité sociale sincère (être proche), leur échec reste programmé. Inéluctablement.

C'est dire que des candidats qui peuplent les rêves et non des candidats qui font rêver le peuple, nous n’en voulons pas. Inutile d'en dire plus. Sinon espérer que les jours qui viennent vont donner la mesure du civisme de tous les acteurs de la scène politique. Qu’on les entendra enrichir le débat, fournir une lecture plus fraternelle du quotidien, en contribuant à asseoir quelques leviers et clés de réflexion en vue d'une campagne sans violence et davantage empreinte de fraternité et d’empathie.

Une fête ne peut pas se muer ( ou être mutée) en drame comme ça. Plus jamais ça.

Le drame qui vient de se produire au Stade Demba Diop sans aucun rapport avec le spectacle et le sport et qui a fait 8 morts et des dizaines de blessés, à l’occasion de la finale de la coupe de la ligue entre les équipes de Ouakam et de Mbour, est inacceptable. Si ma première réaction est de m'incliner devant la mémoire des disparus et d'avoir une pensée pour les blessés, ma deuxième serait de demander en urgence de situer les responsabilités et de châtier les auteurs. Ensuite, en troisième step, proposer qu'une réflexion rapide soit enclenchée pour bannir le fanatisme parmi les supporters et assainir le milieu sportif de telles attitudes en diffusant les valeurs de tolérance et de pondération.

Cette violence dans nos stades comme dans l’arène politique, qui se transforme en des phénomènes « inquiétants », n'est qu'un « alibi » dont se servent certains groupes à des fins sans lien avec la compétition sportive ou le jeu politique, pour « se livrer à des actes de vandalisme ».

Rien ne justifie la violence. Une démocratie vivante privilégie toujours le débat (contradictoire) d'idées. Nous devons donc nous unir derrière des valeurs communes qui mettent de côté nos colères et montrent notre amour. Il ressort bien de cette longue analyse que si les sénégalais sont encore bien lucides et maîtres de leur destins, que s'ils veulent des élections apaisées, des stades en fête, il n'y a qu'une seule voix possible, celle de la non-violence.

Alioune badara NIANG


Cette entrée a été publiée dans Politique. Vous pouvez la mettre en favoris avec ce permalien. Alerter

Vous pouvez lire aussi

Commentez cet article

Pseudo *

Votre commentaire :

Pseudo *

Mon commentaire *