Le Blogs de : Cheikh Bamba DIOUM

A Chaque fois que le monde a basculé dans l’horreur, des dirigeants imbus de leur puissance ont été sourds, muets et aveugles aux appels à la paix. Toutes les fois que le monde a pu éviter le pire,  de grands Hommes d’Etat, de par leur vision et leur sagesse, ont transcendé leurs divergences en acceptant de neutraliser leur fureur et de faire des concessions au profit de l’intérêt général de leurs citoyens. Les guerres mondiales, les massacres, les génocides, ont été l’œuvre de dirigeants aux égos surdimensionnés, totalement aphones aux appels à la raison. Parmi les milliers voire les millions de victimes innocentes de ces atrocités, figurent de dignes soldats, des chefs d’Etat et autres révolutionnaires qui n’ont eu que le tort de défendre la cause de leurs peuples, mais qui ont été emportés par leur propre entêtement et leur refus de négocier devant l’injustice. Ils ont été soit noyés, pendus ou broyés  par les bouchers venus de l’ouest, armés de mensonges et les charcutiers venus du nord imposant leur loi du plus fort sous l’alibi de combattre la dictature. Si vous suivez mon regard, vous atterrirez évidemment chez ceux qui ont semé l’abominable colonisation et récolté l’inévitable immigration clandestine. L’humanité a suffisamment souffert de toutes ces cruautés qui n’existent même pas entre fauves de même espèce et qui sont la résultante de la folie et de l’arrogance de l’homme.

                                                 LE PACTE D’HOUDAYBIYYA POUR LA PAIX

Vous avez entendu parler du pacte d’houdaybiyya que le prophète Mouhammad avait accepté de signer avec les dirigeants mecquois alors hostiles au message de l’islam, malgré le refus catégorique et exceptionnel de ses vaillants compagnons de Médine. C’était en l’an 628 correspondant à la sixième année de l’hégire. Le prophète Mouhammad qui avait quitté sa terre natale la Mecque pour s’exiler à Médine, avait décidé d’effectuer un petit pèlerinage ou oumra sans aucune intention d’affrontement. Il était accompagné de sept cents (700) pèlerins. Mais les Mecquois ne l’entendirent pas de cette oreille et s’opposèrent farouchement à ce projet. Houdaybiyya est un endroit à quelques encablures de la Mecque, où le prophète s’était arrêté après avoir quitté Médine et qui servit de lieu de négociation entre les deux camps. Le Prophète Mouhammad, pour éviter un bain de sang qui ne vaut aucune victoire, accepta de suspendre sa oumra, de rentrer à Médine jusqu’ à l’année suivante. Les Mecquois aussi rebroussèrent chemin sans tambour ni trompette. Ainsi, le pacte d’Houdaybiyya fut signé entre les deux parties au nom de la paix malgré les convictions religieuses qui dépassent les frontières de toutes idéologies politiques.

Quel homme sous nos cieux ose prétendre se hisser au-dessus de ce Messager de Dieu pour refuser la main tendue et pousser son jusqu'au-boutisme jusqu’à l’extinction d’une vie humaine, que ce soit la sienne ou celle de ses compatriotes ? Nul ne doit hypothéquer sa vie ou jouer le rôle d’un bourreau politique quel que soit l’ampleur des enjeux.

Houdaybiyya doit inspirer nos hommes politiques, opposition comme pouvoir à revenir sur terre, accepter de se parler, quitte à signer un pacte qui libère les détenus liés à la crise électorale, autorise la participation libre de tous les candidats potentiels et au besoin ouvre une possibilité de partage rationnel  du pouvoir entre les coalitions qui arriveraient première et seconde à l’issue de l’élection présidentielle de 2024. Le Président Macky Sall qui, en plus d’être nommé Envoyé spécial du Pacte de Paris pour les Peuples et la Planète, vient d’être honoré à Ryad du Prestigieux prix de la Ligue islamique Mondiale, mériterait davantage ces honneurs, s’il faisait sien le pacte d’Houdaybiyya version Sénégal pour embellir l’histoire de l'Afrique.

Afin d’éviter que le bateau ne chavire, tous les passagers sont interpellés : hommes politiques, hommes de justice, hommes de presse, hommes de la rue et de tout bord.

Qui disait que ce sont les hommes qui font l’histoire mais ils ne savent pas qu’ils font l’histoire ?

                                                                                     Cheikh Bamba Dioum

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