Lutte contre la malnutrition en Afrique de l’ouest, au Tchad et à Madagascar : La société civile s’investit et invite les gouvernements à un engagement véritable

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Lutte contre la malnutrition en Afrique de l’ouest, au Tchad et à Madagascar : La société civile s’investit et invite les gouvernements à un engagement véritable

 

La communauté internationale s’investissant dans la nutrition vient d’interpeller le 4 Aout dernier à Rio de Janeiro au Brésil, les gouvernements à respecter leurs engagements dans la lutte contre la malnutrition et à s’investir davantage pour sauver la vie des millions d’enfants. 5,9 millions d’enfants risquent d’être touchés par la malnutrition aiguë avec 1,9 million pour la forme sévère, au cours de cette année en Afrique de l’Ouest et Afrique centrale. C’est pourquoi la société civile de 10 pays d’Afrique de l’Ouest (Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée, Liberia, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone), du Tchad et de Madagascar demande que des interventions rapides soient mises en œuvre pour inverser la tendance. Elle reste mobilisée pour jouer son rôle mais interpelle les Etats concernés à mettre en œuvre plus d’engagements politiques et financiers en matière de nutrition.

Voici la déclaration signée par les acteurs de la société civile d’Afrique de l’Ouest, du Tchad et de Madagascar à cet effet.

Nous, acteurs de la société civile, travaillant pour le renforcement de la nutrition dans 10 pays d’Afrique de l’Ouest (Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée, Liberia, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone), ainsi qu’au Tchad et à Madagascar:

Confirmons notre engagement à soutenir la lutte menée contre la malnutrition dans notre sous-région ;

Saluons les efforts consentis par les Etats d’Afrique de l’Ouest, le Tchad et Madagascar pour venir à bout de la malnutrition et amoindrir son impact sur les communautés ;

Apprécions les engagements pris par les Etats d’Afrique de l’Ouest, le Tchad et Madagascar à l’Assemblée Mondiale de la Santé, au Sommet Nutrition pour la Croissance à Londres, à la conférence internationale pour la nutrition à Rome, aux différents forums de la CEDEAO ;

Apprécions leur adhésion au mouvement Scaling Up Nutrition (SUN), leur engagement à œuvrer à l’atteinte des Objectifs de Développement Durable, à mettre en œuvre les engagements des déclarations de Maputo (10% du budget national à l’agriculture), d’Abuja (15% du budget national à la santé) et de Malabo (réduction de la malnutrition chronique à 10% et du sous poids à 5%, d’ici 2025) ;

Constatons que, malgré tous ces engagements, la situation en Afrique de l’Ouest et Afrique centrale demeure extrêmement préoccupante, puisque 5,9 millions d’enfants de moins de cinq ans risquent de souffrir de la malnutrition aiguë cette année, dont 1,9 million dans sa forme sévère, si des remèdes appropriés ne sont pas apportés.

En tant qu’acteurs de la société civile, nous sommes déterminés à jouer pleinement notre rôle et à participer à la réduction de la prévalence de la malnutrition aigüe et chronique et à promouvoir le droit à l’alimentation. Nous, société civile d’Afrique de l’Ouest, du Tchad et de Madagascar, nous engageons à :

Soutenir et accompagner la formulation et la mise en œuvre d’une politique nationale pour la nutrition et l’alimentation à travers des espaces de dialogue multi-acteurs d’ici 2018 ;

2. Assurer le suivi budgétaire de la nutrition avec une implication effective des communautés et des parlementaires aux niveaux national et régional d’ici 2018 ;

3. Encourager les gouvernements à prendre des engagements chiffrés en faveur de la nutrition d’ici à 2020 et contribuer à la mobilisation des ressources, notamment par les financements innovants ;

4. Soutenir, d’ici 2020, l’adoption d’au moins 4 cadres légaux fonctionnels favorables à la nutrition (Code International de commercialisation des substituts du lait maternel, droits à l’alimentation, à la santé et à l’eau et l’assainissement) grâce à la collaboration et une implication active des parlementaires au dialogue institutionnel.

5. Soutenir la mise en place d’une réponse multisectorielle au niveau décentralisé dans 100% des communes où les OSC sont actives d’ici 2020.

6. Mettre en place dans chaque pays un comité de veille citoyen pour le respect des engagements de l’Etat en faveur de la nutrition d’ici 2018.

7. Développer un réseau régional pour la société civile pour le renforcement de la nutrition en Afrique de l’Ouest pour faciliter la coordination et le partage d’expériences d’ici 2017 avec une responsabilité tournante par pays membre.

8. Développer une campagne plaidoyer dans les 11 pays de la sous-région d’ici 2017 pour la mise en œuvre effective des engagements pays pour la réduction de la sous nutrition.

Nous, société civile d’Afrique de l’Ouest, du Tchad et de Madagascar, demandons aux Etats d’agir urgemment. Agir pour la vie. Agir pour inverser la tendance. Agir pour écrire une nouvelle page de l’histoire des enfants d’Afrique à transmettre aux générations futures. Une histoire pleine de vie, pleine de santé, de bonne nutrition.

Aussi, nous recommandons aux gouvernements des pays d’Afrique de l’Ouest, du Tchad et de Madagascar :

1. De soutenir auprès des instances régionales (notamment la CEDAO et le CILSS), la tenue d’une conférence au plus haut niveau pour l’adoption d’engagements financiers forts, d’ici fin 2017 ;

2. D’ici à 2020, d’assurer un financement adéquat de la nutrition en créant des lignes budgétaires spécifiques pour la nutrition dans les différents ministères (santé, agriculture, eau, hygiène et assainissement et protection sociale) ;

3. D’ici à 2020, d’assurer un financement adéquat de la nutrition en allouant au moins 3% du budget national à la nutrition ;

4. D’ici à 2018, faire adopter des plans de mobilisation de ressources pour la mise en œuvre des politiques, l’organisation régulière d’états généraux pour la nutrition, avec revue des principales problématiques de la nutrition au sein de chaque pays ;

5. Assurer le développement d’un mécanisme de redevabilité national pour les cadres de politiques en nutrition, en nommant un point focal pour le suivi des engagements et le partage avec les communautés, d’ici fin 2017 ; adopter des structures de redevabilité au niveau sousnational dans au moins 50% des régions d’ici fin 2018.

Ont signé: - RESONUT, réseau de la société civile pour la nutrition au Burkina Faso - Convention de la Société civile Ivoirienne (CSCI), Côte d’Ivoire - Alliance de la Société Civile pour le SUN en Côte d'Ivoire (ASCSUN-CI) - RSC-SUN, Réseau Société Civile SUN, Guinée - Acord, Liberia - HINA, Plateforme Scaling Up Nutrition, Société Civile à Madagascar - Alliance Scaling Up Nutrition, Société Civile au Mali - Association Mauritanienne d’Aide aux Malades Indigents (AMAMI), Mauritanie - Collectif TUN (Tous Unis) pour la Nutrition, Niger - CS-SUNN, Plateforme SUN Société Civile au Nigeria - Alliance SUN société Civile au Sénégal - SUNI CSP (Scaling Up Nutrition and Immunisation Civil society Platfom), Sierra Leone - ROSCINUT, Réseau des Organisations de la Société Civile pour la Nutrition au Tchad.


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