POUR UNE MEILLEURE LOCALISATION DU PALAIS DES SPORTS

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POUR UNE MEILLEURE LOCALISATION DU PALAIS DES SPORTS

De l'école allemande (Phon Thünen, Christaller, Löech...), americaine avec  Burgess notamment à Chicago ou encore française (Brunet, Blanchard…) tous les théoriciens de l'organisation de l'espace s'accordent sur une chose celui-ci doit être bien utilisé pour ne pas dire bien  maitrisé car il ne se renouvelle pas ou peu.
L'annonce récente du Président de la République d'octroyer aux lionnes de basket-ball une infrastructure sportive digne de ce nom pour suppléer l'arène de Marius Ndiaye nous amène à avancer quelques idées pour sa bonne localisation. Nous n'allons pas revenir sur l'énorme et très pesant déséquilibre du territoire national (Est-Ouest, villes-campagnes, Dakar et les autres...) car estimant que la littérature est bien fournie sur ce domaine. Nous allons plutôt circonscrire notre réflexion sur la géographie de la pratique gagnante du basket-ball et de surcroit formuler une proposition de localisation départie de toutes connotations lobbyistes ou régionalistes. Sur une dernière publication que nous avions effectuée dans un célèbre réseau social, un internaute parlant du même  sujet a soutenu que le meilleur endroit est Saint-Louis. Nous le comprenons car  plaidant pour son terroir et c'est à son honneur. Toute fois, admettons que la réflexion ne doit pas être biaisée par notre quelconque appartenance territoriale.
En effet  gardons à l'esprit que lorsqu'un  Etat décide d'aménager une infrastructure, il doit rechercher l'effet intra, inter et infra territorial. En d'autres  termes une localisation optimale que nos savants  chercheurs cités plus haut ont essayé de modéliser. Il est vrai que le basket-ball reste dominé par les grandes villes historiques  (Dakar et Saint-Louis). Ces deux centres urbains bénéficient d'un apport de taille des universités, de l'UGB pour la dernière et l'UCAD et écoles connexes pour la première. Les meilleurs espoirs de l’hinterland du pays et même de l’international (Ramata Daou, Nassira Traoré…) notamment au niveau de la sous région sont aspirés par ces deux villes.

Aujourd’hui  avec la décentralisation de l'école supérieure entamée par l'État du Sénégal, préparons nous dans les prochains jours à une bonne jouissance sportive devant nos écrans de télévision ou mieux encore  dans l'enceinte sportive. En effet, Thiès, Bambey, Ziguinchor disposent d'universités et bientôt sur multi-sites Diourbel, Fatick, Kaolack et Kaffrine.

Dans cette belle configuration future de la carte universitaire sur le  territoire national, nous pensons que l'endroit optimal pour la localisation de cette infrastructure se trouve dans le triangle Mbour-Fatick-Bambey. En appui à notre thèse, nous pouvons dire que nous sommes dans l'obligation d'anticiper sur le développement futur de nos territoires et la décentralisation donne toute la joie aux collectivités locales d'aménager des infrastructures sportives dans leurs territoires respectifs. Nous devons également s'éloigner des grandes villes au profit de celles moyennes afin d'en faire de véritables satellites du développement et d'enrôler dans ce processus tous les espaces polarisés.

Aujourd'hui les projets en cours ou en perspective concourent un bel avenir à cette zone. L'autoroute « Ilaa » Touba en cours, les bateaux Aguene et Diambogne qui vont relier la Casamance au centre du pays, le pont sur le Saloum à hauteur de Foundiougne, la continuité du tronçon Fatick-Bambey-Mboro-Rn2-Saint-Louis, la proximité de l'AIBD avec ses échangeurs, l'Autoroute Sine-Saloum, la réhabilitation des chemins de fer....constituent autant d'idées qui plaident pour cette zone. Avec ce scénario, lorsque le Sénégal jouera, plusieurs territoires peuvent savourer une présence au stade. Oui nous défendons également qu'il ne s'agira pas de faire uniquement un temple pour le ballon orange mais plutôt un palais ou complexe sportif dédié à plusieurs amoureux de cette pratique et cela dans toute sa diversité. L'Etat pourrait également y adjoindre  un établissement public d'aménagement de cette infrastructure. Celui-ci disposerait de tous les pouvoirs pour y mettre au delà de la gestion toutes les commodités idoines.

Daouda Thiandoum

Aménagiste, urbaniste et géomarketeur

SG du Club de Réflexion sur l'Urbain (CRU)

[email protected]


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Ibrahima Gaye - #1

Belle Réflexion.\nmerci M. Thiandoum Pour Votre Perspicacité.

le Lundi 19 Octobre, 2015 à 08:59:05RépondreAlerter

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