PROPOSITION N`2 : RECENTRER LE PRODAC SUR LA CRÉATION D’EMPLOIS DÉCENTS EN MILIEU RURAL

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PROPOSITION N`2 : RECENTRER LE PRODAC SUR LA CRÉATION D’EMPLOIS DÉCENTS EN MILIEU RURAL

Quelles mesures urgentes pour l'emploi des jeunes au Sénégal ?

Les nouvelles autorités ont conquis le pouvoir grâce, en grande partie, à la mobilisation de la jeunesse.

Or, cette jeunesse est confrontée au chômage et son corollaire qu'est le sous emploi.

Mais, c'est un secret de polichinelle, les caisses de l'état sont vides ou n'arrivent pas à se remplir assez vite pour permettre de financer autre chose que les salaires et le remboursement d'une dette colossale.

Dans ces conditions, le gouvernement devrait faire le choix d'avoir un ordre des priorités.

Et, personnellement, je suggérerais qu'une seule soit mise en tête de toutes ces priorités : la lutte contre le chômage des jeunes.

C'est dans cette logique que je me permets de vous proposer, sur une semaine, quelques mesures qui me semblent urgentes à faire prendre par les nouvelles autorités.

Dans cet article, je leur propose de recentrer les activités du programme des domaines agricoles communautaires sur la création d'entreprises agricoles.

il est dommage que l'on veuille ensevelir cette preciseuse organisation qui a coûté de nombreuses nuits d'insomnies à de nombreux sénégalais pour ses performances inexistantes et ses nombreux scandales, principalement causés par la nomination de ministres incompétents qui se mêlaient de tout, par gourmandise.

Le PRODAC n'avait pas une vocation agricole, mais entrepreneuriale.

Ce programme devait, en effet, construire de véritables usines de fabrication d'entreprises agricoles, dénommées Domaines Agricoles Communautaires ou DAC.

En effet, les DAC devaient héberger, sur dix sites dispersés sur tout le territoire national, 2000 groupements d'entreprises agricoles comprenant, chacun, quinze entrepreneurs agricoles expérimentés et qualifiés qui acceptaient de prendre, chacun, trois incubés ou entrepreneurs stagiaires.

Dans cette première phase, au sein des DAC, 30 000 emplois décents et 90 000 postes d'incubés ou de stagiaires rémunérés devaient, ainsi, être crées.

Les incubés pouvaient gagner des revenus, en économiser une partie, acquérir de l'expérience et des compétences pour l'exploitation d'une ferme moderne.

Dans la seconde phase, après la formation aux techniques agricoles et entrepreneuriales, la rédaction de leur plan d'affaires et la mobilisation du financement de leur projet, les 90 000 incubés sortaient des DAC pour aller s'installer dans leur terroir.

Ainsi, en créant 90 000 fermes familiales qui pouvaient créer, chacun, 3 emplois décents, dont pour les incubés eux mêmes, le PRODAC facilitait, ainsi, la création de 270 000 emplois décents qui s'ajoutent aux 30 000 déjà existants dans les DAC, soit 300 000 emplois en moins de 5 ans !

Outre, la nomination de ministres médiocres ou inconscients et immatures, le PRODAC a souffert de débats stériles sur son ancrage institutionnel.

Quand bien même, ce fut un des meilleurs agronomes de notre pays, Jean Pierre Senghor, qui a pensé et lancé le PRODAC, quand bien même, il y a dans et hors les DAC des activités agricoles, ce programme n'est pas de nature agricole, mais entrepreneuriale.

Le ministère de l'agriculture n'a pas vocation à créer des entreprises et donc des emplois, mais à définir les priorités de notre pays en matière agricole, à produire ou à consolider des savoirs et des savoirs faires dans toute la chaîne de valeurs agricoles.

Créer une entreprise c'est bien plus que cela, c'est parler de rêves, d'ambitions, de relations interpersonnelles, de dons de soi, de passions, d'engagements, de responsabilités et de résultats en temps réel.

Créer une entreprise, c'est promouvoir des savoirs êtres bien plus souvent que des savoirs faires, c'est surtout, tolérer la transgression qui est incontournable pour les meilleurs entrepreneurs.

L'autre grand handicap du PRODAC a été la sous-estimation des besoins financiers.

Certes, il fallait investir 100 milliards pour construire et équiper 10 DAC, mais il fallait, au moins prévoir 150 milliards pour lancer les groupements d'entreprises et 1080 milliards pour démarrer 90 000 fermes familiales, hors DAC.

Soit, au total, 1330 milliards de francs CFA pour créer en moins de cinq ans 300 000 emplois décents.

Aujourd'hui, avec les nouvelles autorités, il faudrait, et nous savons comment, corriger ces erreurs fatales au bon fonctionnement du PRODAC qui est, sans aucun doute, le meilleur dispositif pour inverser la courbe de l'exode rurale, de l'émigration suicidaire et du chômage endémique, sans compter que ses succès auront un impact salutaire sur notre souveraineté alimentaire.

La photo d'illustration représente Monsieur Jean Pierre Senghor, père fondateur du PRODAC, évincé à cause de son intégrité morale et professionnelle.

TAMBA DANFAKHA

PRÉSIDENT COALITION PRIORITÉ EMPLOI


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