VIVE LA LIBERTE, OUI ...MAIS QUELLE LIBERTE ?

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VIVE LA LIBERTE, OUI ...MAIS QUELLE LIBERTE ?

Seule la lutte libère, affirmait, avec force et conviction, le capitaine Thomas Isidore Sankara.L'arbre de la liberté grandit avec le sang des innocents, disait, avec gravité et tristesse Che Guevara.Au nom de la liberté, des révolutions ont été accomplies, des martyrs se sont fabriqués, des héros sont nés, des progrès et des tragédies ont vu le jour.
MAIS, BON DIEU, QU'EST-CE, DONC, CETTE SACRÉE LIBERTÉ AU NOM DE QUI DES ROIS, DES EMPEREURS ET DES DICTATEURS ONT VU LEURS POUVOIRS BRÛLÉS, EMMIETTÉS PUIS EFFACÉS ? La liberté est la capacité à faire ce qu'on veut, où on veut et quand on veut.
Mais, les wolofs disent que "vouloir partir ne suffit pas pour partir, il faut pouvoir partir" (Bouga dem takhoul dem, mana dem takha dem). C'est dire que la liberté n'est ni naturelle, ni innée chez l'être humain, la liberté est le résultat d'une fortification de soi, d'une formation de soi. Mais l'être humain qui est fait de chair, de sang et de conscience se définit comme la somme de ses besoins, de ses croyances et de ses sentiments. Notre liberté n'est, donc, pas une totalité, mais une réunion de trois fragments : la liberté d'agir, la liberté de croire et la liberté d'aimer. Dès lors, pour être libre, autrement dit pour échapper à toute manipulation ou asservissement, nous devrions 1) connaitre nos vrais besoins et les classer par ordre de priorités car c'est pour les satisfaire que nous agissons 2) comprendre nos croyances et ne rien croire que nous ne comprenons car ce sont nos croyances qui déterminent nos échecs ou nos victoires 3) clarifier nos sentiments et ne garder que ceux qui nous émeut et ce qui nous paraissent bons car ce sont nos sentiments qui nous donnent l'audace d'agir et d'endurer Pour ce faire, nous sommes condamnés à rester a) éveillés, mais nous passons notre vie à dormir par nécessité ou par paresse b) lucides, mais nous sommes si tentés par le suivisme et le mimétisme et très peu par la réflexion ou la méditation. c) ouverts à de nouvelles expériences, à de nouveaux franchissements de barrières qui nous conduiraient vers des zones interdites ou inexplorées, mais nous sommes si remplis de tremblements et de craintes Par conséquent, nous ne pouvons pas, toujours, être libres en totalité, mais partiellement, même si le désir d'une liberté totale ne doit jamais nous quitter. Car la liberté, aussi inatteignable qu'elle soit en absolu, est, du moins sa quête, une condition nécessaire pour le progrès, pour l'innovation et pour le bonheur humain. Il n'y a pas d'entrepreneuriat fécond, là où il n'y pas de liberté, il n'y a pas de confort matériel, là où il n'y pas de liberté et il n'y a pas de vérité triomphante, là où il n'y pas de liberté. Mais s'il m'est demandé de choisir qu'une seule des trois libertés ci-dessus mentionnées et de ne jamais l'abandonner, alors, je choisirai, sans hésiter, la liberté d'aimer. Car c'est bien cette liberté d'aimer qui nourrit nos talents et qui gouverne la liberté de croire et la liberté d'agir. Hélas, nous sommes, au nom de nos intérêts matériels ou sociaux (souvent mal définis) incités à n'aimer que ce que la majorité aime, ou à n'aimer que ce qui nous permet de garder nos positions de rentes. Sinon comment comprendre que des citoyens puissent se réjouir du malheur de leurs semblables ? Comment comprendre que l'on puisse applaudir des bourreaux et vouer aux gémonies leurs victimes ? Comment peut-on haïr sans connaitre son semblable ? Comment peut-on juger sans pouvoir ni décrire ni comprendre ce que l'on juge ? La clé de la liberté d'aimer se trouve dans notre cœur, dans notre capacité à nous émerveiller devant le spectacle de la nature, dans notre capacité à nous mettre à la place de nos semblables avant de les juger et dans notre capacité à expulser de nous tous les mauvais sentiments qui, en définitif, finiront par nous conduire sur le chemin de l'égarement et de la perte de sens. VIVE LA LIBERTÉ !

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