Bonne et Heureuse Année 2018 à Toutes et à Tous !

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Bonne et Heureuse Année 2018 à Toutes et à Tous !

Et, en guise de modeste cadeau de Nouvel An, je vous offre en partage, Cher(e)s Ami(e)s, l’extrait de texte-épilogue ci-après de l’un de mes deux derniers livres, ‘‘Avis de décès : le mensonge est mort en Casamance’’, paru en 2015 aux éditions diasporas-noires.com.

« …‘‘Le mensonge est mort... Vive le mensonge !’’

Ainsi, d’aucuns pourront-t-ils être tentés de s’écrier, à la lecture du titre, somme toute provocateur, de ce présent pamphlet. Ils se seront alors trompés de sujet ou de débat. Car, ici, il s’agit plutôt d’un avis de décès du mensonge, et non d’une invite à sa (re)génération, ni même d’une invitation à ses obsèques. En effet, un avis de décès est nécessairement, et seulement nécessairement, informatif, tant dans sa définition que du point de vue de sa finalité, et, par conséquent, non suggestif, encore moins discursif. C’est à dire que, ici, il dit de manière absolue et définitive que le mensonge est mort en Casamance, cependant qu’il n’engage pas – qu’il ne m’engage aucunement ! – quant à son éventuel avenir post mortem. Il informe, en tant qu’il n’est qu’un faire-part, point barre. Pour autant, j’imagine, en tous les cas je l’espère, le défunt mensonge définitivement englouti dans les abîmes sinon les abysses de la mort sans fin, et donc sans autre avenir possible que la mort elle-même, pour toujours, en Casamance. C’est alors que le Pays-des-Rivières redeviendra lui-même, c’est-à-dire, in fine, cette Casamance qui ne se conjugue qu’au présent de la tolérance, de la justice et de la vérité. Et, donc, cette Casamance où les Casamançais redeviendront eux-mêmes.

Or, qu’est-ce c’est que d’être Casamançais ?

Vous qui êtes Casamançais, souffrez que cette question vous soit posée. Mais estimez-vous heureux si vous ne parvenez pas à y répondre. Sinon, dîtes-vous bien qu’être Casamançais, c’est rien. Ou, si vous préférez, c’est comme être Sénégalais ou Gambien ou Bissau-guinéen.

Etre Casamançais, c’est rien. Ou, si vous préférez, c’est comme être Néocalédonien ou Corse ou Français.

Etre Casamançais, c’est rien. Ou, si vous préférez, c’est comme être Allemand ou Belge ou Britannique.

Etre Casamançais, c’est rien. Ou, si vous préférez, c’est comme être Russe ou Polonais ou Roumain.

Etre Casamançais, c’est rien. Ou, si vous préférez, c’est comme être Taïwanais ou Chinois ou Japonais.

Etre Casamançais, c’est rien. Ou, si vous préférez, c’est comme être Palestinien ou Israélien ou Libanais.

Etre Casamançais, c’est rien. Ou, si vous préférez, c’est comme être Algérien ou Tunisien ou Marocain.

Etre Casamançais, c’est rien. Ou, si vous préférez, c’est comme être Irakien ou Iranien ou Afghan.

Etre Casamançais, c’est rien. Ou, si vous préférez, c’est comme être Cachemiri ou Indien ou Pakistanais.

Etre Casamançais, c’est rien. Ou, si vous préférez, c’est comme être Australien ou Américain ou Canadien.

Etre Casamançais, c’est rien. Ou, si vous préférez, c’est comme être Mexicain ou Brésilien ou Colombien.

Etre Casamançais, c’est comme être Aborigène ou Papou ou Pygmée d’Afrique Equatoriale. C’est à dire, en définitive, rien.

Or, (r)ajouteriez-vous quelque attribut à ce ‘‘rien’’, que vous seriez déjà suspect. Suspect de chauvinisme ou de nationalisme exacerbé.

Puis, bientôt, coupable. Coupable d’ostracisme ou de racisme ou de xénophobie.

Et donc coupable de tout et de rien. En fait, coupable d’être Casamançais, si tant est que vous en soyez digne, même si vous pouvez en être fier.

Dakar, le 6 août 2015.

Jean-Marie François BIAGUI »

 


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