Abdoulaye Wade a la recherche de son Kamikaze

Blogs
  • Article ajouté le : 28 Mardi, 2012 à 15h14
  • Author: Mouhamadou Ba

Abdoulaye Wade a la recherche de son Kamikaze

Les occasions de sortir par la grande porte pour Abdoulaye Wade se multiplient et se dissipent dans un climat politique qui ne s’explose pas pour lui garantir un succès acceptable au deuxième tour. Abdoulaye Wade s’est vu présenter un panorama de raisons qui pouvaient déclencher un exit très honorable pour enfin remercier tous ceux qui l’ont soutenus dans les périodes les plus difficiles de son parcours politique, de communier avec ce peuple qui l’a toujours appelé Gorgui signe de sympathie et de respect, et de s’excuser pour tout le mal qu’il a causé aux sénégalais qui très tôt ont su l’accompagner pour la conquête du pouvoir. Ces dignes fils du Sénégal abandonnés à leurs sorts au profit d’une autre classe politique composee des ennemies d’hier, et d’un fils aux abonnés absents durant les périodes de guerre, vont choisir de prendre une retraite politique anticipée préférant s’effacer et mourir dans le silence que d’être humilies. Si la constitution, l’âge, le soulèvement du 23 Juin, les morts, la Zawiya, l’affront dans les urnes etc… n’amènent pas Abdoulaye Wade à abdiquer et reconnaitre sa désillusion politique c’est parce que ses conseillés avec des hypothèses les moins évidentes voir nulles lui font toujours croire qu’il peut gagner.

Hier, les Sénégalais ont écouté d’abord avant de regarder en différé une déclaration des plus courtes du Président de la république, au lieu d’une conférence de presse comme annoncé plus tôt, ils ont vu Gorgui avec une voix tremble, complètement déconnecté des réalités sur le terrain, et hésitant lancer le coup d’envoi des hostilités pour le deuxième tour. Abdoulaye Wade savait déjà qu’ayant dans la course ses trois anciens premiers ministres et un ministre des affaires étrangères, il lui saurait difficile de gagner l’élection présidentielle dès le premier tour dans la mesure ou ces derniers se nourrissent du parti libéral pour assurer leurs survies politiques raison pour laquelle il voulait faire changer l’actuelle loi qui dit qu’il faut avoir 51% des suffrages exprimés pour gagner pas un quart bloquant. Maintenant voyant que son bateau est entrain de prendre eau de tout bord, Abdoulaye Wade choisit d’écarter ses communicateurs traditionnels qui ne font qu’enflammer la situation pour s’adresser à la nation mais également tendre une main piège à ces candidats à l’exception de son concurrent direct comme il le dit qui ne saurait être autre que Macky Sall.  Le syndrome Abdou Diouf/ Djibo leyti Ka de 2000 est-il en train de se répéter douze ans plus tard ? On se rappelle tous que Djibo avait rejoint le régime sortant au deuxième tour sous la grande pression de feu Omar Bongo de Gabon qui était même venu à Dakar pour parachever le deal, ce qui n’a pas empêché Abdou Diouf de perdre et son score du premier tour n’avait évolué que de quelques décimaux au deuxième tour. A quel prix la jonction entre les deux hommes a pris forme, on ne pourrait le savoir mais ce qui est sure et certain ce geste irresponsable et de trahison Djibo Leyti Ka l’a payé cash.

Dans notre pays, le Sénégal, la politique s’est complètement vidée de sa fonction qui est de représenter, d’assister et de servir la Cité mais malheureusement elle est devenue un outil d’enrichissement illicite d’argent, de vengeance, d’influence, de faveur, de corruption, du piétinement des valeurs cardinales, d’intimidation, d’élimination, de positionnement et du self-service. Au Sénégal, le parti au pouvoir s’est toujours forgé une mentalité qui empêche notre démocratie de  s’éclore mais aussi porte préjudice à l’établissement d’une bonne gouvernance. Ce sont tous ces facteurs qui poussent les candidats les mieux placés dans une élection présidentielle à choisir un camp ou un autre pour le deuxième tour. Qui de Moustapha Niass ou Idrissa Seck est prêt à s’immoler pour battre campagne avec un Abdoulaye Wade qui n’inspire pas confiance du tout ?  Jusqu’où Abdoulaye Wade peut se plier pour embarquer son futur souteneur et à quel prix ? Les conditions sont-elles réunies pour faire revenir ses enfants adoptifs et n’est-il pas trop tard ? Quant au premier nommé, Moustapha Niass, le président sortant peut lui proposer un poste de vice-président ou de successeur après deux ans de pouvoir qui lui permettra de terminer le mandat de celui-ci même si le cas Karim Wade reste  un obstacle permanant. Politiquement parlant, si Niass compte encore diriger le Sénégal il est plus plausible qu’il offre son soutien à Abdoulaye Wade tout en faisant table rase de l’humiliation que ce dernier lui avait desservi que de suivre un Macky Sall à la fleur de l’âge et qui peut vraisemblablement épuiser ses deux mandats, s’il réussit le premier. Concernant Idrissa Seck, celui que les Sénégalais appellent communément fils adoptif d’Abdoulaye Wade, qui avait tout donné pour faire de son père adoptif un chef d’état, titre qu’il rêvait d’hériter si la logique était suivie.

Abdoulaye Wade a préféré promouvoir son fils Karim Wade que de le faire avec les fils des autres qui ont vendu leurs maisons pour se retrouver locataires, donnés priorité pour la gloire de Me. Wade que de s’occuper de leurs familles, et abandonnés leurs études pour montrer leurs dévouements au parti démocratique sénégalais. Tout ce que l’on puisse dire est que les rapports de force entre Abdoulaye Wade et Idrissa Seck ont tout le temps existés et ne semblent aucunement gangréner la chose qui les reunit le plus, leur amour du pouvoir. Idrissa Seck s’est toujours montré très faible envers Abdoulaye Wade même si à l’extérieur il fait le guerrier en le fustigeant par des attaques les moins tétaniques et virulentes. L’enfant de Thies, Idrissa Seck, est guidé et obnubilé par ces forces supranaturelles qui lui prédisent de devenir un jour le président de la république du Sénégal raison pour laquelle il est trop imprévisible mais cela ne l’empêchera pas d’aller faire la paix avec Gorgui pour mieux se positionner et prendre la direction du parti démocratique sénégalais au cas d’une probable défaite de ce dernier au deuxième tour. Il s’est que faire équipe avec Abdoulaye Wade est plus pertinent pour se relancer que d’accepter une éminente proposition de Maky Sall qui ne fera que l’embourber. En tout cas, ça revient aux candidats de faire un choix judicieux, d’honneur, et respectable pour s’accorder avec leurs bases qui ne se préoccuperont et  ne manifesteront que de leurs intérêts en face de deux candidats avec des programmes diverses. Vive la démocratie qui permet à chaque citoyen de s’exprimer librement, franchement, et utilement pour un Sénégal dont tout sénégalais se sentira fier d’appartenir.

MOUHAMADOU SIRADJI BA

LAVOIXDUPEUPLE

[email protected]                           

                     


Cette entrée a été publiée dans Politique. Vous pouvez la mettre en favoris avec ce permalien. Alerter

Vous pouvez lire aussi

Commentez cet article

Pseudo *

Votre commentaire :

Pseudo *

Mon commentaire *