Leadership, développement personnel et épanouissement

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Leadership, développement personnel et épanouissement

MESSAGE du Dr. Abdou Karim GUEYE, Président de l’Ecole Internationale des Affaires de Dakar, à l’occasion du 25ème anniversaire École Internationale des Affaires (après avoir cité et remercié toutes les personnalités et  invités présents à la cérémonie du 25ème anniversaire de l’Ecole Internationale des Affaires, EIA Dakar, en leurs rangs, grades et qualités, tous protocoles respectés)

Les deux thèmes de votre journée d’anniversaire, succès et carrière, au sein des entreprises et organisations, font l’objet de beaucoup de débats, d’initiatives, de réformes. Pour ma part, je voudrais partager avec vous certaines idées. Le succès se vend bien, dans les pays industrialisés et dans les grandes entreprises multinationales, par le biais des industries de formation en leadership, en coaching, voire en développement personnel et organisationnel. Tenez-bien, beaucoup d’africains, surtout francophones, auraient du mal à croire qu’il existe pour ces questions une industrie valorisée à 2, 5 voire  plus, selon d’autres. Ils auraient ainsi du mal à admettre que la clé du succès, c’est un certain équilibre entre l’intangible et le tangible, le matériel et l’immatériel, le HARD et le SOFT. Je voudrais explorer avec vous les quelques leçons que j’ai apprises en tant que coach, formateur, consultant et durant toute ma carrière.

1.      Aimez la gratitude, elle finit par payer

Comme Enrico Macias, le grand chanteur vous invite « Donnez, donnez, Dieu vous le rendra ». En somme, donnez de votre temps, de vos efforts, de vos idées, de votre argent, de votre compétence, de votre désintéressement, etc. Certes, il peut être difficile de croire à la bénédiction d’une telle gentillesse ! Mais comparons deux personnages, celui que certains coachs et auteurs appellent les « Takers », qui ne font que prendre des autres et les « Givers », qui donnent (Voir les travaux de Adam Grant).

Les « Takers » s’approprient le succès des autres, sont inflexibles, n’aiment pas partager avec les collègues, sont toujours dans l’esprit de la compétition contre les autres, passent  leur temps à blâmer. Les Takers ne s’engagent dans des relations durables que quand cela leur apporte quelque chose, à la limite si les avantages obtenus des autres sont équilibrés ou carrément en leur faveur. Les « Givers », partisans de la gratitude, sont attentionnés, accordent de l’importance aux autres, ils sont prêts à accorder une partie de leur temps aux autres, à construire des relations durables pour le succès. Ils sont flexibles, ouverts, partagent le crédit du succès, créent des équipes autour du principe que ce sont les équipes qui gagnent, créent d’autres leaders capables de les remplacer ou accompagner. Les Givers réveillent les  énergies et les talents dormants qui sommeillent chez certains et systématisent la collaboration. D’après les études finalisées, les Givers créent de meilleurs réseaux et à moyen et long terme ont plus de succès ; ils finissent par devenir les champions et laissent un héritage durable. Les Takers qui veulent tout prendre au détriment des autres finissent par échouer dans le moyen et le long termes face à beaucoup de gens qui attendaient le bon moment pour les faire échouer, pour se venger et refuser de les appuyer en cas d’échec.

Aujourd'hui Consultant international, sur le continent africain, ce sont des personnes auxquelles j'avais rendu des services gratuits, pour qui j'avais travaillé gratuitement, qui régulièrement m'appellent pour venir travailler avec eux ; ce sont eux aussi qui régulièrement me recommandent à d’autres. N'oubliez pas : donnez, donnez, Dieu vous le rendra.

 

2.      Assumez votre devoir de développement personnel

« Tout seul, vous n’y arriverez pas. Un est un tout petit nombre pour atteindre la grandeur ». Rappelez-vous que ce sont les équipes excellentes, exceptionnelles, qui gagnent, qui ont déjà transformé le monde, qui le transforment chaque jour.

-        Soyez des adeptes de l’Excellence, pas simplement de ce qui est correct, bon, Passez de « Good à Great », comme l’écrit Jim Collins, dans son ouvrage, « Good To Great ». Lisez, lisez beaucoup, lisez encore ! Beaucoup d’études établissent que les grands leaders ont intégré la lecture dans leur vie personnelle, de Lee Kuan Yu à Bill Gates, au Sheikh Maktoum le leader qui a  transformé Dubaï et qui est un écrivain, essayiste et poète. « Great Leaders are readers ». En plus, investissez dans votre développement personnel, sur vous-mêmes. Comme disent certains grands coachs, dont le fameux Jim Rohn «  vous pouvez gagner votre vie avec l’éducation, obtenir un salaire, donc avec vos diplômes, mais ce sont les efforts que vous ferez pour vous éduquer vous-mêmes qui vous apporteront la fortune. »

 

3.      Développer la confiance en soi, en vous, et la confiance aux autres

 

Puise qu’on parle du succès et de la réussite, dans vos carrières respectives, actuelles et futures, la recherche établit que la conviction que l’on connait du succès, que l’on est capable de connaitre le succès, compte beaucoup. La confiance, en soi, aux autres, c’est ce penchant à prendre des risques, mais calculés en utilisant par exemple les outils du management des risques, de planification, etc. Cela vous invite chacun d’entre vous, à avoir une bonne image de soi, à être décomplexé, d’identifier vos forces et vos faiblesses pour en tenir compte, à être capables d’instiller la confiance des gens en eux-mêmes et autour de vous. En même, conformément à la loi de l’humilité dont je vous parle plus loin, le succès vous invite aussi à ne pas surestimer vos forces, vos compétences, à vous surestimer vous-mêmes, à apprendre à écouter, à accepter les remarques et les rétroactions qui ne confirmeront pas forcément vos points de vue, à privilégier à l’humilité  et à ne pas céder aux tentations de l’arrogance.

4.      Soyez optimistes, humbles et éviter l’arrogance

 

Parfois, il m'a semblé que, nous Africains, ce qui nous maintient en retard, c'est de ne voir que le côté noir et sombre des choses ; nous vivons avec ce souvenir du douloureux passé de l'esclavage, de la colonisation. Aussi, chers étudiants et anciens étudiants, je vous invite sortir l’esclavage, le colon et le néo-colonialisme de nos têtes, décomplexons-nous. Faisons comme ces leaders du Sud-est asiatique et comme certains pays qui l'ont fait. Un grand problème n'est-il pas de passer de la mentalité d'alibis et de victimes à celle de leaders et de transformateurs qui ne s’embourbent pas dans les alibis et les critiques du passé, convaincus que la solution, c'est eux, d'abord ; c'est nous-mêmes, c’est l'empowerment des africains par eux-mêmes et par leurs dirigeants ? N'est-il comment rendre conscient le subconscient qui nous bloque ? Ce grand saut est nécessaire pour ne pas continuer à invoquer toutes sortes de fatalités.

 

Si j’ai une autre invitation à vous faire, c’est d’admettre que le succès comme le pouvoir peuvent rend fou et peuvent conduire à l’arrogance. Très souvent, les gens qui connaissent un succès élevé sont des gens solides mentalement, dans leurs cœurs et leurs esprits ; ce sont des gens qui ne sont pas prêts à abandonner, qui ont besoin de gagner, parfois à tout prix ; ils n’ont pas peur de la compétition, ont cette certitude raisonnable ou non qu’ils sont capables de vaincre les obstacles, même que rien ne leur résiste. Les recherches en leadership et coaching établissent que les grands bâtisseurs et transformateurs, regardent le succès comme atteignable ; ils ne passent pas leur temps à maugréer, à voir l'échec partout, à s'abstenir d'agir parce que c'est risqué, à critiquer. Ils planifient, agissent, se trompent, apprennent de leurs erreurs, corrigent. N'écoutez pas les « naysayers », en somme les éternels insatisfaits, négatifs, défaitistes, tous ces gens qui vous diront ce n'est pas la peine, cela ne marchera, etc. Dans cette perspective, croyez que des succès en cours ou des statuts obtenus le sont par la grâce de Dieu, et ceux-ci ne vous donnent pas la folie des grandeurs.

 

S’il m’est permis de vous prodiguer des conseils, je vous transmettrais les suivants :

-            Ne perdez pas la tête, soyez humbles, n'oubliez pas cette avertissement de livres saints « L'orgueil précède la chute »

-            L'humilité, c'est accepter qu'on a toujours besoin d'un mentor, d'un brain trust, d'un cercle rapproché de confiance, d'une équipe de vie. Si vous voulez, réussir, ayez cette équipe proche, gagnante.

-            Dans un monde où de plus en plus, tant de gens prétendent tout savoir, spécialisez-vous dans une, deux ou trois choses, soyez le Go-To-Expert, celui que l'on va voir ou doit voir quand une question ou un problème est évoqué  dans un domaine précis.


Soyez humbles, simples, mais décidés, comme Mandela, Ahmadou Bamba, Gandhi, Mère Thérèsa, tous ces personnages que j'enseigne aux jeunes africains dans mes cours de leadership sur le continent. Leurs œuvres ne sont-elles pas éternelles aujourd'hui et laissées aux générations futures, à l'humanité ?


En réalité, nous avons besoin d'introspections, de vrais leaders transformationnels, de modèles capables nous coacher, de pratiquer l'empowerment, de nous convaincre que la solution, c'est avant tout nous-mêmes, de fournir l'environnement permettant d'assumer les opportunités de la vraie transformation et du succès. Certains pays ont déjà prouvé que c'est possible (Dubaï, Singapour, Corée du Sud, Botswana, Malaisie, etc.)

Mais attention ! Le succès que beaucoup d’entre nous aimons et cherchons à ses inconvénients, peut-être des dangers, la méfiance, la jalousie, les superstitions. Parfois le prix à payer est élevé et lorsque l’on gagne, qu’on connait le succès, on peut penser être différents des autres, être plus que les autres, car cela a demandé tant d’efforts, de détermination, tant d’engament. Une fois le succès atteint, avec ses attributs, ses pouvoirs, ses clans, jalousies, victimes et autres besoins de considération satisfaits, on peut en arriver à minorer les autres, à être superstitieux, à changer. Alors, notre héros qui a réussi et qui connait tant de succès, en arrive à croire qu’il peut tout maîtriser, les forces extérieures comme internes.

 

5.      Soyez Résilients – Pratiquez les  lois du sacrifice et de l'héritage


L’Ecole internationale des Affaires, et sa Directrice elle-même, Madame Fall, sont des exemples élevés de résilience dans un environnement où parfois il peut exister des raisons légitimes de renoncer à créer, à développer, à exceller. Parfois, Nous, ses parents, avons eu la tentation de lui dire, « arrête, tu as tout ce qu’il faut pour faire autre chose dans le vie. » Mais elle a décidé de rester. Soit, Dieu veille !

C’est ce défi qui attend chacun de vous, chers ETUDIANTS ET ANCIENS élèves, qui auront parié sur le destin de l’autonomie, de la créativité, de l’indépendance économique, intellectuelle ou autre. Si tel est votre choix, soyez résilients et croyez à la récompense divine. Si vous faites de bonnes choses, lesquelles, à vos yeux et selon vos convictions, méritent récompense, priez le bon Dieu de vous récompenser tôt ou tard !

C’est vrai, disons-le, le leadership exemplaire a besoin d’un environnement fertile qui soit un terreau d’opportunités où les gens les gens, les créateurs, les citoyens et les entrepreneurs peuvent déployer leurs talents, se mettre au service de la communauté, créer, penser, agir. Ce stade ultime de la croissance et du développement, voire du besoin de réalisation, est écarté par les politiques publiques économiques et le leadership actuels, par des leaders qui n’ont pas compris ou ne veulent pas comprendre que leur premier devoir, que la démarche la plus efficace et la plus efficiente, est l’empowerment. Nous vivons ainsi une société étrange où les dirigeants n’ont pas encore suffisamment compris cela, que le vrai développement, c’est vous c’est tous les citoyens. Comme coach, conseiller, formateur ou consultant, dans divers pays, je rencontre quelques fois des gens qui sont malheureux dans leurs entreprises et autres types d’organisations face aux agressions psychologiques, aux injustices dont ils sont victimes, aux violations de l’équité. Je ne peux que leur conseiller ce que j'ai rappelé à mes enfants ; ne soyez pas malheureux à cause des autres ; que personne ne vous oblige à vous sous-estimer ; il y a toujours moment de régulation, de récompense supérieur. Battez-vous, n'abandonnez jamais. Comme disent certains adages américains, « Don’t Quit. Winners Never Quit and Quitters Never Win. »

A quoi sert une vie sur terre qui n'a laissé aucune trace, aucun bien pour ses habitants ? Soyez des leaders ou suivez des leaders qui pratiquent ces deux lois du sacrifice et de l'héritage qui pensent que ce qu’ils font pour terre laissera des traces, que leurs actions, initiatives laisseront un héritage durable à l'humanité, à leurs pays, au monde.


6. Refusez les batailles ensanglantées, les stratégies de l’océan rouge, soyez optimistes et positifs

 

Tant que possible, éloignez-vous des stratégies de l'océan rouge ensanglanté comme nous y encouragent les travaux des universitaire Renée Mauborgne and W. Chan Kim. Soyez originaux, construisez des océans bleus qui s'éloignent des batailles ensanglantée, créez des niches et des compétences distinctives par lesquelles vous parviendrez au statut de vainqueurs face aux dominateurs, quels qu'ils soient, économiques, narcissiques, sociopathes, etc. Cela exige de vous beaucoup d’innovations, de créativité pour vous différencier, différencier le Sénégal et l’Afrique du reste du monde, créer des marchés nouveaux distincts, de nouvelles opportunités, des disruptions, etc. Soyez attentifs et apprenez des normes et aux bonnes pratiques internationales et des exemples réussis, en Afrique ou ailleurs, lesquels, au moins, sont des preuves éloignées des promesses gratuites. 


7. Privilégier l’éthique, l’intégrité et la transparence

 

Plus que vos parents de la période post-indépendance qui ont du mal à le faire, choisissez les chemins de l'intégrité, de l'éthique, de la transparence, de la conformité. Alors, soyez, devenez de bons citoyens, de grands citoyens, au service des lois et des règlements, même si vous avez le devoir d'exiger la révision des lois injustes.


Pour conclure,

 

Je n’ai pas eu l’intention de prodiguer des conseils dont je n’ai pas l’intime conviction que je les appliquerais à cent  pour cent. C’est sûr, c’est là un difficile défi. Le succès se paie, il a un prix, bon ou mauvais.

 

Voilà j'ai tant de choses à dire sur ce sujet qui fait l’objet de mes enseignements et coachings mais cela m’amènerait à monopoliser la parole pendant quelques heures encore. Mais nous avons une fête à passer ensemble et elle doit être belle.


Que Dieu puisse vous inspirer, nous inspirer à cet égard. Bonne fête. Joyeux anniversaire.

 

Dr. Abdou Karim GUEYE, Président du Conseil d’administration de l’Ecole Internationale des Affaires.

 


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