J'occupe un poste à haute responsabilité et je suis
souvent stressée et très occupée. Mariée depuis quinze ans, je n'avais
jamais vraiment prévu de devenir infidèle.
Mais
je m’ennuyais dans mon couple. Nous n’avons pas d’enfants et entre mon
mari et moi, il n’y avait plus cette petite flamme, ce frisson comme
auparavant. D’un autre côté, j’étais trop attachée à lui affectivement
pour le quitter.
Cela s’est donc passé au cours d’une mission que j’ai effectué
l’année dernière à l’étranger dans le cadre de mon travail. J’ai
rencontré un homme avec qui j’ai tout de suite eu une réelle complicité,
on a passé des moments extraordinaires ensemble pendant une semaine à
l’hôtel. J’avoue que j’ai eu beaucoup de remords au début mais par la
suite, je me suis sentie vraiment revivre. Aimée, désirée, câlinée et
chouchoutée comme une jeune fille. C’était un vrai gentleman.
J’ai encore du mal à assumer totalement cette infidélité, mais ça
m’a vraiment permis d’être heureuse comme une gamine et bien dans ma
vie. Cela n’a rien à voir avec l’amour que j’éprouve pour mon mari mais
c’est juste que j’ai ressenti à un moment le besoin de vivre un amour
charnel. Pour me rassurer, je n’appelais pas cela une infidélité mais
plutôt mon « jardin secret » et je reconnais que je l’ai cultivé avec
passion pendant cette semaine de lâcher prise !
En fait, j’avais besoin de retrouver l’excitation et la passion
que je ne connaissais plus. Avec le recul, je me rends compte que, au
fond de moi, j’étais prête à vivre une aventure extraconjugale. J’ai mis
du temps à sauter le pas car ma vie sociale et professionnelle font que
j’ai de hautes exigences en matière de discrétion et d’anonymat…et
Dakar est une ville très étroite. Après cette aventure, après quelques
mois de malaise et de culpabilité, ma vie a soudain pris un tour très
agréable. En fait, j’ai eu l’impression de retrouver ma jeunesse, qui
n’est pas si lointaine, vu que je suis dans la première moitié de la
quarantaine.
Je vis aujourd’hui avec la certitude que je plais encore.
A ceux et celles qui sont tentés de me juger trop hâtivement, je
peux vous dire que mes motivations étaient parfaitement humaines :
besoin de plus d’attention, envie de plaire, désir de vivre des
sensations fortes… Lorsqu’on se sent prendre de l’âge, on a besoin de
reprendre confiance et d’être rassurée, briser cette solitude et
redevenir l’objet du désir des hommes.
L’infidélité m’a offert un remède contre de nombreux maux, à
commencer par la monotonie du quotidien…ce quotidien qui ne laisse plus
aucune place au plaisir charnel et vous donne l’impression de passer à
côté de votre existence.
J’ai décidé à cette période de penser à moi, tout simplement, car
mon conjoint, lui, y pensait de moins en moins. Avoir été l’objet du
désir d’un homme et ne plus sembler l’être, rend une femme extrêmement
seule dans son couple.
Je pense qu’une femme qui se sent désirée est une femme qui se
sent bien. Au lieu de me demander si ce que je faisais était bien ou
mal, j’ai fermé les yeux et me suis plutôt concentrée sur comment cela
contribuait à mon épanouissement. D’ailleurs, avoir été infidèle ne m’a
pas empêché de continuer à aimer mon mari. Je n’avais pas envie de le
quitter, j’avais simplement envie de me retrouver avec moi-même.
Mon infidélité a pu renforcer mon couple, en renouvelant mon intérêt pour mon conjoint.
L’adultère m’a permis de répondre à certaines questions, de me
rassurer sur ma capacité de séduction, de retrouver le plaisir intense,
les palpitations des premiers instants, de me sentir légère face aux
responsabilités de ma vie professionnelle. Pour rien au monde, je
n’aurais quitté mon mari, même si nous n’avons pas d’enfants. Je
souhaitais juste rompre avec les habitudes, la monotonie.
Mon infidélité a été un rempart contre la désintégration pure et simple de mon mariage.
J’ai su faire la part des sentiments : l’amour est une chose, le
plaisir en est une autre, et les deux peuvent être dissociées. Fidèle en
amour, infidèle en plaisir, en quelque sorte. C’est un choix qui
s’était imposé pour mon équilibre intérieur, toutes considérations
morales et religieuses mises de côté.
Je présente mes sincères excuses aux personnes que mon témoignage
aura choqué ; cela m’a fait du bien aussi de me confier à vous, ici,
anonymement et du plus profond de mon être. Je me suis livrée à vous
comme je m’étais donnée à cet homme et pour moi, c’est une vraie
confession.