Vers l’Afrique que nous voulons : Expérience d’un \"Pharaon\".

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  • Article ajouté le : 04 Dimanche, 2016 à 17h12
  • Author: Usman TUREY

Vers l’Afrique que nous voulons : Expérience d’un \"Pharaon\".

Du 14 au 30 Novembre 2016 au Caire, dans la capitale du pays des pharaons et des premières civilisations (Egypte), s’est tenue la 7ième  cohorte du corps des Jeunes Volontaires de l’Union Africaine. Ce fut pour moi un honneur et un plaisir inqualifiables que d’avoir été sélectionné pour participer à ce rendez-vous de haute voltige ayant regroupé des jeunes professionnels  de plus de 49 états africains. Nous avons passé deux semaines au cours desquelles, échange, partage, remémoration et communion ont été au centre des  interactions et ce, avec la facilitation d’un STAFF humain et très qualifié. Je ne pouvais m’empêcher de produire ce billet pour, à la fois exprimer mon sentiment à la suite de cette expérience, mais également partager mon opinion sur les leçons tirées. C’est quoi la formation de pré-déploiement des Jeunes Volontaires de l’Union Africaine ? Etabli en 2010, le «Corps des Jeunes Volontaires de l'Union Africaine (CJV-UA), est un programme de développement de l’organisation continentale, conçu pour promouvoir le volontariat au sein des jeunes professionnels de tous les États membres de l'Union africaine. Le programme vise à approfondir l'état de jeunes en Afrique en tant qu'acteurs clés dans le développement des objectifs et buts du continent, favorisant leur participation à l'élaboration de politiques, ainsi que la conception et la mise en œuvre des interventions pertinentes à la réalisation de  la vision de l’UA : « l’Afrique que nous voulons ». Il rassemble les jeunes pour faciliter le partage des compétences, des connaissances, de la créativité et de l'apprentissage afin de créer un cadre plus intégré et prospère du continent conduit par ses citoyens. Les possibilités de volontariat sont destinées à renforcer le professionnalisme et un sens de la responsabilité chez les participants, renforçant ainsi leur employabilité. » Lancée en 2010 par la Commission de l’Union Africaine à travers sa Division Jeunesse, cette initiative est le fruit d’une réflexion utile sur la nécessité d’instaurer un programme continental de volontariat afin de faire bénéficier à l’Afrique des talents, des connaissances et des compétences de ses fils (essentiellement jeunes) et, par ricochet, lui permettre de réussir son ambition de transformation socio-économique au bénéfice de ses populations. En effet, les années 2000 furent particulières dans le sens où des questions pertinentes ont été soulevées en rapport avec ce que l’Afrique fait de ses potentialités, notamment sa jeunesse. De nombreux débats ayant été engagés sur la question de savoir comment l’Afrique pourrait bénéficier de son potentiel dans la réussite de son projet d’intégration et de son développement. Ainsi, des résolutions ont été affirmées et des institutions mises en place dans le seul but de favoriser l’émergence d’un cadre d’échange, de renforcement de compétence, de promotion de la Jeunesse africaine et du Panafricanisme. Ainsi, le programme CJV-UA, parmi tant d’autres, est né de la volonté des chefs d’Etats et de gouvernements au cours de leurs différentes réunions et vise à donner aux jeunes la possibilité de valoriser leur savoir-faire et leurs compétences, d’avoir une première expérience professionnelle ou de consolider leurs expériences sur le plan continental dans des espaces multiculturels et multilinguistiques. C’est ainsi que la Division Jeunesse de la Commission de l’UA  a été instituée pour conduire le projet de cette ambition. Aussitôt instituée, ladite Division  a lancé le Programme des Jeunes Volontaires pour la première fois en 2010. Depuis lors, plus de 400 jeunes professionnels ont été formés aux valeurs du panafricanisme, du leadership et autres compétences aussi fortes que douces, puis  déployés dans plusieurs pays, organisations et entités pour y servir. Toutefois, l’idéologie derrière ce programme n’est pas de former puis déployer des jeunes dans des environnements professionnels pour des raisons de promotion de carrières personnelles ou encore de facilitation d’accès à l’emploi. Avec le programme du CJV-UA, il s’agit plutôt d’identifier et de recruter des jeunes (avec une expérience professionnelle et de volontariat) pour ensuite les équiper de connaissances, compétences et valeurs autour d’idéaux tels que le Leadership, le Panafricanisme, l’Unité Africaine entre autres… afin qu’ils puissent contribuer et jouer leur rôle dans la transformation du continent. Qu’ai-je retenu de cette expérience ? Quoiqu'ayant participé à plusieurs séminaires, boot-camps, programmes de formation, bourses d’états etc.,  je dois admettre que cette expérience fut des plus belles de toute ma vie (en tout cas jusque-là). Si elle l’est devenue, la raison n’est nullement pas liée à la richesse de son contenu mais plutôt, et surtout, par la diversité des participants aussi bien en termes de provenance géographique que de domaines de compétences. Avoir eu à passer 15 jours avec plus de 90 jeunes venus de presque tous les pays du continent africain, avec chacun son histoire, sa culture, sa passion, sa langue et ses aptitudes, fut pour moi la meilleure partie du film de ma vie. Ce fut un véritable cocktail, de profils, de compétences et de talents, issu de tous les secteurs professionnels imaginables et provenant des universités les plus prestigieuses aussi bien en Afrique, en Europe qu’aux Etats-Unis : Tous déterminés à embrasser le panafricanisme, à renforcer leurs compétences et se rendre utiles afin qu’advienne l’Afrique que nous souhaitons ! Ce qui m’a le plus marqué, c’est bien le fait de me rendre compte que la plupart, sinon presque tous les jeunes sélectionnés pour constituer la 7ième cohorte de ce programme, soit vivent en France, aux Etats-Unis, à Hongrie, Allemagne, Chine, soit sont propriétaires de grands business ou font plus de 1000$ par mois. Mais ils n’ont point été empêchés par ces privilèges pour accepter les conditions de revenir en Afrique et servir pendant une année comme volontaires afin de contribuer à la réalisation de l’Agenda 2063 pour le développement de l’Afrique. Cette expérience m’a permis d’être beaucoup plus prudent et attentif par rapport aux jugements de valeurs et/ou préjugés mais surtout de renforcer mon sens de la retenue. Après deux semaines passées à explorer le panafricanisme pratique, l’esprit de service et le volontariat, j’ai procédé à un balayage psychologique intégral pour m’assurer que les idées, opinions, stéréotypes et perceptions que j’avais auparavant sur l’Afrique en général et la Jeunesse africaine en particulier soient carrément envoyés à la corbeille et définitivement supprimés. L’une des plus grandes hontes de ma vie était née de mon incapacité de représenter tous les pays du continent africain dans une carte d’Afrique vide. Incapable j’étais de citer tous les pays du continent et de les loger dans la carte, par région et situation géographique. C’était une réelle humiliation ! Oui une grosse humiliation ! Pour avoir été très vocal dans la réclamation d’un panafricanisme dont je ne me suis jamais vraiment donné la peine de nourrir par autre chose que des discours pompeux et grandiloquents, je me suis rendu compte que j’étais à mille lieues d’être un panafricain, un vrai ! Comment continuerais-je à me réclamer panafricain alors que j’étais  incapable de citer moins de 20 pays africains ? Qui prendrait au sérieux le « panafricain » qui, par exemple, ne connait pas São Tomé-et-Principe? Seychelles ? Ou encore Swaziland ? Ne parle-t-on pas de communauté africaine globale quand on parle de panafricanisme ? Le cœur de son principe, n’est-ce pas la croyance que les peuples d'Afrique et de la diaspora partagent une histoire et une destinée commune et que leur progrès social, économique et politique est lié à leur unité ? Son objectif ultime n’est-il pas la réalisation d'une organisation politique intégrée de tous les peuples et nations d'Afrique ? Alors, de quelle logique se justifierait celui/celle qui se réclame panafricain(e) sans connaitre l’Afrique aussi bien dans son unité que dans sa diversité ? Ce serait tout simplement aérien et sans fondement concret ! Militer pour une cause qu’on méconnait , n’a tout simplement pas de sens. Nkrumah l’a martelé : « les africains ont la même destinée malgré les barrières artificielles que les colonisateurs ont créées ».   C’est ainsi que ce programme, au-delà d’être un cadre d’échange, de partage et de formation, fut pour moi, et certainement pour les autres participants, un wake-up call dans le sens où il nous a ouvert les yeux sur les choses auxquelles nous n’accordions pas assez d’importance et qui sont très déterminantes dans la fondation et la culture du panafricanisme :…… (il faut citer deux de ces choses ici pour les illustrer et permettre au lecteur d’être aussi informé) . Aujourd’hui, les défis à relever sur ce continent sont nombreux, divers et variés. Toutefois, il ne sera jamais possible d’y arriver en méconnaissant sa constitution géographique,  ses réalités tant politiques, culturelles que socio-économiques. Le temps de commentaires faciles empreints  d’hypocrisie et de faux-fuyantisme doit être révolu pour  qu’advienne l’ère où les africains réaliseront le potentiel que recèle leur continent,  le regardant fièrement tel qu’il est, avec sa diversité, ses défis et ses problématiques, pour ainsi SE SOULEVER et CONTRIBUER à son redressement, son épanouissement et sa prospérité. Vers l’Afrique que nous voulons, Les « Faiseurs » font et les « Parleurs » parlent. Quel est ton camp ? Le Futur est là ! A bon entendeur… Ousmane TOURE, Sénégal


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Mohamed Ndiaye - #1

Cher Frère Ceci Est Une Fois De Plus, Un Sentiment De Fierté Qui M'anime En Voyant Que Tu Ne Cesses De Montrer Ton Amour Inconditionnel Que Tu Porte à L'endroit De Ton Cher Continent. Crois Moi, Ceci Ne Me Surprend Nullement. Car Je Connais Ta Personne, Mais également Je Connais Ton Dévouement Ainsi Que Ton Engagement Sans Limite. Ta Lumière, Cher Frère, Je L'espère éclairera Le Devenir De Ce Monde. Keep Doing The Good Work, Real Brother! #reverend

le Lundi 05 Décembre, 2016 à 14:49:57RépondreAlerter

Usman Turey - #2

Thank You So Much Brother ! People Like You Are The Reason I Won't Abandon Or Feel Lonely ! Together !

le Lundi 05 Décembre, 2016 à 15:42:43RépondreAlerter

Sarah Mujulizi - #3

Welldone Usman. What An Intriguing Read. Good Thing I Had Google Translate (sign That I Need To Learn Some French). Keep Making Us Proud

le Lundi 05 Décembre, 2016 à 15:39:43RépondreAlerter

Usman Turey - #4

Ohhh Sarah I Am So Happy To Read Your Comment ! I Imagine What You Have Been Through To Finally Read And "understand" Lol! But Yeah You Will Benefit More From Having French As A Background Language! Thank You So Much Once Again !

le Lundi 05 Décembre, 2016 à 15:44:30RépondreAlerter

Jérémie Karege - #5

Great Article ! Quelques Erreurs De Grammaires Et De Syntaxes Mais Ce N'est Pas Le Plus Important.

le Mardi 06 Décembre, 2016 à 09:34:41RépondreAlerter

Anonyme - #6

Thanks A Lot Again Bro For This Bright Article But From U Of Course It Does Not Supprise Me On The Contrary I Hope To Read More Interesting Ones; Reason I Pray God To Strenghen U More Mentally, Physically, So As To Lead U Where You Wish To Reach...keep On Man Les "faiseurs" 'font' Et Les "parleurs" 'parlent' Je V Faire Tout Pour être Parmi Les Faiseurs Mrleye

le Jeudi 08 Décembre, 2016 à 14:08:28RépondreAlerter

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