Campagne electorale: Et si Barthelemy Diaz etait present!

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  • Article ajouté le : 12 Dimanche, 2012 à 21h59
  • Author: Cheikh Dia

Campagne electorale: Et si Barthelemy Diaz etait present!

WANTED ! BARTHELEMY DIAZ ! On peut lire aujourd'hui sur la pierre tombale de l'opposition senegalaise l'epitaphe suivant 'Ci git le leadership politique senegalais qui a failli dans sa mission historique et republicaine, en ce tournant decisif de la vie du Senegal, de defendre la constitution du pays et a echoue dans ses efforts d'arreter la candidature illegale, inconstitutionelle, contre l'ethique et contre le bon sens de Me Wade.”  En effet jamais dans l'histoire du Senegal la quantite de politiciens et d'intellectuels n'a ete aussi grande mais jamais la qualite n'a ete aussi pietre. Le president Abdoulaye Wade, depuis l'alternance de 2000, a utilise un cocktail (explosif?) de demi-verites, de propagande, d'intimidation et de corruption pour regner les douze dernieres annees sans une opposition veritable et meme apres 2009 avec la victoire de Benoo Siggil Senegal aux elections locales.

Apres la decision du conseil constitutionnel et le debut de la campagne electorale Me Wade nous sert du rechauffe et l'opposition semble meconnaitre l'opposant qu'etait Wade et le president qu'il est. Elle semble mal preparee et elle fait preuve d'un manque notoire d'originalite dans sa demarche pour contrecarrer les ambitions du leader du PDS de briguer un troisieme mandat et par la suite laisser la place a son fils Karim Wade. Cette opposition patauge dans l'incertitude la plus totale car ne sachant pas si elle doit participer ou non a ces elections si Me Wade en fait parti ou si elle doit tout juste maintenir le cap et s'opposer a la candidature du president sans battre campagne et s'assurer qu'il n'y aura pas d'elections avec le president sortant quoiqu'il advienne. Mais ces leaders qui souffrent d'un manque chronique d'instinct credible de lutte politique, ne semblent pas pret a assumer un engagement courageux lors des manifestations du M23 mais plutot ils se contentent d'adjustements et d'incrementalisations de caution et d'attitudes attentistes face a la determination de Me Wade et son va-t-en-guerre et gagner-a-tout-prix disposition. Cette opposition, au lieu de prendre les devants et d'agir, laisse libre champs a Me Wade et ne fait que reagir aux actions du president sortant qui mene le jeu et controle en meme temps la vie narrative de ces elections en etant le focus de l'opposition et en dictant le sujet politique a debattre, ou le faire, quand le faire et meme comment le faire. La preuve en est que les leaders de l'opposition sont obliges de declarer a chacune de leur manifestation, rassemblement ou marche que c'est un evenement pacifique et qu'ils etaient obliges de rebrousser chemin quand ils ont choisi un itineraire et que la police les a empeche de continuer et ceci en pleine campagne electorale.

Devant l'echec des leaders de l'opposition qui sont tous caracterises par l'absence relatif de colere authentique chez eux, la question bien hypothetique qui s'impose est: qu'elle aurait pu etre l'impact de Barthelemy Diaz dans le cours des evenements actuels dans le pays? 

 En ce tournant decisif de l”histoire du Senegal, nous, senegalais, sommes soupconneux des leaders qui semblent indecisifs, qui changent de principes et de convictions comme ils changent de chemises. Nous en avons marres de ce memes leaders qui sentent le besoin de faire le tour du pays et des media pour promouvoir leur integrite sans etaler de programmes et sans repondre aux questions qui interpellent les senegalais et ne font que nous servir du rechauffe, genre candidat-de-la-rupture cliché tout en gardant un oeil sur les sondages et autres enquetes d'opinion publique.

Barthelemy Diaz, au contraire de ces leaders de l'opposition, possede en abondance du “street cred” ce coup de folie qui fait qu'il est tres populaire et meme aime et respecte pa la jeunesse urbaine. Il me rappelle Marwan Barghouti, ce jeune et charismatique leader palestinien qui etait a la tete des “intifidahs” (soulevements populaires ) dans les territoires occupes par les israeliens et qui a ete arrete et condamne a vie. Je ne suis le seul a penser que s'il n'etait pas aujourd'hui en prison, le cours narratif des manifestations et evenements aurait change de camp, et que Me Wade, Ousmane Ngom, la police et le PDS aurait plus des positions reactionnaires plutot que de mener les actions, les debats et obliger l'opposition a reagir. C'est pourquoi, a mon avis, il faut applaudir le president sortant Abdoulaye Wade qui, en fin politicien et peut-etre selon les rumeurs lors des evenements du 23 Juin qui disent qu'il avait ete conseille par le Mossad Israelien (coincidence avec le cas Barghouti?), a pris pleinement la mesure des choses en provoquant Barthelemy, sachant qu'a cause de sa fougue et de son temperement, qu'il allait reagir et donner a l'etat l'excuse, pas une raison legale, pour le mettre en prison et lui refuser une liberte provisoire et conditionnelle. Et pour qu'il ne puisse pas prendre aux manifestations contre le hold up constitutionnel qui va aboutir a un hold up electoral et qui va se terminer par une devolution monarchique.

Barthelemy Diaz, comme Malone dans le film “les Intouchables” qui disait a Elliot Ness que pour battre des types comme Al Copone, il faut etre pret a tout et aller jusqu'au bout c'est a dire s'il sort un couteau, tu sors un pistolet et s'il envoit un des tiens a l'hopital, tu envoies un des siens a la morgue, a compris aussi qu'avec Me Wade (n'oublions que son pere etait un compagnon de longue date du president) il faut etre pret a tout. D'ou sa reaction lors du fameux 22 Janvier dernier ou des nervis ont attaque la mairie de Sicap Baobab car Barthelemy et toute la jeunesse senegalaise serait d'accord avec cette paraphrase de Nelson Mandela qui disait que c'est l'oppresseur qui dicte le mode de lutte et non l'opprime et si le premier nomme choisit la violence comme moyen de combat, l'opprime n'a d'autre choix que de le rejoindre sur ce terrain et de se defendre.

Le leadership politique senegalais dans l'opposition et au sein du M23 se trompe d'objectif et de but en voulant marcher au ministere de l'interieur ou sur le palais, ils feraient mieux de courir un.....100m jusqu'a Rebeuss et demander la liberation de Barthelemy Diaz, leur de facto leader, car Me Wade est pret a tout pour se maintenir au pouvoir mais je doute que ces leaders de l'opposition soient aussi determines pour l'en empecher. Barthelemy, quand tu nous manques!


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