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Électron moins cher pour 18 millions de Sénégalais (Par Mouhamadou Rassoul DIOUF)

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Électron moins cher pour 18 millions de Sénégalais (Par Mouhamadou Rassoul DIOUF)
L'Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANDS) a annoncé la semaine dernière que la démographie sénégalaise a franchi le seuil des 18 millions d'individus. Cette expansion vertigineuse engendre un défi substantiel quant à l'approvisionnement énergétique et à l'accès à l'énergie, particulièrement dans des zones spécifiques du territoire. Concomitamment à l'essor démographique, la croissance de la demande énergétique impose un défi systémique à toutes les économies, nécessitant la production d'énergie adéquate pour soutenir la croissance économique, favoriser le développement social, tout en renforçant la préservation environnementale.

Pour pallier à la menace imminente d'une pénurie énergétique, il serait judicieux, à court terme, de préconiser des mesures d'économie énergétique. Une proposition tangible que je pense, consisterait à instaurer des "alertes énergie" diffusées par les médias, visant à inciter les citoyens et les entreprises à modérer les "pics" de consommation, ainsi réduisant la pression sur le réseau Senelec. Les "pics" de consommation sont devenus des phénomènes récurrents d'une complexité croissante à gérer. Illustration de cette préoccupation, la nuit du 5 juillet dernier a marqué un record historique de la demande électrique au Sénégal, atteignant 1003 MW, même en l'absence de conditions météorologiques exceptionnellement chaudes. L'examen de la courbe des "pics" de consommation sur les 30 dernières années révèle une croissance moyenne de 5,6% par an.

La résolution de ces problématiques s'avère ardue, car, contrairement au monde académique, notre société expose les dirigeants à des problèmes mal posés, dépourvus de toutes les informations nécessaires. Cette distinction souligne la complexité des défis auxquels ils font face, par opposition aux problèmes univoques auxquels sont confrontés, par exemple, un polytechnicien dans un concours spécifique, où les solutions des équations posées sont clairement définies. 

Monsieur J. FOOS, mon éminent professeur à l’ENSAM et double jury officiel du prix Nobel de physique, ainsi que jury d'une fois du prix Nobel de chimie, m'a prodigué ce conseil : lorsqu'on se confronte à un problème mal posé, dépourvu de toutes les informations nécessaires pour concevoir une solution, l'approche des ordres de grandeur et de la règle de trois se révèle remarquablement efficace.

Ce principe, transposable à de nombreux contextes de la vie, indique que tout modèle sophistiqué doit concorder avec une règle de trois bien formulée, sinon le modèle est défaillant.

Cette sagesse, que je considère comme le premier conseil à adresser aux responsables politiques, recommande d'aborder systématiquement les problèmes de développement en utilisant le raisonnement par ordres de grandeur et la règle de trois, particulièrement pour les défis liés à l'accès à l'énergie. Car, avant d'être un enjeu économique ou un sujet de débat, l'énergie est avant tout une grandeur physique.

La question se pose donc sur la manière de garantir un approvisionnement énergétique adéquat et abordable pour plus de 18 millions de Sénégalais, en tenant compte de la croissance rapide de la population et d'une consommation de kilowattheures (kWh) par habitant en constante augmentation.

Projetant une estimation de près de 35 millions d'habitants d'ici 2050, avec une consommation électrique par habitant et par an variant entre 1 600 et 1 700 kWh, le défi s'annonce colossal. Cette perspective représenterait une consommation nationale de 59 TWh, soit 9,5 fois supérieure à celle de l'année précédente.

Ainsi, se profile une question pressante : comment l'État du Sénégal peut-il répondre à cette demande croissante en électricité, et sur quels leviers devrait-il s'appuyer pour faciliter l'accès à l'énergie dans les années à venir ? Pour aborder cette interrogation que le journaliste sénégalais Oumar (Weerbi) m'a soumise, j'explorerai successivement les axes de la capacité de production (comment augmenter la production), la gestion et l'entretien du réseau, puis la politique et la gestion des clients.

1) Augmentation de la capacité du parc de production
1-1) Les énergies renouvelables (EnR)
J'aborde de manière globale la problématique énergétique actuelle, marquée par un déficit considérable de plus de 2,5 térawattheures (TWh) d'énergie racheté par la Senelec, représentant un manque à gagner. La première étape pour remédier à environ 1 TWh de ce déficit consisterait à investir dans des infrastructures de production d'énergie propre, telles que des centrales solaires et éoliennes.

Cette initiative vise à accroître la production d'une électricité exempte de CO2, réduisant ainsi la dépendance envers les producteurs privés. L'installation de 500 MW de nouvelles capacités solaires et éoliennes, avec des exemples concrets à l’image de la centrale Ten Mérina 29,5 MW, pourrait générer environ 1 TWh par an, nécessitant une superficie d'environ 0,25 kilomètre carré pour un parc photovoltaïque et 450 éoliennes de 50 mètres de diamètre.

Bien que certains de mes lecteurs m'attribuent une utilisation intensive de calculs et de chiffres dans mes articles, l'avantage des données chiffrées réside dans leur véracité et leur vérifiabilité, garantissant une rigueur et une transparence incontestables.

Le Sénégal, bénéficiant d'une irradiation solaire exceptionnelle dépassant les 2000 kW par mètre carré par an, offre un potentiel solaire deux fois supérieur à des pays comme l'Allemagne. Une optimisation du mix énergétique de la Senelec en augmentant la part du solaire et de l'éolien, conjuguée à des améliorations du réseau de distribution, pourrait exploiter cette ressource, malgré leur caractère intermittent. Cependant, la nécessité de modérer cette part sur le mix énergétique se pose afin d'éviter les interruptions, en attendant des avancées significatives dans le stockage à grande échelle.

L'hydroélectricité, tirant parti du fleuve Sénégal avec un débit moyen de 640 m3/s et un rendement d'environ 80%, constitue un potentiel majeur pour le mix énergétique. Cette source pourrait mathématiquement produire jusqu'à environ 920 GWh par an, offrant un coût de production du kilowattheure particulièrement compétitif, représentant même deux fois moins cher que le coût du kWh généré actuellement par les centrales thermique de la Senelec.

1-2) Les centrales thermiques
En deuxième lieu, pour combler le reste du déficit (1,5 TWh), il serait pertinent d'augmenter la capacité de production de la Senelec en modernisant les centrales thermiques existantes et en
construisant de nouvelles centrales d'une combinaison de cycle Rankine et de Brayton, totalisant environ 400 MW, à l'instar du C4 Cap des Biches.

Cette approche bénéficierait de la stratégie "gas-to-power" gouvernementale, avec la découverte de ressources gazières en mer, où un gaz naturel local de la GTA pourrait être exploité dès 2024. Une initiative économiquement idéale consisterait à ériger une centrale commune d'environ 500 MW, alimentée par le gaz destiné aux deux marchés locaux du Sénégal et de la Mauritanie.

1-3) Le nucléaire
Évidemment, avec l'orientation vers la production d'électricité majoritairement issue d'énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon), la perspective d'une diminution du coût du kilowattheure (kWh) de l'électricité produite au Sénégal s'éloigne, au contraire. Parmi les diverses sources d'énergie contribuant significativement, aucune ne présente une complexité aussi marquée que l'énergie nucléaire aux yeux des décideurs politiques. Les ramifications économiques, technologiques et sociales de l'énergie nucléaire étendent considérablement l'influence des décisions bien au-delà des acteurs habituels du marché. On pourrait contempler l'énergie nucléaire comme une solution probante pour pallier la totalité des 2,5 térawattheures (TWh) de déficit de production racheté par la Senelec. Il serait opportun que le Sénégal, à l'instar de l'Afrique du Sud il y a 35 ans (seul pays possédant des réacteurs sur le continent), forge une nouvelle infrastructure de puissance. Récemment, des nations telles que le Maroc, le Nigéria, l'Égypte, le Ghana et le Kenya développent tous leurs projets électronucléaires avec des partenariats signés avec des entreprises chinoises, russes, françaises ou canadiennes.

À titre d’exemple concret, un réacteur de type SMR (réacteur modulaire de petite taille) de 350 MW pourrait être implanté sans difficulté dans les régions éloignées pour résoudre une portion de cette problématique, avec un coût d'investissement de seulement 950 millions d'euros (soit 622 milliards de FCFA). Ce model de réacteur modulable pourrait fournir une puissance adaptée à la demande locale, répondant ainsi aux besoins en électricité des zones isolées telles que la région de Kolda, Tambacounda, ou encore celle de Matam . L'intérêt des petits réacteurs modulaires va au-delà de la production d'électricité, englobant également la génération d'eau chaude, de vapeur et d'hydrogène propre (sans CO2). Ce dernier est considéré comme une source d'énergie prometteuse pour les piles à combustible futures destinées à alimenter nos véhicules à venir.

En envisageant un réacteur nucléaire de deuxième génération type REP 1300 ou 1450 (réacteur à eau pressurisée) près de Thiès, idéalement sur la zone côtière pour des raisons de proximité avec la capitale, et permettant l'accès à l'eau de mer pour le refroidissement, nous serions en mesure de fournir non seulement à ces deux régions mais également aux grandes étendues du pays, dotées d'un réseau bien maillé, une source d'énergie à faible émission de carbone. De surcroît, le coût de l'électricité serait réduit
de manière significative, soit 3,5 fois inférieur à celui actuellement en vigueur, et ce de manière ininterrompue. La raison en est des plus impressionnantes : la fission de 1 gramme d'uranium 235 (le combustible des centrales nucléaires) génère autant d'énergie que 1,6 tonne de pétrole ou 2,4 tonnes de charbon. Une opportunité supplémentaire se profile pour la vente d'une partie de cette énergie produite aux nations voisines de la sous-région, telles que le Mali, le Cap-Vert, la Gambie et la Mauritanie.

2) Entretien du réseau
La résolution des problématiques liées à l'entretien du réseau exige une approche tripartite, mettant en avant trois aspects. En premier lieu, l'établissement d'un Plan de Maintenance préventive et corrective s'impose comme une nécessité, englobant de manière rigoureuse les lignes de transmission, les transformateurs et les sous-stations. Toutefois, sa mise en œuvre exige un financement continu pour assurer son efficacité à long terme. Simultanément, la Formation du Personnel dédié à l'entretien et à la gestion du réseau apparaît comme une impérative. Son objectif est de garantir que l'équipe possède les compétences nécessaires pour maintenir des normes élevées en matière de maintenance et de gestion, contribuant ainsi à la durabilité et à la fiabilité du réseau. Par ailleurs, l'intégration de la Technologie de Surveillance, notamment la télésurveillance, joue un rôle pivot dans l'amélioration de l'efficacité de l'entretien du réseau. Ces systèmes avancés détectent rapidement les anomalies potentielles, permettant une intervention proactive avant les coupures. Un usage judicieux de la technologie contribue à accroître la fiabilité opérationnelle du réseau.Quant au maillage, j'ai entrepris des calculs minutieux pour dégager trois axes de développement qui se dessinent en vue d'électrifier l'intégralité des régions du pays, y compris les zones les plus reculées et les villages les plus vulnérables.

Les axes de développement pour électrifier toutes les zones du Sénégal

- En rouge : l’extension des réseaux centralisés vers les zones qui justifie des investissent lourds (zones urbaines et de production industrielles) ;
- En bleu , Des mini réseaux autonomes alimentés par des petites centrales ;
- En vert, des générateurs individuels pour les populations les plus isolées.

3) Campagne de sensibilisation et plateforme téléphonique clientèle

L'inéluctabilité de la pénurie d'électricité dans les décennies à venir est désormais incontestable pour les experts. Les ressources fossiles carbonées, représentant actuellement 70% des charges de la Senelec, connaîtront une diminution drastique. En effet, les combustibles fossiles économiquement viables, tels que le pétrole et le gaz, s'éteindront complètement, contraignant à une utilisation parcimonieuse du charbon pour respecter les principes du développement durable. Les alternatives envisageables, quelles qu'elles soient, ne pourront pas suffire à pallier cette décroissance, d'autant plus que la demande d'énergie au Sénégal, en pleine phase de développement, connaîtra une croissance soutenue.

Il devient impératif de prendre conscience de la nécessité vitale de réaliser des économies d'énergie, en particulier dans nos zones industrialisées. Il est frappant de constater combien de gestes simples dans notre vie quotidienne pourraient engendrer d'importantes économies : un gain de 25 watts par jour et par foyer sénégalais se traduit par l'économie d'une centrale thermique. En remplaçant simplement nos ampoules électriques classiques par des lampes basse consommation, le résultat est significatif. Cependant, des efforts substantiels restent à fournir. La responsabilité de ceux qui ont pour mission d'informer ou d'éduquer est considérable, constituant un défi contemporain majeur.

En guise de solution finale, je préconise que l'État, par l'intermédiaire de son ministère de l'Énergie, mette en place une plateforme téléphonique clientèle destinée à contacter la Senelec. Cette initiative, cruciale pour la gestion clientèle, constituerait un centre d'appels central non seulement pour traiter efficacement les pannes, mais aussi pour répondre aux mécontentements des clients. Elle viendrait en complément du dispatching de distribution en cours d'implémentation, contribuant à la détection rapide et à la gestion optimisée des pannes, dans le but d'améliorer considérablement la sensibilisation, le conseil et la satisfaction de la clientèle.

Mots de la fin
Pour instaurer un développement harmonieux, doter le Sénégal d'infrastructures florissantes, de systèmes de transport efficaces, de réseaux de communication performants et d'une industrie prospère, permettant ainsi à chaque citoyen, des zones rurales aux centres urbains, de jouir d'une éducation accessible et d'accéder demain à l'électricité, la nécessité d'une augmentation substantielle de la capacité énergétique s'impose de manière indiscutable. L'État (autorités actuelles et futures) doit opter résolument pour une politique de mix énergétique d'envergure considérable, qui deviendra le pilier incontournable de la politique économique et sociale du pays.

Parmi les scénarios envisageables tels que l'hydroélectricité, la thermique, le nucléaire, le photovoltaïque et l'éolien, la recherche de solutions structurelles doit être le leitmotiv, s'appuyant sur une identification précise des besoins énergétiques par région et zone, et tenant compte des impératifs visant à améliorer la qualité de vie de chaque Sénégalais sur une période minimale de 40 ans à partir de la mise en œuvre des solutions.

Bien que l'élaboration d'une politique énergétique parfaite soit une tâche ardue, cet article aspire à guider les actuels et futurs hommes politiques dans l'exercice de leurs responsabilités. Le souhait commun qui anime tous les citoyens est celui de l'édification d'un avenir énergétique économe et durable pour les 18 millions de compatriotes actuels, et même au-delà, pour les générations à venir au cours des des prochaines décennies. En cette quête, l'union des efforts et la vision à long terme deviennent des piliers fondamentaux pour bâtir un Sénégal énergétiquement prospère et pérenne.

Mouhamadou Rassoul DIOUF,

Ingénieur nucléaire – Doctorant en physique nucléaire et Ingénieur d’Exploitation au
centre nucléaire de production d’électricité d’EDF


9 Commentaires

  1. Auteur

    Patriote

    En Novembre, 2023 (12:57 PM)
    Bravo,

    Voilà ce qu'on attend d'un intellectuel dans son domaine.

     
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  2. Auteur

    Obier

    En Novembre, 2023 (13:00 PM)
    Le Sénégal a besoin de ces genres d'intellectuels et d'hommes réfléchis 

    Merci pour ta contribution tres energétique
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    Auteur

    En Novembre, 2023 (13:12 PM)
    FAUX ont est pas 18 millions mais 10 millions les autres sont des guinnens et et etrangers natularisès 
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    • Auteur

      Reply_

      En Novembre, 2023 (14:03 PM)
      Le gars parle de l'énergie pour tout le pays pas seulement pour les Sénégalais d'origines. Est-ce que ces guinéens et autres étrangers que tu cites ne vont pas consommer de l'électricité du pays s'ils vivent au Sénégal ?  
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    Auteur

    Alb

    En Novembre, 2023 (13:23 PM)
    Il est fou. Alors que tous les pays abandonnent le nucléaire pour les énergies renouvelables il serat d'accord pour nous foutre une centrale nucléaire sur la petite cote en plus dans une région très peuplée et touristique
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    Auteur

    Mf

    En Novembre, 2023 (13:40 PM)
    Bien rédigé cher frère..

    Le pays a besoin de têtes bien faites.

    Le message est très inportant.
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    Auteur

    Ndongo Faye

    En Novembre, 2023 (14:13 PM)
    Bravo mon ami c est ça qu on entend de vous que dieu vous bénisse 
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    Auteur

    En Novembre, 2023 (15:27 PM)
    je suis neutre ndakh je ne comprend rien de ce quil ecrit
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    Auteur

    En Novembre, 2023 (19:10 PM)
    Beaucoup de confusions (le recours aux IPO n'a rien à voir avec un déficit)et de portes ouvertes enfoncées. Il doit se rapprocher de Senelec pour savoir ce qui s'y passe avec de bons chiffres. 
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    Auteur

    Astou

    En Novembre, 2023 (10:58 AM)
    Machallah M. DIOUF très bien expliqué. Une tête bien faîte. Yallah nala thiatt sexlou Sénégal a besoin de toi 

     
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