DJIBRIL SEYDI, PERE DE MARIETOU POIGNARDEE A MORT«Je m'en remets à Dieu, mais... »

Djibri Seydi porte encore le deuil après la mort pour le moins cruelle et atroce de sa fille ainée, Mariétou Seydi poignardée à mort le 10 juin dernier par un groupe de jeunes revenant d'une séance de lutte traditionnelle au stade municipal de Sicap Mbao (voir édition du mardi 12 juin dernier). Le chef de famille soutient mettre le meurtre de son enfant sur le compte de la volonté divine, mais il indique avoir déposé une plainte contre x à la police. Le meurtre de Mariétou Seydi reste encore vivace dans la mémoire des membres de sa famille. 

Ces derniers crèchent au quartier Maakal Moukaram d'Alassane Moussa Dia de la banlieue dakaroise. Nous nous sommes rendu hier sur les lieux pour échanger avec les parents de la victime, notamment son papa, Djibril Seydi. Il est 19 heures passées lorsque nous arrivons dans le quartier. La maison des Seydi se trouve juste à proximité de l'autoroute à péage, précisément derrière un dépôt de bonbonnes de gaz butane. Là, tout le monde est au courant de la mort tragique de l'employée du resto «La Galette » de Dakar. Il suffit juste de claquer la langue sur l'affaire du crime du dimanche 10 juin pour se voir indiquer l'emplacement du domicile des Seydi. À notre entrée, on tombe sur une fille en train de puiser de l'eau. On se présente à lui et décline le motif de notre visite. Elle se hâte et informe le chef de famille nommé Djibril Seydi. Un vieil homme sort soudain d'une chambre et se présente à nous. «C'est lui le maître des céans », nous lance-t-on.

 Après les salamalecs d'usage, le vieillard nous introduit dans un salon décoré avec sobriété. Le poste de téléviseur diffuse un film européen. Entouré de sa famille, le vieux Seydi aborde la mort de sa fille aînée avec beaucoup de sérénité et de philosophie. D'emblée, il rend grâce au Bon Dieu et s'en remet à Lui. «On ne peut fuir son destin. C'est dur, mais c'est la volonté divine. Cependant j'ai déposé une plainte contre x à la police de Sicap Mbao», affirme le père la victime. Et de poursuivre : «C'était le dimanche 10 juin dernier. Elle (Ndlr : la fille) a quitté cette nuit la maison, comme d'habitude, aux environs de 20 heures pour se rendre au boulot. Elle veillait dans un restaurant dénommé "La Galette" sise à Dakar. Elle était accompagnée ce jour-là par une de ses frangines jusqu'à l'arrêt des taxis clandos situé à l'entrée de la Sicap. 

De là, elle a pris un véhicule pour rallier le croisement de la Nationale», déclare le vieillard. Quelque temps après, ajoutent-il, les membres de la famille, comme de coutume, appellent Mariétou au téléphone pour s'assurer que cette dernière était bien arrivée. Mais hélas, ils tombaient chaque fois sur la boîte vocale du cellulaire. Ils se font du sang de l'encre, mais décident d'attendre le lendemain pour tenter encore. Sans succès. Ils appellent alors les collègues de l'employée de resto, mais ces derniers leur indiquent n'avoir pas vu la demoiselle. «On a appris plus tard la découverte d'un sac dans la rue.

 On est parti à la police pour vérifier. On s'est rendu compte que ledit sac contient les effets personnels de ma fille. On nous a informés du meurtre de celle-ci. J'ignore les circonstances de la mort, Mais des gens racontent qu'elle a été agressée et poignardée à mort au niveau de la partie de son cœur. Quoi qu'il en soit; j'ai déposé une plainte. On laisse maintenant la police faire son travail. Car il semble que celle-ci est sur une bonne piste», renseigne le vieux Seydi. SOURCE :Walf Grand Place V. P. NDIAYE