La Russie condamne "avec la plus grande fermeté" l'attentat suicide à l'aéroport de Kaboul qui a fait 85 morts, a déclaré vendredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Parallèlement, la Chine a également “fermement condamné” les faits.
“Nous condamnons avec la plus grande fermeté ces attentats”, a indiqué M. Peskov. “Malheureusement, les prédictions pessimistes estimant que des groupes terroristes, avant tout l’EI, vont sûrement profiter du chaos en Afghanistan, se confirment”, a-t-il poursuivi. Selon M. Peskov, cet attentat “renforce les tensions” en Afghanistan tombé entre les mains des talibans le 15 août. “Le danger est grand pour tout le monde”, a souligné M. Peskov.
La Russie conciliante à l’égard des talibans
Les autorités russes ont adopté une attitude conciliante à l’égard des talibans, reconnaissant leur victoire tout en les appelant à un “dialogue national” pour former un gouvernement représentatif. La Russie s’inquiète cependant pour la sécurité des ex-républiques soviétiques d’Asie centrale, frontalières de l’Afghanistan. Moscou craint en particulier un afflux de réfugiés à même de déstabiliser la région, l’arrivée parmi eux de combattants jihadistes et une résurgence du trafic d’opium et d’héroïne.
La Chine “condamne fermement” l’attentat
La Chine, voisine de l’Afghanistan, a également “fermement condamné” l’attentat. “La Chine est choquée par ces explosions et les condamne fermement”, a indiqué devant la presse un porte-parole de la diplomatie chinoise, Zhao Lijian. Cet attentat “montre que la situation sécuritaire en Afghanistan demeure complexe et grave”, a-t-il relevé, appelant “les parties concernées à prendre des mesures (...) pour garantir la sécurité du peuple afghan et des citoyens étrangers”.
76 kilomètres de frontière avec l’Afghanistan
La Chine, qui a rapatrié d’Afghanistan 210 de ses ressortissants le mois dernier, avait déjà appelé mi-août les talibans à assurer la sécurité de ceux restés sur place. Le pays asiatique partage 76 km de frontière à très haute altitude avec l’Afghanistan. La Chine est l’un des rares pays à maintenir son ambassade à Kaboul ouverte en dépit des risques en termes de sécurité.
La région du Xinjiang et sa minorité ouïghoure
L’instabilité chez son voisin afghan constitue pour elle une menace pour la sécurité de sa région frontalière du Xinjiang (nord-ouest). Ce territoire a longtemps été frappé par des attentats attribués à des séparatistes ou des islamistes de l’ethnie musulmane ouïghoure et Pékin y impose depuis quelques années une surveillance policière draconienne. Les autorités chinoises craignent notamment que des combattants ouïghours trouvent refuge en Afghanistan voisin -- encore plus sous un régime taliban.
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