La presse est largement revenue sur la nomination de Monsieur Babacar Toué comme président du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra). L’homme qu’il faut à la place qu’il faut peut résumer tous les commentaires. « La presse devra disposer de l’autonomie suffisante pour opérer des choix professionnels, en accord avec l’éthique et la déontologie et en dehors de toute connivence », c’est lui qui l’avait dit lors de l’anniversaire des 20 ans du groupe Walf devant le président Wade. Babacar Touré est dans la place.
Il avait l’honneur de lire ce jour là un discours sur proposition de Sidy Lamine Niasse sur le groupe de presse qui fêtait ses 20 ans mais sur l’évolution de la presse sénégalaise de façon générale. M. Touré avait beaucoup insisté sur les questions de liberté. « La liberté de la presse est une valeur d’une grande importance pour les journalistes. Ils l’associent étroitement à la liberté d’expression du citoyen dont elle ne fait que découler. C’est justement la liberté d’expression qui serait le mythe fondateur du journalisme ».
Seulement « c’est au nom de cette valeur sacralisée que les journalistes refusent parfois d’admettre la moindre condamnation de certaines pratiques professionnelles, prenant justement trop de libertés avec les règles éthiques et déontologiques de cette profession. Cette approche corporatiste, tendant à caporaliser le droit fondamental du citoyen à la libre expression et à l’information, est à l’origine de certains malentendus. En effet, quand la presse met en cause, de manière injustifiée la dignité et la respectabilité de citoyens, elle se doit de réparer les blessures morales résultant de cette mise en cause. Cette protection du citoyen est légitime dans nos sociétés démocratiques. D’autre part, ce qui a été conçu pour protéger les honnêtes citoyens a parfois été détourné pour ériger un mur de silence autour d’agissements et de comportements sujets à caution ». Aujourd’hui à la tête du Cnra avec des confrères qui acceptent mieux le tribunal des pairs, les droits des citoyens seront mieux protégés et le professionnalisme mieux exprimé.
Macky Sall a aussi choisi quelqu’un qui pourra lui dire ce que l’Etat doit faire dans ses relations avec la presse. « Il ne fait aucun doute que l’Etat et la Presse gagneraient à la mise en œuvre de règles du jeu claires et transparentes, faites d’équité et de respect mutuel, chaque partie restant dans son rôle, en ayant pour unique souci l’intérêt général ».
5 Commentaires
Xeme
En Septembre, 2012 (13:02 PM)À New York, lors d’un banquet, le 25 septembre 1880, le célèbre journaliste John Swinton s’énerve quand on propose de boire un toast à la liberté de la presse :
« Quelle folie que de porter un toast à la Presse indépendante !
Chacun ici présent sait que la presse indépendante n’existe pas. Vous le savez et je le sais. Il n’y en a pas un parmi vous qui oserait publier ses vraies opinions. S’il le faisait, vous savez d’avance qu’elles ne seraient jamais imprimées.
Je suis payé pour garder mes vraies opinions en dehors du journal pour lequel je travail. D’autres parmi vous sont payé pour un travail similaire. Si j’autorisais la publication d’une bonne opinion dans un simple numéro de mon journal, je perdrais mon emploi en moins de 24 heures. Un homme suffisamment fou pour publier la bonne opinion serait bientôt à la rue en train de rechercher un nouvel emploi.
La fonction d’un journaliste est de détruire la vérité, de mentir radicalement, de pervertir le faits, d’avilir, de ramper aux pieds de Mammon et de se vendre lui-même, de vendre son pays et sa race pour son pain quotidien ou ce qui revient au même, son salaire.
Vous savez cela et je le sais. Quelle folie donc que de porter un toast à la presse indépendante. Nous sommes les outils et les vassaux d’hommes riches qui commandent derrière la scène. Nous sommes leurs marionnettes. Ils tirent sur les ficelles et nous dansons. Notre temps, nos talents, nos possibilités et nos vies sont la propriété de ces hommes. Nous sommes des PROSTITUÉS INTELLECTUELS. »
(Cité dans : Labor’s Untold Story, de Richard O. Boyer and Herbert M. Morais, NY, 1955/1979.)
Ibou
En Septembre, 2012 (21:34 PM)Moussa Thiath Guéye Echo
En Septembre, 2012 (23:31 PM)Un hommage auquel nous nous associons confraternellement - si par extraordinaire il nous tolère comme un des siens - sans pour autant le considérer comme le messie pour l'avènement d'un secteur parfait . Au motif que sans l'avoir jamais directement pratiqué mais souvent à quelques encablures de sa pratique (excusez de la répétition ) du métier : depuis l'enceinte du Soleil , de l'immeuble Fadh ex siège du groupe Sud et des ICS ,dans la périphérie de feu Bougnicourt, de la cnes ,avec les échos nous venant de la tendance à lui prêtée d'être un des habitués des allées du pouvoir politique, il passe pour un homme agréable mais qui se comporte toujours comme protecteur et défenseur des siens même dans le tort . Là est la pertinence de l'invite de Diatou Cissé Badance du sympics lui recommandant à quitter la présidence du groupe de presse auquel il s'identifie et où le couple Kadim Samb -ndéye Mboup par exemple lui a consacré en passant une émission très " professionnelle."
Bref une fois encore nos félicitations à cet homme du sine ou du saloum , la même chose pour le rufisquois que je suis et c'est un souhait que le groupe du mollah certes trop embarrassant dans sa démarche solitaire - il est de plus en plus mis en minorité sur son propre plateau dans sa croisade contre le régime Macky- n'en soit pas une victime déjà ciblée avec comme bras armé un professionnel formé à la bonne école.
Echo du Consommateur
Benewaye5
En Septembre, 2012 (15:57 PM)On l'a jamais entendu avec les injustices des Wade!
Au diable!
Ras
En Septembre, 2012 (20:24 PM)Participer à la Discussion