Interview - Habib Faye

Bonjour Mr Faye et bienvenu dans le Magazine du Boytown…

 

Bonjour

Mr Habib Faye, si vous deviez vous présenter à nos lecteurs que leur diriez-vous ?

 

Je m’appelle Habib Faye Bassiste-chanteur, auteur-compositeur, réalisateur

 

Vous jouez combien de types d’instruments?

 

La basse, la guitare, la batterie et le piano

 

Pouvez-vous nous dire ce qui vous a amené à la musique et nous parler de vos débuts de musicien?

 

Je suis issu d’une famille de musiciens, dont un père professeur de lettres qui jouait à la maison à ses heures perdues. Faisant partie des plus jeunes de la famille, j’ai alors pris le virus de la musique chez mes aines. Je me suis donc familiarisé très tôt, dès l’âge de 6 ans, avec cet instrument qui est la guitare. C’est dans cet environnement familial où il y avait des instruments de musique où j’ai appris à apprécier et jouer la musique.

 

La majorité  des Sénégalais vous ont connu à travers le Super Étoile, qu’en est-il de vos relations avec le groupe?

 

Mes relations avec le Super Étoile sont au beau fixe. Mais c’est comme vous le constatez c’est un groupe qui est en stand-by du fait que son leader Youssou Ndour est devenu ministre de la République.

 

Comment se déroule alors la nouvelle carrière dans laquelle vous vous êtes lancée?

 

Ça se passe très bien Alhamdoulilah. L’album H 2 O est dans les bacs en France et un peu partout dans le monde depuis le mois de mars 2012, au Portugal au mois de juillet 2012, au Sénégal au mois de juin 2012. Les sorties officielles dans les autres pays se poursuivent. La sortie officielle de H 2 O au Brésil, et en Amérique du Sud et en Amérique du Nord sera suivie de tournées dans ces pays et va s’effectuer avant fin du premier trimestre 2013. Comme vous le savez aussi, je travaille avec une maison de productions ODARAS PRODUCTIONS SARL basée à Montreux en Suisse qui a produit l’album, s’occupe également de mon management et de vendre mes concerts à travers le monde.

 

Comment votre entourage a accueilli votre départ du Super Étoile?

 

Je n’ai jamais dit avoir quitté le Super Étoile. Ce groupe est d’abord pour moi un patrimoine national et surtout un édifice à laquelle j’ai beaucoup contribué. Même lorsque Youssou ndour était en activité, Il m’est souvent arrivé de m’absenter pour aller m’occuper de ma carrière solo ou bien même d’aller honorer d’autres engagements professionnels. Du fait aujourd’hui que la rentrée en politique de Youssou Ndour coïncide avec le moment où je lance ma carrière solo, cela peut faire penser à un départ.

 

Selon vous quels sont les principaux problèmes que rencontrent les artistes sénégalais?

 

Je pense que les artistes rencontrent de la plupart du temps des difficultés de concept musical. Et c’est le nerf de la guerre. C’est d’abord trouver un concept qui peut voyager, mais aussi avec les couleurs locales.

 

Mais en général dans un premier temps les artistes cherchent d’abord des concepts pour plaire aux Sénégalais, ce qui ne branche souvent pas les non-Sénégalais. Et au Sénégal nous avons des rythmiques tellement complexes que pour sortir cette musique sénégalaise de nos frontières il faudrait la simplifier, l’épurer pour un meilleur résultat.

 

 Sachant que votre style musical n’est pas 100/100 mbalakh, ne pensez-vous pas que cela pourrait être un blocage au niveau du Sénégal?

 

Non même pas. Le public sénégalais a toujours été ouvert aux autres sonorités, a d’autres types de musique. Je ne me fais pas de soucis pour cela.

 

Au-delà  de la musique, quel est votre opinion sur l’évolution, politique économique et sociale du pays?

 

C’est vrai que je ne parle pas de politique en général. Mais on peut se rendre compte aujourd’hui que nos politiques parlent plus qu’ils ne réalisent. Il y a une forte demande sociale, les prix de denrée de première nécessité ne cessent de grimper, l’accès aux services de santé est hyper difficile pour le citoyen lambda. Il y a vraiment des problèmes récurrents auxquels nos dirigeants devraient se pencher au lieu d’essayer d’endormir le peuple.

 

Comment voyez-vous la situation actuelle du Sénégal? Y a-t-il un changement selon vous?

 

Je n’ai pas encore constaté de changement majeur. Je vois toujours les gens de plus en plus fatigués. Il y a beaucoup de familles qui ne font qu’un seul repas par jour, cela devient de plus en plus dur. En mars 2012 le peuple a bouté le pouvoir en place tout en espérant des lendemains meilleurs avec les nouveaux dirigeants. Il est temps qu’ils prennent leur responsabilité ne serait-ce pour l’espoir placé en eux.

 

Sachant que l’État ne peut pas tout faire, que proposez-vous pour amélioration de la vie des Sénégalais?

 

C’est vrai que l’état ne peut pas tout faire. Mais l’état aussi doit mettre des mécanismes pouvant aider les gens à s’aider eux mêmes. C’est-à-dire avoir une volonté politique visant à améliorer tous les secteurs d’activités, à savoir le commerce, l’agriculture, l’artisanat, de culture et plein d’autres. En essayant même de subventionner ou à la limite même de baisser les taxes sur les produits.

Selon vous, qu’est-ce qu’un Boytown?

 

Un NANDITE

 

Que pensez-vous du nouveau projet de notre label Propagand’Arts qui envisage de lancer la première boutique digitale de musique 100/100 africain ? Cela vous aiderait –il si vous aviez votre propre I tunes?

 

Mais c’est tout simplement génial ça. Cela contribuera à  la présence de l’Afrique sur la toile. Les Africains ont un faible taux de représentativité du point de vue du contenu sur internet. Alors que nous avons plus de choses à dire et à partager. Donc ce projet de boutique en ligne rentre bien dans le cadre d’amélioration de la visibilité des produits africains. Bravo

 

Quels sont les projets à court et moyen termes d’Habib Faye L’artiste?

 

La promotion de l’album H 2 0 dans le monde.

 

Votre citation préférée?

 

« Ce qui nous empêche de voir Dieu, c’est que notre esprit est compliqué, et que Dieu est simple ». Malcom de Chazal

 

Votre dernier mot?

 

Je souhaite à toutes et à tous, une bonne et heureuse année 2013 et que vive le Sénégal. DEWENATI.

 

Par Anne Absa

 

Le Magazine du Boytown – www.boytownmag.com