Le patron de Jean Lefèbvre n’en a pas encore fini avec les chantiers de Thiès. Alors que des accusés de la trempe de Idrissa Seck, de Salif Bâ et autres bénéficient d’un non-lieu, le ministre public vient de requérir contre lui une peine de prison de 5 ans. Le procès marathon qui a eu lieu ce week-end a été celui des déballages où l’entrepreneur a travaillé à démontrer la cabale montée contre sa personne et son personnel à travers son entreprise qui emploie quelque 3 mille personnes. Alors que le peuple attend paisiblement le verdict prévu dans les prochains jours, un fait inédit en démocratie se produit.
Ce lundi, le ministre de la justice himself fait une déclaration (voir Le Matin N°4239 d’hier), qui sous-entend clairement que l’entrepreneur poursuivi ment pour se défendre. Une déclaration de nature à influencer la justice, elle qui a besoin de sérénité pour travailler. Une déclaration qui, du reste, traduit également la ferme volonté des pouvoirs publics à « couler » Bara Tall et Jean Lefèbvre-Sénégal.
La Chancellerie a trahi une intention nourrie par l’Etat et exprimée par le Procureur durant les trois jours de procès et surtout dans son réquisitoire. Au demeurant, il nous a semblé, dès lors, que tous les indices étaient là pour une entreprise de liquidation d’un homme d’affaires qui, pendant des décennies,
a travaillé à monter une entreprise digne de ce nom en offrant des emplois aux citoyens et en participant au développement de son pays. D’où l’importance de cette question qui nous taraude l’esprit : Qui a intérêt à « couler » Bara Tall ? Une question d’autant plus intéressante que nous n’avons nullement ressenti la
détermination ni de la Confédération nationale des Employeurs du Sénégal (Cnes), ni du Cadre d’Action de la Société civile (Casc), ni des hommes politiques de la trempe de Idrissa Seck faisant montre, comme au début des déboires, d’une détermination à servir de bouclier à M. Tall. Tout le monde semble hypnotisé. C’est le silence radio.
Ce qui a encouragé le ministre de la Justice à faire une sortie inhabituelle et inacceptable en démocratie sur un procès en cours, surtout que réquisitoires et plaidoiries sont prononcés. Le ministre n’a fait en réalité que prolonger le réquisitoire du Procureur alors qu’il n’avait pas la parole, c’est à la défense d’avoir, en dernier, la parole. C’est cela le « vice de procédure ».
Pour autant, les juges vont-ils se laisser influencer ? Bara Tall est-il seul contre tous ? Pourquoi lui en veut-on tant ? Et tous ces travailleurs qui risquent le chômage ? Autant de questions et bien d’autres qui méritent éclaircissements.
Certes, nous sommes conscients du fait que force doit rester à la loi. Mais, la justice ne saurait être un terreau de règlement de compte politique dans une République qui se respecte. On l’a vu avec « le protocole de minuit », les arrestations à l’aveuglette des proches de Idy dont son garde du corps, à un certain moment donné.
A ce moment-là, il fallait abattre le maire de Thiès. Aujourd’hui, c’est Bara Tall. Pourquoi l’homme dérange tant ? Cette question à laquelle nous ne saurions répondre présentement, nous la soumettons à la conscience de tous et de chacun.
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