La fête de Tabaski ôte le sommeil aux hommes polygames. Leurs épouses rivalisent de tout. Chacune veillant à ne point se faire ravir la vedette par l'autre.
Le mouton, les condiments, les habits de la femme, sa coiffure, ses chaussures, ses parures, les besoins des enfants. Ces dépenses à l'infini font de la Tabaski une fête particulièrement dure pour la bourse des pères de famille. Une épreuve beaucoup plus dure pour les polygames. Avec les fortes rivalités entre coépouses, ils sont confrontés à une terrible équation pour satisfaire leurs différents besoins. En cette approche de fête, chacune impose des dépenses pour être la plus belle et la mieux servie. Souvent, elles exigent des boubous de même qualité, de nouveaux meubles voire des moutons identiques. Des rivalités qui les poussent à imposer des dépenses à leurs maris.
Devant un kiosque à pain à la Médina, Sokhna Guèye, deuxième épouse de son mari, tient très au sérieux la Tabaski. C'est pourquoi elle impose de nombreuses dépenses. «Je lui dis d'acheter des nouveaux meubles, de repeindre la cour de la maison, sans compter mon boubou ‘Gagnila’ et ceux des enfants», dit elle. Parce que poursuit-elle: «il m'a trouvé dans de bonnes conditions, quand il m'épousait. Donc je ne dois manquer de rien. Je suis jeune, il doit bien s'occuper de moi».
À la question de savoir si sa coépouse en demandait autant, son époux aurait les moyens de leur satisfaire, elle explique: «je ne m'occupe pas de ça. Je sais que c'est une fois par an, il doit faire des efforts». Appuyant, ses propos, sa voisine Madame Thiam qui est troisième, lance : «on ne doit pas avoir pitié des hommes parce que quand ils ont les moyens, ils ne font qu'épouser de nouvelles femmes. Pour la Tabaski, j'impose des choses, car je ne veux pas que mes coépouses soient plus belles que moi le jour de la fête. Quand mon mari achète un mouton, j'insiste pour voir ceux de mes coépouses pour me rassurer. J'en fais de même pour les habits».
Faire tout pour être plus belle que ces coépouses, c'est aussi la préoccupation de Mame Coumba Fall croisée devant un étal de légumes. «Je suis la première, mon mari a trois femmes. Les coépouses me retrouvent chez moi le jour de la fête, donc je dois tout faire pour qu'elles ne soient pas plus rayonnantes. Aussi ma maison doit être belle, c'est pourquoi j'impose à mon mari de changer les meubles et de peindre».
Contrairement aux autres, Aïssata Ndiaye trouve que «les femmes doivent être compréhensibles. Les temps sont durs, moi en tout cas, je m'en tiens à ce que me donne mon mari. Je ne m'occupe pas de ce que les autres ont. L'essentiel est que les enfants aient de nouveaux habits».
… un casse-tête interminable pour polygames
Pour satisfaire leurs épouses, les polygames ont recours à divers moyens. Nombreux sont ceux qui contractent des dettes, font des emprunts au niveau des banques ou épargnent pour faire face à l'événement.
Un tour dans le quartier de Médina a permis d'échanger avec des hommes sur la question. Les moutons attachés devant certaines maisons, montrent que la Tabaski se prépare pleinement dans cette partie de Dakar. Le coût élevé de ces bêtes du sacrifice est le sujet de débat d'un groupe de pères de famille, assis à l'ombre d'un arbre. Parmi eux, Birame Ndiaye, époux de trois femmes donne sa recette pour assurer les dépenses de la fête. «Chaque année, je prépare la fête financièrement. Comme j'ai trois femmes, cinq mois avant je commence à épargner de l'argent. De ce fait quand la Tabaski arrive, j'achète à toutes mes femmes un mouton, je paie aussi des boubous à mes enfants. Je pense que quand on a une grande famille on doit être prévoyant».
Une stratégie différente de celle de Modou Faye qui estime que «quand on a des femmes, on doit les honorer. C'est pourquoi quand je n'ai pas d'argent, j'emprunte pour leur faire plaisir surtout la deuxième. Elle est la plus jeune. C'était normal que je gâte plus cette dernière parce que c'était sa première Tabaski». Se disant très généreux envers ses femmes, il ajoute : «C'est une seule fois l'année et je tiens à faire plaisir à toutes mes femmes, le jour de la fête». Mais précise-t-il des difficultés ne manquent pas en pareille période. «L'année dernière j'ai eu un problème avec la première parce qu'elle voulait que je lui achète une moquette et des pots de fleurs pour décorer le salon. Quand je m'y suis opposé, elle a dit que je le lui ai refusé pour donner cela à sa coépouse» narre-t-il.
Abondant dans le même sens Ngor Sagne dit : «C'est juste deux ans que j'ai épousé une deuxième femme. À chaque veille de fête, chacune fait sa liste des affaires qu'elle veut en plus du mouton. Parce qu'elles disent que si j'ai les moyens de prendre une nouvelle femme, je dois avoir beaucoup d'argent. Actuellement, je compte leur acheter chacune un mouton avec une avance de Tabaski. Pour ce qui est du reste, je vais emprunter pour éviter des disputes dans la maison».
À quelques jets de pierre de lui, Mamour se dit être préoccupé par ses trois femmes. «Ma troisième m'a imposé de lui repeindre sa chambre et d'y mettre de nouveaux meubles. Si je le faisais pour elle, je serais obligé de faire la même chose pour les autres».
Contrairement aux autres, Atou Lô pense que «si on a une bonne organisation dans son ménage on peut s'en sortir». Avec ses deux épouses, il dit bien gérer sa famille de telle sorte qu'aucune d'elles ne lui impose de dépenses qu'il ne peut pas assurer.
Dans le même sens, El hadji Matar Seck indique qu’il ne dépense pas plus que ses moyens. «Je me débrouille pour avoir un mouton et des habits pour mes enfants. Mes deux femmes se contentent de ce je leur donne. Je donne à toutes les deux les mêmes choses. Je suis contre ceux qui s'endettent pour juste un jour. Dieu ne nous demande pas cela».
Quand les coépouses étaient, jadis, comme des jumelles
La tendance a changé au fil du temps et les personnes âgées sont nostalgiques de la vieille époque où toutes ces rivalités n'existaient pas. Trouvé en train de fumer sa pipe, le vieux Fall se prend à rêvasser : «en notre temps, les moutons coûtaient entre 7 500 et 20 000 francs et toutes les femmes se retrouvaient dans une même concession. Elles portaient les mêmes boubous et se partageaient de manière équitable le mouton». Mieux, «avec nos avances de Tabaski, on assurait toutes les dépenses», dit-il hochant la tête en évoquant les multiples difficultés de nos jours.
Entourée de ses petits-fils, Mame Aïda qui prend de l'air sur sa chaise pliante se souvient : «On n'osait même pas demander de l'argent à nos maris. Moi à chaque Tabaski, j'allais au village de mon mari avec mes coépouses. On faisait les mêmes tresses toutes les trois et on portait les mêmes boubous faits avec les mêmes tissus». Mais constate-t-elle pour le regretter, «les temps ont changé et les jeunes sont devenus matérialistes». C'est ce qui, selon elle, complique la vie aux polygames, alors qu'il est possible d'avoir plusieurs femmes sans vivre ce calvaire.
Awa DABO (Stagiaire)
25 Commentaires
You
En Novembre, 2011 (18:37 PM)Door
En Novembre, 2011 (18:44 PM)Abbaass
En Novembre, 2011 (18:50 PM)Salambaye
En Novembre, 2011 (18:56 PM)Clefducoeur
En Novembre, 2011 (19:02 PM)Buju Banton
En Novembre, 2011 (19:32 PM)Deug
En Novembre, 2011 (19:46 PM)Rissa
En Novembre, 2011 (20:31 PM)faites leur en baver le jour de la tabaski, puisqu'ils en profitent le 364 jours de l'année!!!
Folkolore
En Octobre, 2022 (08:32 AM)Amy
En Octobre, 2022 (10:50 AM)Jason
En Novembre, 2011 (20:35 PM)Alakhira
En Novembre, 2011 (20:56 PM)Fam
En Novembre, 2011 (21:27 PM)Faux Dialogue
En Novembre, 2011 (03:14 AM)aux musulmans ne fete plus le 24 DECEMBRE cela appartient aux catholics amlen foula
aux musulmans ne fete plus le 24 DECEMBRE cela appartient aux catholics amlen foula
Mr Dukon..
En Novembre, 2011 (03:22 AM)Pmm
En Novembre, 2011 (07:02 AM)CE "MUSULMAN PRATIQUANT" DEFEND SON DROIT DE PARLER, D'ENVOYER DES MSG ET MEME D'ALLER VOIR LA FEMME D'AUTRUI EN L'ABSENCE DE SON MARI..... JE VOUS LAISSE JUGER EN ATTENDANT D'Y REVENIR AVEC FORCES DETAILS!
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UN BRISEUR DE COUPLE NOMMEE MONSIEUR MBAYE QUI TRAVAILLE AU TRIBUNAL DE DAKAR
CE "MUSULMAN PRATIQUANT" DEFEND SON DROIT DE PARLER, D'ENVOYER DES MSG ET MEME D'ALLER VOIR LA FEMME D'AUTRUI EN L'ABSENCE DE SON MARI..... JE VOUS LAISSE JUGER EN ATTENDANT D'Y REVENIR AVEC FORCES DETAILS!
Janus
En Novembre, 2011 (07:16 AM)Mon épouse n'a pas voulu de boubou pour la tabaski, elle préfère acheter quelque chose de beaucoup plus utile. Pas de mouton non plus, car pour 3 ce serait trop, donc un bon morceau fera très bien l'affaire.
Quand à la bigamie, c'est mon épouse qui insiste pour que je prenne une deuxième épouse. Ce que je ne ferai certainement pas car je suis persuadé que je ne trouverai jamais une femme, une épouse modèle comme elle, consciente des vrais valeurs et des nécessités prioritaires. En prenant une 2ème épouse ce serait introduire le loup dans la bergerie et la fin de notre bonheur sans tache.
Xxl
En Novembre, 2011 (08:58 AM)Changer les meubles et repeindre la maison, pourquoi ? L'islam n'autorise pas l'endettements pour faire face à la tabaski. Malheureusement nous vivons dans un monde de m'as tu vu ? TEYLOULENE !
Prof
En Novembre, 2011 (09:08 AM)Fdi972
En Novembre, 2011 (09:46 AM)@ prof et à d'autres...
1°) c'est signé : "Awa DABO (Stagiaire)"
2°) Vous ne regardez, comme souvent, qu'aux futilités mais n'accorder même pas un regard au sujet traité.
Je m'en fout de la photo choisi (purée, vous connaissez bien tous les feuilletons qui pasent à la télé, vous n'avez que ça à faire?) c'est le sujet qui démontre le niveau de pensée et la vanité des femmes et des hommes sénégalais.
Des comportements qui n'ont rien à voir avec l'islam que vous revendiquez à grands cris et qui ne sonrt pas à la gloire d'Allah.
Miimaa
En Novembre, 2011 (10:38 AM)à Janus
En Novembre, 2011 (11:03 AM)@nobate
En Novembre, 2011 (11:32 AM)Niarel c'est pour les impuissants!!!!! ils ont besoin de se prouver quelque chose!
Un homme qui aime vraiment sa femme dou wout niarel!!!!
Il y a trop de femmes faibles au Sénégal!
kouniou si takal niarel demande le divorce parce que niarel bobou c'est illégale!
Bonjour les MST!!!!!!!!!!
FEmmes soyez indépendantes et respectez vous!!!!
Ayonbenté
En Novembre, 2011 (13:08 PM)Yakar
En Novembre, 2011 (13:18 PM)Emancipée
En Novembre, 2011 (18:34 PM)ils se prennent plusieurs femmes en faisant fi du chagrin infligé à leur première épouse qui leur a tout apporté ou presque. Ils ne se demandent plus : diguéene bi dina maa djik ou pas...". C'est ce qui perd beaucoup d'hommes.
Ces histoires de co-épouses est la raison pour laquelle j'ai toujours fui les hommes sénégalais. Quoi de mieux
que de se limiter à la femme de sa vie, la mère de ses enfants, sa partenaire pour le meilleur et pour le pire ???
Polygamie = famille éclatée, enfants malheureux, rivalités, jalousie, bagarres et j'en passe. Les hommes ne pensent qu'à leur propre égo, à leur propre plaisir. Comment voulez-vous que nos jeunes génération puissent avoir de vrais repères puisque leur premier vrai repère (une famille de composition normale) est faussé ?
Ma soeur, une femme formidable, honnête, pieuse, charismatique et intègre a cru faire un mariage d'amour mais sa vie a basculé et son coeur brisé en mille morceaux depuis le jour où son mari a épousé une deuxième femme. Tout ce en quoi elle croyait a volé en éclat et aujourd'hui il n y a plus que rancoeur et détresse....
Chinoise
En Novembre, 2011 (00:32 AM)Participer à la Discussion