À mesure que l’informatique quantique passe du laboratoire à l’industrie, une menace se précise pour la cybersécurité mondiale. Les algorithmes de chiffrement classiques, utilisés dans les télécommunications, les transactions bancaires ou les bases de données étatiques, pourraient être brisés en quelques secondes. Ce bouleversement n’est plus théorique, il est anticipé activement par les grandes puissances qui investissent massivement dans les solutions dites post-quantique.
Mais en Afrique de l’Ouest, l’alerte reste sourde. La plupart des États membres de la CEDEAO n’ont ni stratégie nationale de cybersécurité adaptée aux enjeux quantiques, ni programme de veille technologique, ni infrastructures de recherche à la hauteur. Le décalage devient critique dans un monde où l’avance se mesure en brevets, en capacités de calcul et en formation spécialisée.
Or ce retard n’est pas sans conséquence. Sans anticipation, les systèmes bancaires, les bases de données administratives ou encore les réseaux énergétiques pourraient devenir vulnérables du jour au lendemain. La souveraineté numérique se joue aussi ici, dans la capacité à sécuriser ses communications et à contrôler ses données dans un univers technologique en pleine mutation.
Face à ce vide stratégique, une question s’impose de plus en plus nettement pour les pays ouest-africains : qui protège nos infrastructures dans un monde où le cryptage actuel ne protège plus rien ?
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