Localité mythique et d’une importance capitale dans l’histoire du mouridisme, Mbacké Barry se meurt. Ce village, situé aux confins de la région naturelle du Djolof, manque de tout. Cet endroit souffre de son manque d’infrastructures sociales de base. Dans cette bourgade, il n’y a ni poste de santé encore moins de château d’eau. Pour se soigner, les populations sont obligées de se rendre à Dahra, localité distante de 11 kilomètres. Les femmes en état de grossesse font leur consultation prénatale à Dahra parce qu’ici, il n’y a pas de sage-femme encore moins de matrone.
L’eau est une denrée très précieuse dans cette partie du Djolof où «les pertes sont très souvent notées. Nous sommes branchés à partir du château d’eau de Thiamène», renseigne Cheikh Ndiaye Mbacké Barry, ingénieur en génie civil, ressortissant du village et membre du collectif pour sa reconstitution. Il n’y a pas que l’accès aux soins de santé primaires et à une eau de qualité qui fait défaut dans cette partie du Djolof, région par excellence pastorale, où l’éducation des enfants est un véritable casse-tête.
Des localités laissées à elles mêmes
Il n’y a qu’une seule école élémentaire franco-arabe. Pour le cycle moyen, les élèves vont à Dahra. Et dire que c’est ce village que Serigne Touba a quitté le 10 août 1895 pour aller en exil forcé au Gabon.
A quelques encablures de Mbacké Barry se trouve Mbacké Djolof où repose pour l’éternité Mame Marame Mbacké, cordon ombilical de Serigne Touba et de El hadji Malick Sy Maodo. Un village que l’imam ratib souhaiterait voir sortir des ténèbres. Entre autres doléances, l’imam ratib poursuit : «Nous voulons que le cimetière soit clôturé.» Ces deux villages laissés à eux-mêmes aussi bien par les pouvoirs publics que par la communauté mouride ont été les premières étapes de la caravane «sur les traces de Serigne Touba» initiée par le comité d’organisation du magal de Touba.
Cette caravane dont le coup d’envoi a été donné par Cheikh Bassirou Mbacké Abdou Khadre vise «à vulgariser et faire connaître davantage les étapes qui ont jalonné le parcours et la vie de Cheikh Ahmadou Bamba». Revenant sur le choix de Darou Khoudoss pour abriter le coup d’envoi, Cheikh Bassirou Mbacké Abdou Khadre dira : «C’est dans ce lieu mythique et oh combien chargé d’histoires que Serigne Touba a reçu la consécration divine. C’est dans ce lieu que le Prophète lui a demandé de s’exiler pour mieux propager l’Islam et atteindre son apogée et les félicités dans ce monde ci-bas. C’est ici, que Serigne Touba a reçu la mission divine. Darou Khoudoss est un lieu chargé d’histoires pour la communauté mouride. C’est ici que le mouridisme et le magal de Touba ont débuté et pris leur envol. Darou Khoudoss est un haut lieu de spiritualité où de grands faits historiques ont été observés, singulièrement à la mosquée où le Prophète (Psl) lui apparut. C’est la raison pour laquelle, le khalife général des mourides a invité tous les fidèles à mettre tout en œuvre pour la réussite de cette mission. C’est le début de l’exil. Cette étape doit être mieux connue et vulgarisée afin que tous les disciples connaissent mieux l’itinéraire emprunté par Serigne Touba».
Fidèle à sa mission d’innovations, le comité d’organisation du magal à travers sa Commission communication et culture a cette fois encore apporté du neuf. Avec cette caravane qui va pendant deux semaines sillonner le Sénégal, le mouridisme va revisiter les étapes de la vie de Serigne Touba et montrer à la face du monde que le chemin a été difficile et parsemé d’embûches avant que son fondateur ne «soit récompensé par ce qui se passe présentement avec le grand magal de Touba et aussi la confrérie qu’il a fondée et qui ne cesse de s’agrandir de jour en jour».
Le clou de la caravane sera l’étape de Diourbel, le 25 décembre et qui va coïncider avec le centenaire de la résidence surveillée de Cheikh Ahmadou Bamba. Toutefois, la caravane va marquer une pause pour prendre part au colloque qui aura lieu du 15 au 19 décembre.
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