La Fédération Nationale des Associations d’Écoles Coraniques du Sénégal (FNAECS) a publié une déclaration de presse condamnant « fermement » les récentes « rafles » de talibés et les arrestations de leurs maîtres coraniques à Saint-Louis, survenues au cours des deux dernières semaines. La FNAECS exprime sa « stupéfaction et regret » face à ces actions, qu’elle juge inappropriées, surtout après l’annonce par le président Bassirou Diomaye Faye, le 28 novembre 2024, de la tenue prochaine d’assises sur les daaras, une initiative que la fédération avait saluée et pour laquelle elle se préparait à participer activement.
La FNAECS s’interroge sur les intentions de l’État, estimant que ces arrestations risquent de « vicier le climat des assises » qui devaient aborder la problématique de la mendicité des talibés. Elle considère que « la mendicité n’est pas en soi un problème mais plutôt la conséquence de la pauvreté », qu’il faut combattre « sans stigmatiser une couche de la population ».
La fédération rappelle que les daaras scolarisent « la moitié des enfants sénégalais » et que leur gestion est une question « très sérieuse » et « complexe », profondément liée à des « croyances culturelles et religieuses ancrées ». Elle appelle au « respect mutuel » et à la « mesure », affirmant que « l’approche juridique ne saurait régler la question de la mendicité ».
Ces arrestations font écho à des abus documentés depuis des années à Saint-Louis, où des talibés ont été victimes de maltraitances graves, comme des enchaînements et des violences physiques, souvent pour les forcer à mendier. Malgré des efforts antérieurs, comme le programme de retrait des enfants des rues lancé en 2016, les daaras restent largement non régulés, et les abus persistent. La FNAECS, tout en dénonçant les arrestations, n’aborde pas directement ces abus dans sa déclaration, mettant plutôt l’accent sur une solution concertée et non répressive.
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