Une page sur deux cent seize (Par Alioune NDIAYE)
On doit au vétérinaire, écrivain et poète Birago Diop la phrase suivante : « Quand la
mémoire va chercher du bois, elle ramène le fagot qu’il lui plaît. » Cette assertion est
d’autant plus véridique quand il s’agit d’écrit, que ce soit sous la forme de biographie
ou de « bilan d’étape ». Rares sont les ouvrages autobiographiques, surtout lorsqu’ils
viennent d’hommes politiques ou de personnages publics, qui ne créent de
polémiques à leur parution, tant l’intention qui sous-tend leur production est
empreinte de biais cognitifs.
Le livre du président Macky Sall, « L’Afrique au coeur », ne fait pas exception à cette
règle. Surtout qu’à notre époque friande de storytelling et de portraits « retouchés »,
se raconter ou se montrer se fait toujours au travers des filtres embellissants. Je ne
pouvais donc pas, raisonnablement, à la fin de la lecture de la publication de l’ancien
président, lui faire un quelconque reproche allant dans ce sens.
Je ne saurais, ainsi, lui reprocher de mettre en exergue ce fameux bilan
infrastructurel, bien qu’il suscite en moi deux interrogations majeures :
- D’abord sur le coût réel de toutes ces réalisations - pour moi qui ai dirigé une
entreprise de BTP pendant vingt-cinq ans - que je sais très éloigné des montants
énoncés. Surtout lorsque l’on sait que nous sommes ici dans un environnement
propice à des surfacturations sur fond de commissions et de rétrocommissions. Ce
qui constitue, d’ailleurs, une problématique récurrente depuis la première
alternance politique au début du millénaire.
- Ensuite sur l’impact des ouvrages sortis de terre sur la marche du pays vers
« l’émergence », quand on sait que les routes n’ont pas réglé le problème du
transport, ni les hôpitaux le problème de la santé, ni les établissements scolaires le
problème de l’éducation. De même que la multiplication de la puissance du réseau
électrique n’a pas réduit le coût de l’électricité. Le seul bilan qui vaille la peine
d’être célébré est celui d’usagers, de patients, d’élèves, d’étudiants, de professeurs
et de consommateurs satisfaits. Ce qui, de toute évidence, est loin d’être le cas. Et
je ne parle même pas d’infrastructures irrationnelles telles que le TER et le BRT,
ou encore de la « ville Potemkine » de Diamniadio.
Je lui concéderai donc cette dissonance cognitive fréquente chez les politiciens qui
fait qu’ils feront toujours semblant de croire que des populations - un électorat - peu
reconnaissantes les ont sanctionnés à tort malgré le travail exceptionnel qu’ils ont eu
à abattre.
Je ne serai, non plus, très critique vis-à-vis de cette candeur, aux allures de servitude
volontaire, qui transparait dans les cent trente pages où le président Sall évoque la
géopolitique. À la lecture de ces chapitres, me revinrent à l’esprit ces mots de
l’immense professeur Cheikh Anta Diop, à l’endroit d’étudiants nigériens lors d’une
conférence à Niamey en 1984 : « Je pense que le mal que l’occupant nous a fait n’est
pas encore guéri… L’aliénation culturelle finit par être partie intégrante de notre
substance, de notre âme, et quand l’on croit s’en être débarrassé, on ne l’a pas encore
fait complètement… C’est un peu ce qui est arrivé à l’intelligentsia africaine parce
que toutes les questions que vous m’avez posées reviennent à une seule : Quand est-
ce que les Blancs vous reconnaîtront-ils ? Parce que la vérité sonne blanche ! »1
Tout au long de cette centaine de page, l’unique questionnement est celui-ci : Quand
est-ce que l’Occident prendra l’Afrique au sérieux, la respectera et traitera avec elle
d’égal à égal ? Mais la réponse nous vient toujours de l’auguste savant sénégalais,
réponse qui, quarante ans après sonne comme une sentence irrévocable : « Mais les
appuis que vous cherchez, vous ne les aurez pas parce que c’est un monde, c’est un
univers d’idéologues que vous aurez en face de vous. » Sans pour autant être bien à2
l’aise avec le fait que l’ancien Chef d’État, à l’instar de nombre de ses pairs, ne soit
pas encore revenu des ses illusions, je peux néanmoins le lui concéder.
Ce que, par contre, je trouve inexplicable et inacceptable, c’est la légèreté et la
désinvolture avec lesquelles le président Macky Sall a abordé les émeutes qui ont eu
lieu au Sénégal entre 2021 et 2024, et qui ont fait plus de quatre-vingts morts. Vingt-
quatre lignes, réparties entre les pages 54 et 55 lui ont suffit pour évacuer le
problème, concluant le chapitre 6 par ces mots : « Devant cette violence gratuite,
l’État devait rester debout. Je l’ai assumé. Sinon, le Sénégal figurerait aujourd’hui
parmi les pays faillis. Il est de notoriété publique qu’il y a eu des ingérences
étrangères massives avec des courants d’extrême gauche et des mouvements radicaux
fréristes. Ils cherchaient à déstabiliser le Sénégal et sans doute au-delà : je ne suis pas
loin de penser aujourd’hui, avec le recul, que ces actions insurrectionnelles faisaient
partie d’un plan visant à fragiliser tout l’Ouest africain. »
Est-ce avec cet argumentaire qu’il compte justifier la violence étatique la plus
meurtrière envers des civils désarmés de l’histoire de notre République ? Comment
quelqu’un qui a été la plus haute autorité du pays peut-il dire « il est de notoriété
publique » au lieu de nous apporter des preuves tangibles ? Où sont donc ces
étrangers de courant d’extrême gauche ainsi que ces membres des « frères
musulmans »? Étant donné que la menace salafiste s’est subitement transformée en
menace « frériste » dans le discours mainstream venant de l’Hexagone.
Ce discours n’est pas sans rappeler celui du président Senghor à la suite de la tuerie
du 1er décembre 1963, sur le boulevard du Centenaire, qui avait fait quarante morts officiellement reconnus et deux cent cinquante blessés; il disait, en répondant à la
question du journaliste français qui lui faisait remarquer que cela devait être une
décision grave que celle de donner l’ordre de tirer sur une foule de manifestants :
« J’aurais pu vous retourner la question et vous dire, demandez cela à l’opposition qui
a commencé par faire tirer sur le service d’ordre. Le service d’ordre avait des
instructions pour ne tirer qu’en cas de dernière extrémité, que s’il était en état de
légitime défense, et c’est ce qui s’est produit. Les manifestants, dont la plupart
n’étaient pas des Sénégalais, ont tiré sur le service d’ordre qui, après des sommations,
a été obligé de riposter »
N’est-il pas étrange d’avoir les mêmes éléments de langage à plus de soixante ans
d’écart ? En tout état de cause, je suis personnellement de ceux qui croient que
l’exercice du monopole de la violence légitime doit être proportionnel à la menace, et
que des fusils d’assaut n’ont rien à faire dans une manifestation de civils armés de
pierres et de bâtons. Un M16 , qui a une portée de 1 500 mètres, est létal jusqu’à 8004
mètres.
Il faudrait dès lors que l’on opère cette rupture systémique qui fera qu’aucun homme
politique n’osera plus « assumer » la mort de près d’une centaine de ses concitoyens
pour ensuite vouloir se présenter au monde comme un leader providentiel.
Alors non, monsieur le président, je ne pourrai jamais comprendre qu’un moment
aussi grave de l’histoire de notre Nation ne fasse dans votre livre qu’une page sur
deux cent seize !
Alioune NDIAYE, MBA, DBAc
Conseiller Spécial du
Président de la République
Commentaires (23)
le participe passe du verbe suffir cest suffi pas suffit.
Sur tout ce texte pertinent et long tu n'as à dire que ca. Complexé
1 page sur 216 et retenir aussi 1 opinion sur 18 millions
Un sénégalais sur dix huit millions!
Comme disait l'autre, tous les dignes fils de ce pays sont dans l'opposition.
"qui au lieu de qu'il lui plaît "
Lui mom c'est une déception monumentale avec ces idées conspirationistes.Donc il devenu "conseiller speciale à la présidence"? Eh ben dis donc le niveau est trés bas
Magnifique ! Un texte avec des arguments et des preuves irréfutables.Du début à la fin tout est vérité !
Bref ! Un Ndiayen comme les aiment les Ndioben (je ne parle pas des "ndiobenoo")
L'appel insurrectionel ne peut être l'actif de Macky Sall donc par conséquent il est nullement responsable des morts. Cette responsabilité est à liée à la mission de l'armée qui est d'assurer à tout prix la défense nationale. La bibliothèque universitaire brûlée est bien une preuve intangible d'acte insurrectionel
Qui a compris ?
Moi, je pense avoir compris. J'adhère également au propos de ce Monsieur et j'apprécie le style de son écriture.
On a tous compris. Un texte clair
Quand la mémoire va chercher du bois mort, elle ramène le fagot qui lui plaît.Birago Diop
Voir sur https://citations.ouest-france.fr/citation-birago-diop/quand-memoire-va-chercher-bois-40298.html
Cette citation vaut pour toi cher contributeur...tu as ramené le fagot qui t'a plus.
1 page sur 216 et retenir aussi 1 opinion sur 18 millions
Ton texte aurait plus de portée si n'était pas conseiller du président !
Juge et parti ....difficile de d'être objectif et impartial.
Les armes letales n'ont rien à faire dans des manifestations, c"est vrai .
Faut il. pourtant exonorer l'opposition d'alors de toute responsabilité dans ces tueries ?
Nous vous avons connu plus équilibré dans vos analyses ......
Denier tout apport des infrastructures dans l'économie pour la seule raison de depassement de budget et à la seule lumière de votre expérience dans le BTP relève d'une grande légèreté !
Vous réclamez des preuves à Macky mais vous vous en exonorez !
Ce texte ne serait il.pas une commande ou le prix d'un poste de conseiller ?
Que reprochez vous au autoroutes , Brt ,autoponts ?
Leur pertinence ?
On ne sait pas !
Vous ne parlez pas des hôpitaux, lycées, universités, du pudc , et de tous les projets en cours de finition par tes partisans ....si ce n'était pas utile , pourquoi les poursuivre ? Le port de Dayane , les ISEP etc..
Ne vendez pas votre plume dans un parti pris aussi flagrant !
Les morts sont des victimes qui viennent d'un parti qui préfère les acheter pour 5milliards au lieu de lever une loi inique d'amnistie...pourquoi ?
Ca a dû vous échapper.
Ne vendez pas votre plume à si vil prix !
Elle a dû trembler .
Ce texte ne vous ressemble pas !
Quel est le rapport ?
L'ancien duo du "grand rendez-vous" tounkara et Alioune Ndiaye se sont relayés tour à tour à la présidence ,le premier,ministron conseiller,le second conseiller spécial
Cela témoigne que souvent ceux qui s'agitent au devant de lla scene médiatique et donneurs de lecons ont souvents des objectifs bien définis, il n'ya que les naifs pour se faire avoir par ce genre de personnages.
Cette citation vaut pour toi cher contributeur, tu es allé chercher le fagot qui t'a plu...
Vérité absolue
Merci Monsieur Ndiaye
Nous avons connu et aimé Alioune Ndiaye en tant que "intellectuel sérieux et rigoureux" mais de paître dans les douces herbes du cercle de Panurge, on finit par s'oviniser.
Vraiment grand, tu vaux bien mieux que ce torchon,...truffé de fautes de collégien...
Alioune a commencé à dériver dans une bulle narcissique depuis quelques années, les derniers series d'interventions que j'avais suivi sur une chaine youtube montre une décadence intellectuelle flagrante.
J’ai connu Alioune Ndiaye au lycée Lamine Guèye. Même si j’obtenais de meilleurs résultats que lui, il restait brillant. Je lui recommanderais de prendre du recul vis-à-vis de la politique, pour préserver son objectivité et retrouver toute sa hauteur intellectuelle , ce niveau de publication et cette rationalité ne lui fait pas honneur.
Ça c’est la vieille école, le style est dépassé, la critique littéraire a évolué, et ce monsieur mbac doit faire le update et nous revenir avec un langage plus contemporain
Une très belle contribution ! Les Senegal si doivent bien faire la différence entre extraits ou produits et résultats ultimes ou effets. L'ancien président a essayé d construire le pays dans un contexte qui nous a été imposé. Le BRT, le TER, l'autoroute à péage sont de loin le cadet des priorités de la population sénégalaise. Non seulement le problème de coût efficacité s'impose mais aussi l'utilité et l'appropriation en sont dépourvues. Le pays avait besoin des réformes structurelles sur le secteur primaire, des infrastructures de pointe dans l'agro-industrie, une revalorisation des terres et leurs redistribution équitable aux agriculteurs, des subventions d'exploitation, des financements durables pour appuyer les agriculteurs, etc... Hélas tout, pendant 12 années, a été consacré à Dakar au détriment des autres régions à forte potentialité.
" Le BRT, le TER, l'autoroute à péage sont de loin le cadet des priorités de la population sénégalaise." vous êtes completement déconnectés des réalités de la population.
Les Sénégalais* Extrants*
ce que l'ancien président de la république a de mieux faire, c'est de revenir ici répondre sur tout ce qu'il a laissé en partant ! quand on a dirigé un pays on est tenu de rendre compte ensuite mais manifestement il a peur de revenir
manifestement aussi il a piégé et ses anciens ministres et autres collaborateurs trempés et ses successeurs, il les a piégés en falsifiant, en surfacturant, en blanchissant, en cachant... Ses collaborateurs sont responsables, c'est lui le premier responsable Si rien de tout cela n'est vrai, ben pourquoi il ne veut plus venir ici
même à la banque, entre un agent et son collègue, il y a un état des lieux après le passage de témoins, et s'il y a malversation présumée..., a fortiori quand il s'agit d'un pays
on n'a encore jamais vu un ex président sénégalais aussi hyperactif, aussi inquiet, aussi troublé, aussi agité
Bravo!
BAN LADAN
Ça fait du bien de lire un bon article documenté une fois tous les deux cents ans !
Merci M. Ndiaye.
triste pour un intellectuel de ce calibre
Etre au coeur du pouvoir peut effectivemment corrompre l'Esprit , L'Ame et le Coeur.
Texte Véridique. Clair, Net et Précis. Il m'a marché sur la langue.
Ce monsieur est simplement entrain de justifier son poste et ses émoluments de conseiller du président , sinon dans n'importe quel état dans le monde s'il y insurrection l'état doit faire face désolé pour les dégâts collatéraux .
La perfection n'existe nulle Part
J'avais rien compris jusqu'à ce que je lise conseiller spécial du président loll
Du plaisir à lire ce texte.
La critique du témoignage, qu’il soit oral ou écrit, d’un ancien chef d’État est un exercice ardu pour un chroniqueur habitué à débattre de l’intimité des couples. Écrire dans la société de l’information n’est plus aisé. La critique scientifique et littéraire, renforcée par l’intelligence artificielle, ne laisse rien passer, que ce soit sur la forme ou le fond. Tout est analysé. Sur les deux cent vingt-quatre pages de « L’Afrique au cœur », aucun biais cognitif visant à atténuer la contradiction scientifique objective ou à reconstruire les événements pour satisfaire la doxa de l’ »Ineffabilis Deus » n’est détectable.
Votre thèse, fondée sur un récapitulatif sélectif des faits, est fragilisée par la culture populaire du « fact-checking » dynamique, qui repose sur une investigation au cas par cas, une vérification des récits et une validation de leur conformité ou, à l’inverse, une dénonciation vigoureuse des altérations volontaires. Cet exercice permanent exige vigilance et agilité, compte tenu de la fraîcheur des événements et de l’ampleur des dégâts.
Sur le bilan infrastructurel, nous ne vous connaissons aucune expérience, ni en tant que maître d’œuvre ni en tant que sous-traitant, dans les projets majeurs de l’État du Sénégal, de nature et d’ampleur similaires à ceux mis en œuvre dans les plans d’actions prioritaires « 1 », « 2 » et « 2 ajusté et accéléré ». Si cela nous a échappé, c’est que vous étiez un véritable collaborateur dissimulé. Les accusations de « surfacturations sur fond de commissions et de rétrocommissions » doivent toujours être portées devant les corps de contrôle. Par ailleurs, un scientifique ne soutient jamais une thèse sans arguments solides.
Vos avis succincts sur « l’impact des ouvrages sortis de terre » peuvent être perçus comme une simple expression de rancœur contre la modernisation et la rationalisation des services sociaux de base. Soyez moins véhément concernant le relèvement de la puissance du réseau électrique (de 500 MW en 2012 à 1 787 MW en 2023, soit une croissance de 258 %) et l’importance des subventions massives de l’État à la SENELEC, couvrant jusqu’à 35 % de la hausse des coûts de production. Les retours d’expérience sur l’impact des politiques publiques sur les ménages révèlent une satisfaction générale face à la fin du rationnement de l’électricité, une compréhension de la nécessité pour l’État de cibler les bénéficiaires des subventions, ainsi que des engagements significatifs pour la modernisation des universités, la transformation de l’enseignement et de la recherche, et surtout des efforts concrets pour améliorer les conditions sociales des enseignants. C’est pourquoi, votre régime a hérité d’une accalmie.
Le TER et le BRT ne sont pas des « infrastructures irrationnelles ». Ce sont des modes de transport adaptés à la démographie des 4 millions d’habitants (46 % du PIB national, RGPH-5, 2023) des zones de Dakar, Pikine, Guédiawaye et Rufisque, et à notre politique de décongestion routière, validés par des bailleurs tels que l’AFD, la BAD, la BEI, la BOAD, BPI, la BM, le FVC-ONU, l’EAIF, KfW et Meridiam.
Affirmer que le pôle urbain de Diamniadio est une zone d’habitat factice témoigne d’une méconnaissance profonde en matière d’urbanisme et d’habitat. Votre avis diverge de celui des techniciens, dont les plans stratégiques n’ont pas été annulés par le régime.
Sur le segment temporel de la présidence de Macky Sall, il a librement introduit la clause d’éternité fixant le nombre et la durée des mandats du président de la République, avant de se retirer du pouvoir en toute liberté. Son ambition a toujours été d’organiser la ronde des générations au bénéfice de son parti qui, il faut le reconnaître, n’a pas su assumer son destin. La nature ayant horreur du vide, des opportunistes se sont précipités vers le pouvoir pour l’exercer avec vanité, injustice et incompétence. La République du Sénégal va aujourd’hui très mal.
L’analyse géopolitique du président Macky Sall ne souffre d’aucun complexe. Il a assumé la préservation de la tradition diplomatique du Sénégal et la promotion d’un multilatéralisme inclusif (réforme de la gouvernance de l’ONU, présidence de l’Union africaine, G20, COP, etc.). Il incarne encore aujourd’hui une vision du Sud global, loin des préjugés d’une assistance passive. Votre argumentaire aurait gagné en dynamisme si vous aviez étayé vos propos, imprudents pour un chroniqueur politique.
Vous vous présentez comme un conseiller du président de la République, M. Bassirou Diomaye Faye. Dites-nous alors le sens de son discours lénifiant devant son homologue américain, le président Donald Trump, lorsqu’il témoigne de « ses états de service et des résultats engrangés », alors que les États-Unis n’ont jamais connu autant de violations des droits des migrants. À vous de qualifier la discordance entre ses propos et ceux de son Premier ministre, dont le discours est réputé cohérent avec sa vision d’un continent africain souverain.
En matière de défense et de sécurité nationale, toutes les actions sont strictement réglementées. Si vous persistez à dénigrer la mission des Forces de défense et de sécurité, vous en assumerez les conséquences devant les cours et tribunaux. Les faits sommairement décrits se sont bel et bien produits au Sénégal. Il faut souligner que tous les services dotés d’un plan de contingence étaient en alerte maximale de 2021 à 2024. Nous devons respect à l’ensemble des Forces de défense et de sécurité de la République du Sénégal. Sans leur action coordonnée, nous ne serions pas là à débattre de la démocratie.
Une page sur deux cent seize, c’est respecter son engagement de gracier tous les coupables. Si vous tenez à poursuivre la rédaction, alors les faits, rien que les faits, suffiront comme arbitre
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