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Contre mauvaise fortune…

Auteur: Momar Mbaye

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Ce sera finalement oui. Le Pds et ses alliés manifesteront le 21 novembre prochain, date retenue pour leur grand rassemblement Place de l’Obélisque à Dakar.
En effet, après avoir évoqué des motifs d’une légèreté criarde, des raisons sécuritaires plus ou moins tirées par les cheveux, le pouvoir a finalement fait volte-face et s’est résolu à donner des signes d’apaisement allant dans le sens d’autoriser la manifestation annulée plusieurs fois, faute d’autorisation. Le président Macky Sall qui devait intervenir en dernier ressort pour dénouer la crise était allé lui-même au charbon lorsqu’il s’est invité à la Table de la presse, il y a quelques jours, pour justifier l’interdiction de la manifestation évoquant des raisons sécuritaires, des troubles préjudiciables à l’organisation à Dakar du 29 au 30 novembre du sommet de la francophonie. Une sortie médiatique inopportune étant donné que le chef de l’Etat, en toute crise, est censé intervenir en dernier lieu, pour trancher. Aurait-il dû laisser à son ministre l’Intérieur, au préfet de Dakar ou encore aux responsables de la police ou aux têtes de file de son parti politique le soin de s’expliquer dans les médias et défendre l’interdiction ridicule d’une manifestation dont le pouvoir aurait pu se passer, laquelle ne nécessitait pas la montée au créneau d'un chef de l'Etat qui danse plus vite que la musique...
Aussi était inimaginable que le Sénégal se fasse une mauvaise publicité au niveau international en optant pour la répression d’une manifestation de l’opposition à quelques jours seulement de l’ouverture du sommet international de la francophonie à Dakar. C’est sans doute ce qu’a compris l’opposant et ancien chef de l’Etat, Abdoulaye Wade qui comptait ainsi, défier le pouvoir et maintenir son grand rassemblement, le 21 novembre, avec ou sans autorisation. Très avisé en politique, Wade comptait ainsi ravir la vedette à la francophonie, et mettre en mal l’actuel pouvoir avec la communauté internationale, ce qui était en bonne voie.
Omniprésent sur la scène médiatique, la participation du chef de l’Etat à cette table de la presse a été la communication de trop ; une maladresse qui ne grandit pas la fonction étant donné que les positions prises et défendues par Macky Sall ne sont plus d’actualité. Ce qui a tendance à banaliser sa parole et à le décrédibiliser aux yeux de l’opinion à la lumière de la volte-face dont a fait montre le pouvoir, et l'amateurisme avec lequel il a géré ce dossier somme toute banal.
Toutefois, il fallait compter sur la mobilisation de l’opposition sans relâche, appuyée des organisations de défense des droits de l’homme, de la société civile pour rappeler les autorités à l’ordre, et réitérer un principe banal qu’est la libre association, la liberté de réunion garanties par nos textes. Ce que n’est pas censé ignorer un chef de l’Etat qui fait, contraint, contre mauvaise fortune bon cœur…
Auteur: Momar Mbaye
Publié le: Lundi 17 Novembre 2014

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