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Crise dans l’Éducation : le G7 hausse le ton face au mutisme du gouvernement

Auteur: Dialy Ibrahima Diébakhaté

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Crise dans l’Éducation : le G7 hausse le ton face au mutisme du gouvernement

 Un mois après avoir lancé son plan d’actions d’alerte pour exiger du gouvernement l’application des accords signés en 2022, le G7, regroupement des principaux syndicats représentatifs du secteur de l’éducation et de la formation, dénonce l’inaction et le silence des autorités.

Le G7 fustige « le mépris du gouvernement »

Dans un nouveau communiqué rendu public hier mardi, le G7 dit constater, « pour le déplorer », la persistance du mutisme et de l’inertie du gouvernement face aux revendications réitérées depuis le début de l’année scolaire 2025-2026.

« Loin de se soucier des préoccupations majeures soulevées, le gouvernement a choisi de répondre par le mépris », déplore la plateforme syndicale, qui regroupe sept organisations de l’enseignement.

Les syndicalistes rappellent qu’ils resteront intransigeants sur la mise en œuvre des engagements pris par l’État, parmi lesquels :

  1. la signature des décrets révisant le statut des décisionnaires et revalorisant les pensions de retraite ;
  2. la fin des surimpositions sur les rappels d’enseignants ;
  3. le parachèvement de la Formation Diplômante Universelle (FDU) ;
  4. la mise à disposition effective des parcelles d’habitation promises aux syndicats d’enseignants ;
  5. la digitalisation intégrale des actes et procédures de la fonction publique, notamment via la plateforme E-carrière ;
  6. la mise en place d’un nouveau système de rémunération équitable et juste ;
  7. la revalorisation des budgets des établissements scolaires, du primaire au secondaire ;
  8. et la révision du décret portant création et fonctionnement des LYNAQE, ainsi que le paiement des indemnités dues aux enseignants qui y exercent.

Le G7 exige également l’académisation de l’examen du BFEM, jugée nécessaire pour renforcer la crédibilité et la qualité du système éducatif.

Des retards de paiement et des dysfonctionnements dénoncés

À ces points majeurs s’ajoutent, selon le communiqué, « des questions subsidiaires » qui ne devraient même plus figurer parmi les revendications syndicales, mais qui persistent : le paiement en retard des indemnités liées aux examens, celui des intervenants extérieurs des CRFPE, ou encore les salaires des enseignants contractuels et des nouveaux diplômés issus des écoles de formation.

Le G7 dénonce aussi les redéploiements abusifs d’enseignants, qu’il qualifie de « conséquence d’une mauvaise planification des ressources humaines ».

Un climat social de plus en plus tendu

Pour la coalition syndicale, la non-prise en charge de ces problèmes et la répétition des défaillances administratives illustrent « le manque de volonté politique des autorités ».

« Ces manquements compromettent tout apaisement du climat social dans le secteur de l’éducation et de la formation », prévient le G7, qui affirme avoir tout fait pour éviter la confrontation depuis plus d’un an.

Malgré les tensions, le G7 félicite les enseignants du Sénégal pour leur engagement et leur discipline dans le respect du plan d’actions lancé en octobre, preuve de leur détermination à défendre la cause de l’école publique.

Réagissant aux propos qu’il juge « discourtois et inélégants » à l’endroit de ses secrétaires généraux — accusés de « suivisme » et de « rétention d’informations » —, le G7 dénonce une « attitude de reniement » et de « préservation d’intérêts personnels ».

Vers un nouveau bras de fer avec l’État

Face à ce qu’il considère comme un refus de dialogue de la part du gouvernement, le G7 annonce un nouveau plan d’actions syndicales dès la semaine prochaine :

  1. Mardi 18 novembre 2025 : débrayage à 9 heures suivi d’assemblées générales départementales ;
  2. Mercredi 19 novembre 2025 : grève totale sur l’ensemble du territoire national.

Les syndicats menacent d’intensifier leur mouvement si le gouvernement « persiste dans sa stratégie dilatoire ».

« Le G7 se réserve le droit d’organiser des actions syndicales de grande envergure et des marches dans toutes les régions du Sénégal », avertit le communiqué.

Un appel à la responsabilité du gouvernement

En conclusion, la plateforme syndicale appelle le gouvernement à « inscrire enfin l’école parmi ses priorités » et à honorer sans délai ses engagements.

« Le sort de l’école publique ne peut être relégué au second plan. L’avenir du pays se joue dans nos salles de classe », rappelle le G7, déterminé à poursuivre la lutte jusqu’à satisfaction totale de ses revendications.

Auteur: Dialy Ibrahima Diébakhaté
Publié le: Jeudi 13 Novembre 2025

Commentaires (3)

  • image
    realisme il y a 8 heures

    Ce pays va chauffer si chacun exige d'etre satisfait. On ne peut etre tout le temps en train de revendiquer. Le partage est sans tres inequitable par rapport à nos resources mais il faut aussi savoir raison gardée. Aussi, les fameux deputes qui ramassent sans effort notre argent à chaque session ont quel metier pour la plupart?
    Quel est leur merite par rapport à la societe qui se bat au quotidien?
    Le desordre dans nos finances est payé par les moins nantis. Faut donc pas s'etonner que ca chauffe et cest pas demain la fin

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    observateur il y a 8 heures

    su r les points de revendications.
    point 2 : Vous avez raison sur la surimposition des rappels mais ce ne sont pas seulement les enseignants qui en souffrent
    point 3 : la formation diplomante est une catastrophe qu'il faut arrêter. Tous ceux qui n'ont jamais fourni d'efforts pour obtenir leurs diplômes professionnels s'y engouffrent
    point 4 : l'Etat n'est obligé d'offrir des parcelles. Il ne vous doit qu'une rémunération avec laquelle vous pouvez acquerir des terrains. Sinon qu'il en offre à tous les sénégalais.
    point 5 : vous avez raison mais c'est pas un motif de grève parce que le processus est en cours
    point 6 : ( qui vous intéresse le plus) le système de rémunération est déjà correct et juste. Ce que vous voulez c'est l'égalité et ce n'est pas possible. Même au sein de la famille enseignante l' Inspecteur de l'éducation élémentaire n'a pas le même salaire que le PERS lors qu'ils sont de la même hiérarchie A1 et sont formés à la même FASTEF. Réglez ça d'abord
    point 7 : les écoles primaires n'ont pas besoin de budget. leur fonctionnement doit être assuré par les crédit des IEF. Malheureusement ces crédits sont systématiquement détournés tout comme les principaux et les proviseurs détournent les crédits et les droits d'inscription de leurs établissements. Creusez et vous verrez.
    point 8 : je ne maitrise pas le décret en question mais les indemnités doivent être payées.
    En conclusion, vous voulez prendre l'école en otage dans un contexte où l'Etat peine à payer les salaires et rembourser sa dette. Vous risquez de le braquer et vous mettre toute la population à dos. L'ETAT n'aura d'autre choix que de fermer les écoles, décréter une année blanche ( c'est pas souhaitable) et retenir vos salaires. DEMANDEZ AUX GREFFIERS

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    erratum il y a 8 heures

    lire PES à la place de PERS (alors qu'ils ....)

  • image
    fut il y a 7 heures

    remerciez le Ciel que Macky ait augmenté vos salaires avant de partir

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