Le Musée des Civilisations Noires a accueilli la cérémonie de clôture de l’exposition “Première Ligne”, initiée par Abdou Karim Ndoye, Conseiller spécial à la Présidence de la République et photographe.

L’événement, présidé par les ministres Moustapha Mamba Guirassy (Éducation nationale) et Amadou Ba (Culture, Artisanat et Tourisme) rend hommage aux jeunes Sénégalais engagés lors des événements de 2021-2024.

À travers ses clichés, Abdou Karim Ndoye immortalise ces moments pour rappeler le devoir de mémoire et l’importance de la paix et des valeurs citoyennes, offrant ainsi un témoignage visuel fort de cette période où de nombreux jeunes Sénégalais se sont illustrés “en première ligne” pour défendre la démocratie et la liberté.

“Première Ligne est une exposition pour rendre hommage à ces jeunes qui ont risqué, parfois sacrifié leur vie pour la patrie”, a rappelé le photographe.

Un hommage vibrant à la jeunesse sénégalaise

Le ministre de la Culture, Amadou Ba a salué “la bravoure et la conscience patriotique” de la jeunesse sénégalaise.

“Ces jeunes se sont toujours battus pour la liberté et la démocratie. Ils se sont montrés forts pour préserver la paix et les valeurs républicaines de notre pays”, a-t-il déclaré.

Dans son allocution, le ministre de l’Éducation nationale Moustapha Mamba Guirassy, a salué “un exercice mémoriel essentiel”, soulignant que “la paix se travaille et repose sur les valeurs de la nation et de la patrie”.

“Nous félicitons Abdou Karim pour cet exercice extraordinaire. Cette exposition appartient à la nation. Elle fait partie intégrante de notre histoire commune. Nous avons frôlé une catastrophe. Il faut expliquer à ces enfants que la paix se cultive, qu’elle repose sur des valeurs fortes : la nation, la patrie, la solidarité. Tout dépend du socle de valeurs sur lequel repose notre éducation et notre développement. Ce qui produit la paix, la prospérité, c’est la force de nos valeurs.”

Moustapha Mamba Guirassy a également insisté sur la portée pédagogique et mémorielle de cette exposition en établissant un lien entre celle-ci et la Nouvelle Initiative pour la Transformation Humaniste de l’École (NITE), programme phare de son ministère.

“C’est un exercice mémoriel, un exercice extrêmement important. En Afrique, nous avons tendance à tout oublier, à tomber dans le piège de l’instantané. Ce devoir de mémoire est crucial pour les enfants afin qu’ils comprennent ce qui s’est passé et refusent que ces événements soient effacés de notre conscience collective.”

Un devoir de mémoire, pas une apologie de la violence

Répondant à certaines critiques selon lesquelles l’exposition ferait “l’apologie de la violence”, le ministre a été catégorique.

“C’est une absurdité. Montrer les atrocités de l’esclavage ou du colonialisme n’a jamais été une apologie de la violence. C’est un acte de lucidité et de mémoire. ‘Première Ligne’ n’exalte pas la violence, elle rappelle les souffrances vécues, les risques pris et les vies perdues. C’est un devoir de mémoire, une marche de la nation.”

Un succès artistique et citoyen

L’exposition, qualifiée par ses initiateurs de “marche de la nation”, invite les jeunes à tirer les leçons du passé pour bâtir un Sénégal fondé sur la mémoire, la concorde et l’éducation.

Des élèves venus de plusieurs établissements scolaires et de nombreux acteurs culturels présents à la cérémonie ont salué le travail exceptionnel d’Abdou Karim Ndoye dont les œuvres captent avec justesse la douleur, la résilience et l’espérance du peuple sénégalais.

Selon les organisateurs, cette implication des jeunes vise à transmettre le flambeau et à inspirer la nouvelle génération à cultiver le courage, l’engagement et l’amour de la nation.