Invité du "Jury du dimanche" sur iRadio, l’économiste et spécialiste en prospective, Daby Pouye, tire la sonnette d’alarme. À l’en croire, le Sénégal ne maîtrise pas encore son économie.
Face à la crise actuelle, il salue le plan de redressement enclenché, mais insiste sur l’urgence de mobiliser les compétences nationales et de placer les bonnes personnes aux bons postes, pour espérer une relance durable. « Une crise économique secoue actuellement le Sénégal et la vie chère est devenue un cri de détresse partagé par chaque citoyen dans une économie que les Sénégalais ne maîtrisent pas véritablement », dit-il.
Selon l'économiste, la situation demeure préoccupante : « La force de cette crise au Sénégal est liée au fait que nous sommes une économie exogène.» Car « nous ne maîtrisons pas notre économie et que, forcément, quand il y a une augmentation, par exemple, des prix des matières premières, une augmentation des produits que nous achetons, immédiatement, ça a une répercussion sur notre économie et les seuls leviers que le Sénégal peut avoir pour pouvoir y faire face, c'est des subventions. Or, le Sénégal n'a pas vocation à subvention. La vie est excessivement chère ».
Poursuivant, l'économiste souligne que « les denrées que nous ne maîtrisons pas sont excessivement chères. Aujourd'hui, on ne peut pas parler décemment de croissance économique et s'en glorifier, alors que la majorité de la population est dans une véritable souffrance. Un plan de redressement économique a certes été initié ; un bon début, mais cela ne suffira pas ». Le plan de redressement, dit-il, « est une bonne chose, c'est un début, mais à condition, si on veut redresser, par exemple, les comptes, si on veut redresser le pays, changer de cap, parce que le Sénégal d'aujourd'hui ne peut plus être dirigé comme le Sénégal d'hier ».
Pour relancer la croissance, « il est impératif de mettre fin au clientélisme, a martelé l'invité du "Jury du dimanche". Ce changement, on a espéré, quand le Premier ministre Ousmane Sonko avait dit halte au clientélisme, avec le gouvernement de Macky Sall - clientélisme que j'avais dénoncé d'ailleurs de toutes mes forces - on a espéré qu'enfin, le gouvernement de Sonko allait faire appel aux différentes forces vives de la nation pour s'en sortir. Or, jusqu'à présent, nous baignons dans ce clientélisme tant décrié par ce gouvernement et je pense que c'est l'une des raisons pour lesquelles nous sommes actuellement dans cette situation ».
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