La décision du Fonds monétaire international de classer le Sénégal parmi les pays à "haute capacité" dans la gestion des finances publiques signifie que le pays peut s'occuper par lui-même de la gestion de sa dette sans tomber dans un éventuel surendettement, a souligné, mercredi à Dakar, Boileau Loko, représentant résident de l'institution financière internationale.
Le Sénégal "est capable aujourd'hui par lui-même d'analyser sa dette, de rechercher les financements sans surendettement" et sans solliciter l'avis préalable des institutions financières internationales, a-t-il déclaré lors d'une rencontre avec des membres du Collectif des journalistes économiques du Sénégal (COJES).M. Loko commentait pour ces journalistes les résultats de la sixième revue des résultats économiques obtenus par le Sénégal dans le cadre de l'Instrument de soutien à la politique économique (ISPE), qui définit le cadre de coopération du gouvernement sénégalais avec le FMI. "Le Sénégal aujourd'hui a la capacité de mieux gérer sa dette", a-t-il fait constater, ajoutant que par conséquent, les institutions financières internationales "ne vont plus continuer à demander" au pays de respecter par exemple un taux minimum de concessionalité.Boileau Loko a précisé que cela ne veut toutefois dire que le pays peut emprunter "n'importe comment, n'importe quel montant et selon n'importe quelle conditionnalité", au risque de tomber dans un surendettement similaire à sa situation d'avant (PPTE), une initiative visant à assister les pays les plus pauvres du monde en rendant leurs dettes internationales "soutenables".Le journal Le Quotidien, dans sa livraison de mardi, rapportait que le FMI "a intégré le Sénégal parmi les rares pays qui ont amélioré leurs capacités de gestion de leurs finances publiques et fait des efforts dans la mise en œuvre de leurs politiques macroéconomiques". "En conséquence, le FMI permet dorénavant au gouvernement de pouvoir s'endetter à des conditions encore plus douces", selon le journal."A partir de cette année, annonçait Le Quotidien, le Sénégal pourra emprunter plus facilement de l'argent et à des taux encore plus souples. Cela, grâce à l'onction accordée par le Fonds monétaire international (FMI)". "Le conseil d'administration de cette institution a indiqué à la fin de l'année dernière au ministre de l'Economie et des Finances, Amadou Bâ, que le pays vient d'être surclassé par le Fonds, passant de la catégorie des pays à faible revenu +à faible capacité+, vers celle dite des pays à +haute capacité+ dans la gestion macroéconomique et des finances publiques", ajoutait le journal. Selon un rapport consacré à la sixième revue de l'instrument de soutien à la politique économique (ISPE), cadre de la coopération Sénégal-FMI, "l'objectif de déficit de 5,4% du PIB fixé pour 2013 devait être atteint. Le déficit serait ramené à 4,9% du PIB en 2014"."En outre, ajoute ce document, l'importante rationalisation des dépenses courantes prévues en 2014 contribuera à réduire le déficit tout en favorisant une hausse de l'investissement public et le développement du dispositif de protection sociale"."Malgré la récente évolution défavorable des recettes, les autorités ont réitéré leur intention de continuer à réduire le déficit budgétaire pour renforcer la viabilité de la dette et rétablir les marges de manœuvre budgétaire", signale le même rapport."Le projet de loi de finances de 2014 vise à réduire le déficit d'environ 0,5% du PIB, et les autorités ont toujours l'intention de le ramener à moins de 4% du PIB en 2015. Ce rythme modéré d'assainissement sera réalisé d’une manière favorable à la croissance en ciblant les inefficiences dans les dépenses publiques", explique le FMI.
BK/OID
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