Moda Thioune : « Mes 15 jours à Rebeuss m’ont ... »
Dans un entretien accordé à L'Observateur, l’acteur sénégalais Moda Thioune, rendu célèbre par son rôle dans la série Baabel, est revenu sur son arrestation, son incarcération et les enseignements qu’il en a tirés.
Le 10 août, l’acteur a été interpellé lors d’un contrôle de routine à Zac Mbao. Sans permis et avec une assurance périmée, il a tenté de s’enfuir. Une décision qu’il regrette profondément, assurant que c’était « la première fois de [sa] vie » qu’il avait affaire à la justice.
Une réalité carcérale difficile
Bien qu’il ait souffert de la privation de liberté, l'interlocuteur du quotidien du Groupe futurs médias estime que ses 15 jours de détention lui ont appris « l’équivalent de 15 ans d’expérience ». Accueilli avec respect par ses codétenus, grands admirateurs de Baabel, il a confié que la série était considérée comme « sacrée » en prison, au point que le silence était imposé lors de sa diffusion.
Au-delà de sa popularité, l’acteur a été marqué par la foi, la dignité et la solidarité de certains détenus. Il a dénoncé en revanche la surpopulation carcérale de Rebeuss - 3 700 prisonniers pour une capacité de 900 places - ainsi que la durée excessive des détentions préventives, qui, selon lui, « brisent des vies ».
Des rencontres marquantes et un plaidoyer
Parmi les détenus qui l’ont marqué, Moda Thioune a notamment cité M.S., originaire de Saint-Louis, qui s’est occupé de lui pendant tout son séjour, ainsi que le chanteur Soriba, dont le sort l’a profondément touché.
Il a également tenu à saluer la sympathie et l’humanité du personnel pénitentiaire. Fort de cette expérience, il a appelé les autorités à réformer en profondeur le système carcéral, dénonçant la légèreté de certaines enquêtes et le manque d’implication de certains avocats.
Marqué par cette épreuve, Moda Thioune s’engage à agir pour ses anciens codétenus. Avec l’équipe de Baabel, il prévoit d’organiser des visites, de distribuer des dons et d’utiliser son art pour porter la voix des prisonniers, dans l’espoir que les autorités « entendent enfin leur souffrance ».
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