Talix Mines-Licenciements contestés : la société apporte des clarifications face aux accusations du ministre du Travail
La polémique autour des licenciements opérés par Talix Mines continue d’alimenter les débats. Après le communiqué du ministre du Travail publié par Seneweb le 2 octobre 2025, qui a relevé des violations présumées du Code du travail, l’entreprise minière a jugé nécessaire d’apporter des précisions sur la procédure suivie et les motivations réelles de ses décisions.
Saisi par le député-maire de Ngoundiane, Mbaye Dione, le ministre du Travail avait estimé que la société avait procédé à des licenciements économiques en violation des règles légales. Une prise de position qui, selon Talix Mines, compromet la neutralité attendue d’une institution censée jouer le rôle de médiateur entre employeurs et travailleurs.
Si la société reconnaît avoir déposé une première demande d’autorisation de licenciement concernant certains délégués du personnel, en raison de difficultés économiques « incontestables », elle précises que cette requête avait été rejetée le 7 mai 2025 par l’Inspection régionale du Travail de Thiès, pour non-respect d’une formalité prévue à l’article L214 du Code du travail : l’information préalable des délégués et de leur collège de la date de dépôt de la demande. « Il s’agissait d’une omission purement formelle, qui ne portait pas sur le fond », indique l’entreprise, qui affirme avoir aussitôt régularisé la procédure.
C’est ainsi qu’une nouvelle demande, intégrant cette fois l’élément manquant, a ensuite été introduite. Mais selon Talix Mines, l’inspecteur du Travail s’est abstenu de donner une réponse officielle. Or, rappelle la société, l’article L215 du Code du travail prévoit qu’en cas de silence de l’administration au-delà de 15 jours, une autorisation implicite de licenciement est acquise.
C’est sur cette base que les licenciements ont été exécutés. L’entreprise souligne que cette démarche « ne constitue pas une remise en cause de la première décision », mais l’ouverture d’une nouvelle procédure, rendue légale par la régularisation du vice de forme.
Pour appuyer son argumentaire, Talix Mines cite un arrêt de la Cour suprême (n°15 du 14 mai 2020), selon lequel un inspecteur du travail ne peut se dessaisir d’une nouvelle demande si un fait nouveau est invoqué. L’entreprise reproche ainsi à l’Inspection régionale de Thiès « une erreur manifeste d’appréciation » et même « une méconnaissance des règles de fonctionnement de l’administration », après son refus de recevoir la réponse de la société à une mise en demeure, réponse finalement transmise par voie d’huissier.
Sur le fond, Talix Mines rappelle avoir fourni à l’Inspection toutes les pièces attestant la réalité de ses difficultés économiques, lesquelles ont été reconnues par l’autorité administrative.
Commentaires (2)
C'est après une grève que Bara Tall licencie ces travailleurs de Talix mines. Ce qui est anormal.
Bara Tall a des retards de paiement de 4 mois qu'il a sciemment organisé.
Les sociétés de BTP doivent se libérer des activités suivantes :
1/ Gestion de carrières (latérite, béton, sable). elles créent une pénurie artificielle et faussent la concurrence, ce qui augmente le prix des matériaux, notamment le béton basalte. En effet les particuliers peinent à trouver du béton à cause du monopole détenu par une poignée de sociétés.
2/ Transport de matériaux : les propriétaires de carrières et les sociétés de construction de routes ont profité d’avantages fiscaux exorbitants pour acheter leurs propres matériels (camions bennes, citernes, Bulls et Pelles mécaniques, etc.).
En accaparant ces 2 secteurs l’entente Propriétaires de carrières - Constructeurs de routes a éjecté les Privés qui les occupaient, fragilisant les transporteurs réduits à quémander des miettes. Or ce sont les impôts de ces derniers qui alimentent les exonérations accordées à ces Majors adeptes de l’accaparement. Les petits transporteurs sont incapables de renouveler leur parc faute de débouchés, et ne bénéficient d’aucune exonération. Ces constructeurs de routes amortissent rapidement leur matériel neuf et continueront à l’utiliser sur plusieurs années, soit pour eux-mêmes soit en les louant à d’autres. Cette location en rajoute à la concurrence déjà déloyale, et tue toute une filière nationale. Pourtant, Eiffage a construit ses autoroutes en louant tout le matériel auprès des professionnels du secteur, ce qui avait beaucoup contribué à son l'essor des sociétés de transport et de location d'engins lourds. Malheureusement le régime précédent a tout chamboulé, en nous ôtant le pain de la bouche et ensuite nous accuser d’avoir du vieux matériel. Des fonctionnaires et des entreprises se sont connectés pour s’enrichir mutuellement au détriment de milliers d’autres sénégalais (exonérations à gogo, transporteurs à col blanc, autorisations opaques d’exploitation carrières, etc.). Les nouvelles autorités doivent revoir en profondeur ces deux secteurs, afin que chacun s’occupe de son cœur de métier et laisse aux autres leurs activités au lieu de les asphyxier avec le concours de l’Etat.
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