L’ancien est de tous les temps qui lui permettent de s’adapter sans renier la rigueur de son classicisme si intemporel. Nouvel habitué du téléphone portable, il est désormais en contact avec la planète de ses amis, sympathisants et militants. Le soir, avant d'aller au lit, "le jeune homme" surfe, écrit ses courriels et fait des pieds-de-nez aux internautes. Sa jeunesse d'esprit est son remède pour jouer à cache-cache avec la vieillesse. Celle-ci n’est pas une ennemie comme dans la complainte du penseur ; elle est la confidente et la canne de sa résistance d’octogénaire fringuant par l’idée et par l’acte.
Le regard invariablement malicieux, séducteur et espiègle en diable, il s'est un peu enveloppé et entretient des joues rondes, tout en cachant un petit ventre rond. "Je n'ai plus de soucis et mes nuits sont douces et tranquilles", fait-il devant une jeune interlocutrice venue lui rendre visite. La vieillesse ne lui fait pas peur. "Elle m'habite et me fait rire". Comme la mort d'ailleurs. Il ne craint pas la mort. Quand elle viendra, elle lui fera sourire. Seule l'oisiveté pourrait le tuer et le rendre triste. "Au départ, sa seule inquiétude était de savoir comment meubler son temps", nous rapporte une source. Aujourd'hui, il a un agenda plein toute la semaine. Ses mémoires lui prennent déjà tout son temps. Il a juste une petite heure pour faire une sieste sympa, après un repas fin et léger.
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