Le président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, maintenait hier lundi une confortable avance sur son adversaire Jean-Pierre Bemba selon une nouvelle série de résultats du second tour de l’élection présidentielle du 29 octobre dernier.
D’après les résultats provisoires de la Commission électorale indépendante (Cei), qui portent sur 159 des 169 circonscriptions, le président sortant est crédité de 59,2% des voix contre 40,8% pour le vice-président et ex-chef de guerre. Mais les responsables du scrutin appellent à la plus grande prudence et demandent d’attendre l’annonce des premiers résultats globaux, attendue dans les prochains jours. Ces appels au calme n’ont pas empêché les tensions de croître au cours du week-end en ex-Zaïre. Samedi, une fusillade a éclaté dans Kinshasa entre des combattants armés des deux camps, tuant trois civils et un soldat.
«L’Union pour la nation (le parti de Bemba) a cependant déposé une cinquième plainte hier et nous devrons l’examiner avant d’annoncer les résultats globaux», a soutenu Dieudonné Mirimo, un porte-parole de la commission électorale. Le camp Bemba dénonce des irrégularités en faveur de Kabila. Il cite notamment des écarts de voix entre les résultats diffusés sur Internet par la commission électorale et les relevés effectués par ses propres agents électoraux dans les bureaux de vote. L’entourage du vice-président affirme également qu’un million d’électeurs ont voté dans des bureaux de vote où ils n’étaient pas inscrits.
Intervenant sur l’une des chaînes de télévision qu’il possède, Bemba a déclaré hier qu’il restait “serein” et “confiant” dans l’issue du scrutin. «En fonction de la réponse que la Cei va donner, nous disons à la population que nous ne voulons que la vérité des urnes et que nous ne trahirons pas la population», a-t-il dit sur Cctv. «Nous voulons défendre et nous continuerons à défendre les intérêts de la population jusqu’au bout. Il n’y a pas en démocratie de compromission», a-t-il ajouté.
Dans certaines circonscriptions, la participation atteint le chiffre suspect de 100%. Selon un diplomate occidental, ces circonscriptions sont réparties à parts quasiment égales entre Kabila et Bemba. «Les deux camps disposent de quatre à six circonscriptions où les résultats sont hautement suspects. Mais on ne voit pas clairement si cela affectera le résultat définitif», a-t-il dit.
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