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Monday 01 September, 2025
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Plan B au Pastef : Après Sonko, le désert

Auteur: Mbaye SADIKH

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Depuis quelque temps, il est question d’un autre candidat pour le Pastef en perspective de la présidentielle de 2024. Pour l’instant, les responsables s’échinent à nier l’existence de ce plan B. Mais il y a lieu de se demander si Pastef peut vraiment avoir un plan B. La personne de Sonko est tellement centrale qu’il est difficile d’envisager de lui trouver un remplaçant.
Pourtant, contrairement aux autres partis politiques, Pastef avait beaucoup de chance d’avoir une vraie démocratie interne. Alors que dans les autres formations, le financement vient exclusivement du leader avec des militants alimentaires, Pastef a su mobiliser sa base qui accepte de cotiser. De fortes sommes sont mobilisées par la diaspora notamment. C’était donc l’occasion d’avoir une gouvernance collégiale qui mettrait certes le leader en avant, mais aussi d’autres personnalités qui devraient se distinguer nettement.
Mais en lieu et place, le ‘’projet’’ a viré en partie à un culte de la personnalité. Pros (Président Ousmane Sonko), ‘’Mu sel mi’’ (le vertueux), ces noms ne sont rien d’autres comparés à l'icône qu’il est devenu. Il lui suffit de déclarer dans une interview qu’il mange du beignet ‘’dugub’’ (à base de mille) au petit déjeuner pour que le produit devienne prisé.
Quand il porte un bonnet, les jeunes suivent. Lorsqu’il s'entraîne, cela donne lieu à des challenges sur les réseaux sociaux.
Ainsi, alors que le leader continue son ascension, son entourage prend proportionnellement de l’ombre. On ne se mobilise que pour Sonko en personne. 
A titre illustratif, cela fait des mois que Bassirou Diomaye Faye, l’ex-numéro deux du parti est en prison. Cela n’a suscité aucune mobilisation. Birame Souleye Diop l’avait rejoint en prison, sans que cela ne déclenche une réaction d’envergure.
Cette attitude donne l’impression que les responsables du parti sont moins que des roues de secours. A ce jour, presque aucun leader n’émerge. Le costume de chef du parti se révèle trop large pour Abass Fall, El Hadji Malick Ndiaye et cie. 
Ainsi, seul Birame Souley Diop semble sortir du lot, lui qui, en plus d’être maire, est aussi président du groupe parlementaire Yewwi Askan wi. Et pourquoi pas Guy Marius Sagna, député et adjoint au maire de Ziguinchor ?
En vérité, ces profils ne font pas le poids dans une présidentielle. Là où Barthélémy Dias peut devenir un sérieux candidat pour Taxawu et que l’Apr dispose d’une shortlist (Ba, Diallo, Dionne…), Pastef ressemble plus à Rewmi où il n’y a pas de leader d’envergure en dehors du patron, Idrissa Seck, entouré de ses boys.
Il faut dire aussi que Sonko et Cie ont commis des erreurs de casting lors des locales de juin 2022. Si aujourd’hui un responsable du Pastef était maire de Dakar, de Guédiawaye ou même de la ville de Thiès, il aurait sans doute les épaules assez larges pour supporter la charge.  
 
Auteur: Mbaye SADIKH

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